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Depuis la lecture de « Vendredi ou la vie sauvage » le jour de mes 11 ans, à chaque moment de fatigue, de doute, de faiblesse, je n’ai jamais cessé de rêver à un ailleurs, à un repli, à un repos… à une île.
Je caressais mon rêve en me demandant quelle île choisir en Grèce, parmi tant d’autres, pour finir mes jours. Mais je savais tout au fond de moi laquelle. Celle où mon père et mes sept oncles et tantes ont appris à marcher. Celle qui diffère de toutes les autres à mes yeux. Celle qui m’arrache des larmes à chaque fois que j’y retourne, que je rentre chez moi, que je touche du doigt mon rêve d’enfance : La Crète.
Île du renoncement ou de la vraie société ? Île pour se perdre ou pour se retrouver enfin ? Île pour finir ses jours ou pour les recommencer autrement ?
Chacun de nous a son île, ici ou là, à sa façon, quelque part derrière les nuages, le rideau de la pluie ou les murs de la ville.
Une île, qu’importe la clémence du temps. Une île, au-delà des mers, quand le jour se lève. Même quand j’habitais à plein temps sous le soleil d’Athènes ou de Provence, je caressais mon île, je caressais mon rêve.
Y.Y.
« Une île. Où les hommes n’auraient pas peur… Une île. Voici qu’une île est en partance et qui sommeillait dans nos yeux depuis les portes de l’enfance. »
Jacques Brel, Une île, 1962
https://www.youtube.com/watch?v=UV452Ecwh-Y
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Déclaration commune des UD CGT, FSU et Solidaires de Loire Atlantique
En Loire-Atlantique et de la région des Pays de la Loire, la CGT, la FSU et Solidaires ont porté une appréciation négative face au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles l’ont fait à partir d’une approche essentiellement syndicale et environnementale.
Les trois unions départementales entendent se positionner à partir d’une entrée syndicale capable d’appréhender un intérêt général soucieux de développement soutenable, de qualité de vie et de travail.
Sous la pression du groupe Vinci, et des lobbies patronaux particulièrement actifs, le gouvernement a choisi en fin d’année 2015 de relancer ce projet d’aéroport.
Les déclarations obstinées du premier ministre ne font que confirmer une vision en trompe l’oeil de la modernité. Cette annonce, en pleine préparation et déroulement de la COP 21, a ainsi alimenté des conceptions et logiques principalement productivistes ou de prestige.
Le projet Notre Dame des Landes, voulu comme une vitrine du Grand Ouest fait l’impasse sur l’optimisation pourtant possible de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique à Bouguenais.
Notre Dame des Landes s’inscrit dans un vaste meccano d’aménagement de la métropole nantaise. La fermeture de Nantes Atlantique ouvrirait un considérable marché immobilier aux promoteurs sur l’agglomération nantaise. Le prétexte de reconstruction très controversée du CHU sur l’île de Nantes est mis en avant pour entreprendre les travaux. Les friches industrielles font l’objet de spéculations juteuses (plusieurs milliards d’euros d’enjeux). La reconversion industrielle du bassin nantais en serait aussi accélérée au profit du tertiaire et des nouvelles technologies (pôle « Jules Verne »).
Désindustrialiser le sud Loire nantais accentuera le déséquilibre des activités sur l’agglomération. Les franchissements de la Loire seront encore plus problématiques.
Faire miroiter une montée en puissance autour du fret aérien ne tient pas l’argumentation dans un pays où tout est organisé à partir de Roissy. Les conséquences en termes de transport routier, d’aménagement ferroviaire, de coûts énergétiques et de pollutions induites ne sont pas sérieusement étudiées.
Quant à l’emploi, contrairement aux affirmations il n’a rien de garanti en termes de progression. Il dépendra largement des délocalisations inévitables touchant aussi bien l’agglomération nantaise que celle de Rennes, voire d’Angers.
Economiquement, ce projet néglige de s’inscrire dans une approche globale intégrant le devenir des énergies fossiles, les conséquences multiples d’artificialisation des espaces ruraux et des terres par les ouvrages qu’il nécessite.
Notre Dame des landes répond à une vision en déphasage avec la manière de penser une économie respectueuse de l’environnement et des hommes.
En Pays de la Loire, relayant les positions patronales et des décideurs économiques, la nouvelle majorité régionale fait bloc avec Matignon pour évacuer la ZAD et commencer les travaux.
