• Les madeleines Jeannette, après le combat exemplaire des salarié(e)s, renaissent de leurs cendres

    "Les Jeannette" : c’est l’histoire d’un combat pour conserver le patrimoine normand : la petite madeleine Jeannette.

    En liquidation judiciaire, l’usine à gâteaux de Caen a été  occupée pendant des mois par ses 25 derniers ouvriers : Christian, Marie-Claire, Joël, Françoise, Catherine et les autres. La madeleine Jeannette, c’est un goût mythique et une recette secrète. Depuis 1850, elle a fait fondre tous les amateurs de goûter, lorsque le thé s’accompagne d’une petite douceur. Derrière la renommée internationale, une histoire de réussite industrielle, de patrons passionnés d’innovation, proches des ouvriers : Lucien Jeannette puis les frères Vinchon.

    Mais aussi des mutations violentes, le rachat de la biscuiterie par de grands groupes, quatre dépôts de bilan, et le cinquième fin 2013. Pourtant, avec Jeannette, la bataille n’est jamais finie…. Après leur licenciement, les ouvriers ont empêché la vente aux enchères des machines. Ils ont même redémarré les fours pour plusieurs milliers de madeleines, vendues à la porte de l’usine en quelques heures à peine. Le succès est là. Un repreneur… c’est ce qu’ils espèrent.

    Voir la VIDEO :

    L'austérité tue

    http://www.cultureetnature.com/component/allvideoshare/video/les-jeannettes-au-combat

    Enfin, deux ans après sa liquidation à Caen la biscuiterie Jeannette renaît doucement de ses cendres avec une production de madeleines désormais "artisanale" réalisée par 18 salariés dont 13 avaient participé (Avec la CGT)  à l'occupation pendant presque un an de leur ancienne usine pour défendre leur emploi.

    "On a eu très chaud mais là c'est que du bonheur, on a du travail et il est plus intéressant car tout est manuel, alors qu'avant tout était automatique", résume Rosa, 60 ans, une des 34 Jeannette licenciées en janvier 2014, visiblement comblée par le nouveau site flambant neuf ouvert en mai, où domine l'alléchante odeur des gâteaux.

    CALVADOS, Ex- BISCUITERIE JEANNETTE, les travailleurs relaxés-Communiqué UL CGT Caen

    PHOTO : CALVADOS : Ex- BISCUITERIE JEANNETTE: les travailleurs relaxés [Communiqué UL CGT Caen] - Réveil Communiste

    Son sourire contraste avec le souvenir de son visage tendu un an plus tôt alors qu'elle comparaissait avec quatre autres ex-salariés pour l'occupation de l'ancienne usine Jeannette. Le propriétaire leur réclamait 128.000 euros en tout. Il n'a obtenu que leur départ.

    Une vingtaine des salariés licenciés se sont relayés nuit et jour entre février 2014 et janvier 2015 pour occuper leur ancien site et "sauver Jeannette". Au printemps 2014, après avoir tenu tête aux huissiers venus saisir les machines puis couper le gaz, ils ont produit plusieurs fournées de gâteaux que les Caennais se sont arrachés sur le marché.

    Leur succès a fini par attirer des repreneurs et la marque a été attribuée en novembre 2014 par la justice à un ancien cadre de Suez, Georges Viana. Mais ce dernier n'a dû son salut qu'à la réussite exceptionnelle en septembre d'une opération de financement participatif, car aucune banque ne lui avait encore accordé de prêt lorsqu'il s'est présenté devant les juges.

    Aujourd'hui, après deux ans de "parcours du combattant", le repreneur a tenu ses promesses : les madeleines sont en vente depuis septembre et Jeannette emploie 18 personnes quand M. Viana promettait une quinzaine d'emplois au départ. 13 font partie des licenciés de l'ancienne biscuiterie qui employait 400 personnes dans les années 70.

    Jeannette au combat

    "Rien n'est gagné, on sort seulement de terre. On se bat comme on l'a toujours fait", tempère Marie-Claire Marie, chef de fabrication et 40 ans de maison. Et ce, même si les salariés ont au passage perdu leur ancienneté sur la feuille de paie.

    "Tout n'est pas rose", confirme Georges Viana. "On a des demandes de beaucoup de magasins y compris de la grande distribution, mais on commence tout juste à fournir une quinzaine de boutiques, parce qu'on n'a pas encore l'argent pour acheter le matériel pour produire plus. C'est très frustrant", explique le patron de l'entreprise.

    "L'atelier", qui ne produit que 500 à 600 kg par jour, espère passer à une tonne en avril pour un total de 250 tonnes en 2016 et 750 tonnes en 2020, quand l'ancienne usine en sortait 2.700 tonnes par an.

    En attendant, les Jeannette sont invité(e)s à raconter leur épopée à l'Assemblée nationale le 16 février. Elles le méritent ! leur combat a été exemplaire ...

    Une suggestion : recevoir aussi les salariés de Goodyear qui se sont battus des années pour leurs emplois, et qu’on a abandonnés, puis réprimés, jusqu’à jeter en prison les meilleurs d’entre eux. Les combats de la CGT dans les deux entreprises avaient le même objectif : sauver l’emploi. Les huit de Goodyear ne doivent pas être incarcérés !

    SOURCE : http://actu.orange.fr/france/les-madeleines-jeannette-renaissent-doucement-de-leur-cendres-


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