• <details class="signature" open=""> <summary></summary> Jean-Emmanuel Ducoin / L'Humanité / 18/01/2016 </details>

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    Un cran supplémentaire dans le tout-est-possible ; quelque chose d'ultra-gênant ; presque de malsain... Longtemps encore, les commentateurs disserteront sur la place d'un premier ministre dans un talk-show de fin de soirée, un samedi soir de grande écoute, coincé entre déconne et sérieux, quand le mélange des genres s'impose comme règle et que cette règle même assujettit ceux qui doivent s'y soumettre à des postures de communication, à des « coups de com », selon l'expression consacrée.

    VALLS au naturel

    Ainsi, la prestation réfléchie et préparée de Manuel Valls dans On n'est pas couché était-elle impropre ? Dégradante pour la fonction ? Déplacée pour une parole publique dont on souhaiterait que l'usage ne soit certes pas sacralisé ­ évidemment pas ! ­ mais efficace et utile pour autre chose qu'honorer l'un des rendez-vous cathodiques vénérés par les pires communicants qui rôdent dans les coulisses de la politique.

    Au fond, qu'importe ce que nous pensons de l'émission de Laurent Ruquier. En se livrant à l'« infotainment », Manuel Valls a cantonné sa fonction dans un exercice d'apparence et d'affectivité, renvoyant sa vision libérale de l'individu en forme d'individualisme. La culture de l'émotionnel à n'importe quel prix est venue remplacer brutalement l'émotion de la culture et de la politique. Ce en quoi il est coupable. Pour ne pas dire irresponsable.

    Cet épisode survient une semaine après sa petite phrase scandaleuse aux effets dévastateurs chez les intellectuels : « Expliquer, c'est déjà vouloir excuser. » Comme si les sciences sociales, la sociologie, etc., à force de chercher des explications, donnaient des excuses aux contrevenants à l'ordre social. Un amalgame abject.

    À l'évidence, le premier ministre multirécidiviste s'enfonce, sur tous les sujets, dans une opération de non-penser de très grande envergure et rejette tous les discours de raison, fondés sur la connaissance des réalités.

    Cette dérive permanente nous conduit désormais à espérer que ce soit un humoriste qui lui exprime ses quatre vérités, comme l'a fait Jérémy Ferrari, samedi soir, non sans talent. Et pendant ce temps-là ? Pas un seul mot sur l'injustice innommable vécue par les huit de Goodyear. Doit-on seulement s'en étonner ?

    EN SAVOIR + >> VIDÉO - Le clash entre Jérémy Ferrari et Manuel Valls

     

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  • ob_9f6c8b_fr-afpsPour Manuel Valls, critiquer l'Etat d'Israël, dénoncer son gouvernement comme le plus raciste de son histoire, c'est faire de "l'antisémitisme" !...

    Une fois de plus, Manuel Valls se livre à la pratique détestable et éminemment dangereuse de l’amalgame. Confusion générale entre dénonciation légitime de l’antisémitisme et soutien, à peine voilé, à la politique coloniale israélienne qu’il ménage de toutes ses forces.

    Samedi, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher organisée par le CRIF, il a délibérément assimilé la critique de l’Etat d’Israël à l’antisémitisme. Il l’a fait en jouant sur les mots pour associer l’antisémitisme, qui est une réalité, avec ce qu’il a qualifié de« détestation compulsive de l’Etat d’Israël », ajoutant, au cas où le mouvement de solidarité avec la Palestine ne se serait pas senti visé,« comment accepter qu’il y ait des campagnes de boycott ? ». Et dans un effet de manche propre à flatter son public rappelé qu’il combattait l’antisémitisme « qu’il vienne de l’extrême droite ou de l’extrême gauche… »

    Saisissant effet de mimétisme avec l’organisateur de la cérémonie, le CRIF, qui depuis des années semble avoir troqué sa vocation à représenter les institutions juives de France contre le rôle de défenseur inconditionnel de la politique israélienne, fût-elle celle du gouvernement le plus extrémiste et raciste qui ait été au pouvoir à Tel-Aviv.

    A l’heure où la société française apparaît plus dangereusement fracturée que jamais, de tels propos sont davantage ceux d’un pompier pyromane que d’un responsable politique qui chercherait à répondre aux défis du terrorisme de Daech.

    Nous ne cessons de le répéter : si l’on veut s’opposer de façon crédible par tous à toutes les formes de racisme, dont l’antisémitisme, il faut marquer que la critique de la politique d’un Etat ne saurait être confondue avec la mise en cause d’une communauté. C’est ce que nous faisons en toute clarté en menant campagne pour le boycott, le désinvestissement, les sanctions à l’égard d’Israël tant que cet Etat ne se conformera pas au droit international.