Agissant pour le compte de l’Etat le groupe Vinci, demande à la justice de faire évacuer les quatre derniers agriculteurs et les 11 familles qui vivent encore sur le site. De fortes astreintes destinées à les ruiner, la confiscation des cheptels et du matériel agricole sont en jeu.
Contrairement à son engagement, le gouvernement le renie et veut engager les expulsions sans attendre l’issue de tous les recours en suspens. Il s’agit là d’une trahison supplémentaire.
Les UD CGT, Solidaires et FSU de Loire-Atlantique demandent :
- – qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur la ZAD. Tous les recours déposés doivent être traités et recevoir décision de justice.
- – qu’une étude indépendante sérieuse soit menée pour étudier les avantages et inconvénients du maintien en exploitation de Nantes Atlantique.
- – qu’il soit mis un terme aux arrestations de manifestants, confiscations d’engins agricoles, véhicules et permis de conduire qui relèvent de la criminalisation du mouvement social.
L’Etat et le pouvoir politique n’ont pas le droit de confondre l’ordre républicain et la recherche délibérée de l’affrontement.
Nantes, le 19 janvier 2016
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Depuis trois décennies, les différents gouvernements ont attaqué les services publics. Certains ont déjà été privatisés et sont entrés dans le secteur privé. C’est le cas de la téléphonie ou de l’énergie, qui ont été mis en concurrence depuis plusieurs années maintenant. Les services publics sont censés répondre à des besoins essentiels de la population comme la santé, les transports ou l’éducation.
L’État a toujours maintenu des secteurs en dehors du marché privé. C’est notamment le cas des « fonctions régaliennes » de l’État comme l’armée, la justice ou la police. Mais ces fonctions régaliennes sont la base même de l’État capitaliste car c’est ce qui lui permet d’assurer « la paix sociale » (ce que Weber appelle « le monopole de la violence légitime ») et ne peuvent donc pas être totalement privatisés. Mais d’autres secteurs avaient été rendus publics et sont aujourd’hui privatisés. Cela poursuit deux objectifs : soumettre à la logique marchande des secteurs jusque là en partie épargnés et détruire les acquis des travailleurs de ces secteurs publics qui avaient réussi à maintenir des acquis sociaux mis à mal par l’offensive patronale.
La privatisation des services publics.
La destruction des services publics est entamée depuis 30 ans. La logique est de livrer au privé des secteurs très rentables. En effet, la population aura toujours besoin de se déplacer, de se chauffer, de s’éclairer et se soigner. Ce sont des secteurs très rentables, alors pourquoi les laisser hors du marché capitaliste ?
De nombreuses entreprises ont été créées à la place des services publics qui existaient jusqu’alors. EDF a été transformée en S.A (Société Anonyme) en 2004. C’est la fin du monopole public d’électricité. Dix ans après, on ne peut que constater l’échec de la privatisation d’EDF. Le service aux usagers s’est dégradé et il est difficile de trouver une solution à son problème d’électricité quand on en a un. Les conditions de travail des agents EDF se sont également dégradées : la politique de la boite a été de réduire le personnel et les coûts en faisant notamment appel à la sous-traitance. Une des nombreuses conséquences de cette politique a été la multiplication des suicides à EDF ces dernières années…
La liste des services publics privatisés ou en cours de privatisation est longue (GDF, France Telecom, la Poste) et partout ce sont les mêmes conséquences pour les salariés et les usagers : détérioration du service, difficultés d’accès pour les usagers, licenciements massifs, restructuration, etc. …sans parler de la mise à mal d’un des principes du service public : l’égalité d’accès sur le territoire n’existe quasiment plus dans ces secteurs. C’est le cas notamment de la Poste qui, plusieurs décennies en arrière, était accessible de façon égale, qu’on habite dans une grande ville ou dans un patelin corse. La Poste est devenue une S.A. le 1er mars 2010. Cela n’a été qu’une étape dans la destruction du service postal et télécom en France. En effet, le courrier est moins bien distribué : avant les années 1970, la norme de distribution de courrier était fixée à J+1 c’est à dire que le courrier envoyé vers quelque destination en métropole que ce soit était sûr d’arriver le lendemain. Aujourd’hui, si ton courrier arrive deux jours plus tard c’est un miracle ! Beaucoup de bureaux de poste de proximité ont été fermés afin de réduire le personnel et on propose même aux postiers maintenant de faire plus que distribuer le courrier, on leur propose de vendre des téléphones, de relever les compteurs EDF, etc. …bref de travailler plus pour gagner toujours moins.