    Le Bureau national de 

    l'Association France Palestine Solidarité

     


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  • L'Humanité.fr / Dimanche, 17 Janvier, 2016
     
    Le quotidien Libération et l'ONG Reporters sans frontières ont renoncé à une vente caritative de unes du journal revisitées par des artistes prévue le 27 janvier, après une demande de retrait par l'ambassade d'Israël, de l'œuvre d'Ernest Pignon-Ernest ont affirmé RSF et Libération.
     
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    La une inciminée est une couverture de 2004 qui annonçait l'enterrement de Yasser Arafat, le leader palestinien qui était symbolisé par un keffieh avec le titre "Et maintenant ?". L'artiste Ernest Pignon-Ernest a ajouté sur cette une le visage du leader palestinien incarcéré Marwan Barghouti et écrit "en 1980, quand j'ai dessiné Mandela, on m'a dit qu'il était terroriste". Le député Marwan Barghouti, en prison depuis 2002 est devenu pour les Palestiniens l'un des symboles de la résistance à l'occupation israélienne.
     
    Reprochant à l'artiste la comparaison avec Mandela, l'ambassade d'Israël a demandé à la maison Artcurial, qui organisait la vente, de retirer l'oeuvre. "Ce portrait met aux enchères un projet terroriste, là où l'on cherche à faire croire qu'il s'agirait d'un homme de paix", écrit l'ambassade dans un courrier consulté par l'AFP.
    Artcurial a accepté la demande de retrait de la une et l'a transmise à Libération et RSF, qui ont refusé, préférant reporter la vente et trouver un autre organisateur. "Dans le contexte des récents attentats et de la prorogation de l'état d'urgence", le maintien dans la vente de cette oeuvre constituerait une "source potentielle de trouble à l'ordre public", a déclaré Francois Tajan, président délégué d'Artcurial, à l'AFP.
     
    "Dans ces conditions, cette oeuvre ne sera pas présentée à la vente", indique Artcurial, précisant que cette décision ne traduisait "aucun jugement sur l'oeuvre elle-même". Pour RSF comme pour Libération, la vente du 27 janvier est "annulée". "Une solution alternative est à l'étude", a indiqué RSF, dans un communiqué. "Nous mobilisons nos réseaux pour trouver une autre maison de ventes qui acceptera de prendre l'intégralité des artistes, condition de la tenue de cette vente", a poursuivi RSF.
     
    "Je suis étonné qu'une ambassade étrangère puisse décider de ce que l'on expose ou pas. Et qu'une maison de ventes cède aux pressions", a déclaré pour sa part Ernest Pignon-Ernest à Libération.

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  • Alors que le Nord littoral voit de développer de nouveaux campements de plusieurs centaines d’habitantEs et que celui de Grande Shyntes en compte déjà plus de 3000, la préfecture du Pas de Calais soutenue par l’OFPRA  et le gouvernement ont entamé  depuis lundi leur offensive de démantèlement  de la « jungle » de Calais.

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    Annoncé jeudi 8 janvier par le directeur de l’OFPRA  lors d’une réunion sur la « jungle », le démantèlement a commencé dés lundi. Les intentions des autorités sont claires : réduire le campement  à 2000 personnes au maximum dans une zone ultra sécurisée, et disperser le reste des habitants aux quatre coins de la France dans des « centres d’accueils et d’orientation ».  celles et ceux qui refuseraient l’ultimatum et voudraient s’entêter à rejoindre l’Angleterre seront impitoyablement chassés et placés en centres de rétention. A ce jour, seulEs 144 migrantEs se sont portés volontaires pour intégrer l’horrible camp de concentration qu’on leur a généreusement mis à disposition. Entourés d’un haut grillage (encore un!) les 125 containers, sans eau, sans chauffage, sans toilettes, et où il sera interdit de faire de la cuisine ne seront accessibles que par un système de détection digitale.

    Un harcèlement policier permanent !
    La stratégie policière en œuvre pourrait se résumer en une formule : rendre la vie impossible aux migrantEs. La semaine passée, pendant trois nuits d’affilées,  CRS et gendarmes ont déversé plusieurs centaines de grenades lacrymogènes au beau milieu des tentes. Le sénario est toujours le même : des migrants tentant de rejoindre le centre ville sont provoqués par des « calaisiens en colère », les flics  repoussent les migrants à l’entrée du camp et arrosent celui-ci pendant plusieurs heures. Ces exactions  ont fait l’objet de plusieurs articles et reportages dans les médias locaux qui ont également  dénoncé la présence devenue permanente de nervis fascistes  armés de bâtons qui n’hésitent pas à accompagner les forces de l’ordre  dans leurs actions.  Ajoutons s’il en était besoin que la gendarmerie vient d’être dotée de 3 blindés flambant neuf …sans doute pour améliorer le dialogue avec les habitantEs de la jungle et leurs soutiens…

    Faire grandir la mobilisation
    Face à une situation qui ne fait que se dégrader, le cadre unitaire parisien regroupant de nombreuses organisations, associations, partis et syndicats ont décidé de faire du 23 janvier une journée de mobilisation de soutien aux migrantEs à Calais.

    Le même jour, une grande manifestation est organisée par les antiracistes grecs à  la frontière gréco turc d’Evros. Stand up to racism au Royaume Uni entend pour la troisième fois manifester avec nous au côté des migrantEs à Calais.

    Cette journée internationale de mobilisation sera une nouvelle occasion de dénoncer l’Europe forteresse et les conditions de vie inadmissibles qui sont faites aux migrantEs et réfugiéEs.

    Source : Urgence Calais : Le 23 janvier, toutes et tous au côté des migrant-e-s ! – Anti-K


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  • Hebdo L’Anticapitaliste – 319 (14/01/2015) Jeudi 14 janvier 2016, mise à jour Jeudi 14 janvier 2016, 10:52

    YA BASTA

    L’état d’urgence a permis d’interdire les manifestations et rassemblements, d’imposer une présence policière et militaire accrue, de procéder à 3 000 perquisitions administratives, 400 assignations à résidence… Le gouvernement compte bien continuer !

    Les projets de modification constitutionnelle et de loi de réforme pénale visent à instaurer durablement cet état de police et d’exception. Ce n’est pas la simple continuité des lois sécuritaires prétendument antiterroristes adoptées ces 15 dernières années, mais un véritable tournant autoritaire et liberticide.

    à l’austérité à perpétuité s’ajoute l’état d’exception permanent

    Le premier article de la  réforme constitutionnelle vise à instaurer un état d’urgence sans recours ni contrôle de l’autorité judiciaire dans des cas « de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». Une définition bien au-delà du seul terrorisme…

    Selon le gouvernement, le projet de loi de réforme pénale doit «  renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à disposition des autorités administratives et judiciaires, en dehors du cadre juridique temporaire mis en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence », donner « des outils performants susceptibles de réduire la nécessité de l’état d’urgence », donc augmenter considérablement les pouvoirs donnés à la police et à l’administration sans le contrôle d’un juge : perquisitions de nuit (y compris des logements), fouille des bagages et voitures, contrôle d’identité sur la décision des seuls préfets, extension des possibilités pour les policiers et gendarmes de faire usage de leur arme… Globalement s’instaure une justice prédictive, fondée sur la suspic-
    ion et le pronostic, et non sur des preuves et des faits. Ce n’est plus le délit qui est sanctionné, mais le comportement, tout cela dans l’arbitraire le plus total.

    La déchéance de la gauche

    Le second article de la réforme constitutionnelle concerne la déchéance de la nationalité. Jusqu’alors marqueur de la droite et de l’extrême droite, désormais reprise par Hollande et Valls, cette mesure « hautement symbolique » n’a même pas l’alibi de l’efficacité. Concrètement, la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère. Jusqu’alors, elle pouvait être prononcée à l’encontre de personnes naturalisées, mais pas pour les Français de naissance.

    Au-delà de la manœuvre politique visant à piéger la droite pour obtenir les 3/5 des voix du Congrès nécessaire à la modification de la Constitution, au-delà même de l’instauration de deux catégorie de citoyens — ceux qui le seraient vraiment et ceux qui ne le seraient pas complètement au motif que leurs parents ou grands-parents n’étaient pas français — il s’agit bel et bien de lier terrorisme et immigration. Alors qu’une des conséquences des attentats a été une montée du racisme, en particulier dirigé contre les migrantEs et les musulmanEs, réels ou supposés, le gouvernement construit un « autre », forcément dangereux, contre lequel « l’unité nationale » serait sensée se défendre.

    Contre l’État policier, l’insurrection démocratique !

    La révision constitutionnelle passera à l’Assemblée nationale à partir 5 février, 4 semaines plus tard au Sénat, puis devant le Congrès fin mars début avril. De plus, le 26 février se posera la question de la prolongation de l’état d’urgence. Quant à la loi de réforme pénale, le gouvernement a annoncé qu’il l’imposerait par ordonnance… Cela nous laisse quelques semaines pour construire la mobilisation la plus large, la plus unitaire, la plus massive possible contre la déchéance de nationalité, l’état d’urgence et les mesures d’exception, pour empêcher ce changement de régime.

    La convergence des multiples appels et collectifs (« Pour nous c’est définitivement non », « Stop état d’urgence », « l’appel des 333 »…) doit permettre de construire une première journée nationale de manifestation fin janvier début février.

    Tous les moyens doivent être mis pour sa réussite, toutes les forces mobilisées, en constituant partout des cadres unitaires de préparation. Réussir cette première journée en début de débat parlementaire contribuerait à modifier le rapport de forces et à faire bouger l’opinion. Et pour gagner, il est indispensable que la campagne se poursuive, s’ancre dans les quartiers, dans les entreprises, dans la jeunesse… s’enfle en une véritable insurrection démocratique. Rien de moins !

    Christine Poupin


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