Lire la suite : http://www.cgtcg08.com/2015/09/30-ans-d-attaque-du-service-public.html
Conclusion de l'article :
Aujourd’hui, le résultat de cette politique est visible à l’œil nu.
Dans l’éducation, on manque de personnels partout, les classes sont surchargées, les enseignants débordés et la qualité de l’enseignement s’est clairement dégradée. Dans l’Enseignement Supérieur, cette politique a été accompagnée de l’autonomie financière et a conduit toutes les universités françaises au déficit budgétaire de plusieurs millions d’euros chacune…
Dans la santé, le constat est encore plus inquiétant. Les hôpitaux publics sont dans un sale état et ne peuvent accueillir leurs patients dans de bonnes conditions. Les heures d’attente aux urgences s’allongent, les soins rendus sont de moins bonne qualité et les travailleurs des hôpitaux se tuent à la tache enchainant les gardes et les patients… tout ça au plus grand profit des cliniques privées qui pullulent dans le pays.
Et pour faire passer la « pilule » et justifier ces mesures politiques faites de connivences et de petits cadeaux entre amis, depuis trente ans on dénigre les fonctionnaires, mais l’on ne parle jamais des « intouchables protégés à vie » : Bernard Arnault, Liliane Bettencourt, Gérard Mulliez, Axel Dumas, Gérard et Alain Wertheimer, Serge Dassault, François Pinault, Vincent Bolloré, Xavier Niel, Pierre Castel, etc, etc… C’est-à-dire, les vrais assistés du système !
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Dans ses vœux aux 2.800 agents du Département, le président Jean-Yves Couteau a fait savoir que sa collectivité était étranglée, comme toutes les autres : la DGF (dotation globale de fonctionnement), après avoir été de 109 millions d'euros (M€) en 2008, de 122 M€ en 2012, est tombé à 100 M€ en 2015 et à 90 M€ au budget primitif de 2016.
L'effet de ciseau est sans pitié pour le Département car dans le même temps, les dépenses sociales explosent : non-compensation des allocations individuelles de solidarité (dont le RSA) qui sont passées de 28 M€ en 2008 à 49 M€ en 2012 et 71 M€ en 2016. C'est énorme.
Cet automne, la nouvelle équipe départementale a passé « 57 heures » (les pauvres !)à tout mettre sur la table pour trouver des solutions en urgence. Résultats : 5 millions d'euros d'économies de fonctionnement réalisés, désendettement de 6,8 M€ (le dernier désendettement de 1,8 million remonte à 2012).
Pour 2016, 22 millions de dépenses de fonctionnement seront économisés. Le tout est d'« agir avec doigté, en particulier pour ce qui touche au personnel » souligne Jean-Yves Couteau.
Conclusion : les personnels du département ont tout intérêt à se mobiliser s’ils ne veulent pas voir leurs conditions de travail se dégrader, leurs ressources amputées, et le Service Public mis à mal ! Le 26 janvier, ce sera une première étape de cette mobilisation : tous en grève, et dans la rue ! Assez de ponctions sur le budget des collectivités locales !
SOURCE : Des dizaines de millions en moins - 19/01/2016 - La Nouvelle République Indre-et-Loire (Morceaux choisis, commentaires)
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Depuis hier, le personnel de l’entreprise de Chambray (ex-Alcatel) est en grève pour dénoncer un nouveau plan social. Selon la CGT, la pérennité est menacée.
Pour les licenciables, c'est la misère des minimas sociaux. Pour ceux qui restent, c'est le bagne assuré ! Les salariés d'AEG Power Solutions ont laissé éclater leur colère hier à Chambray. A l'appel de la CGT, plus de 60 % des 140 employés de l'entreprise (spécialisée dans les systèmes de secours d'énergie) ont cessé le travail pour protester contre le plan de restructuration de la direction qui prévoit 31 licenciements et 14 modifications de contrats de travail.
" C'est la mise à mort de notre usine "
Ce plan social est le quatrième subi par les salariés du site chambraisien depuis 2009. « En cinq ans, nous avons déjà perdu plus d'une centaine de postes. Demain, avec seulement 117 salariés, nous devrons faire face à une surcharge de travail et une perte importante de compétences. On va à l'étouffement. On ne pourra pas tourner longtemps comme ça. C'est la mise à mort de notre usine », prévient le délégué du personnel, José Do Rosario.
Selon la CGT, les déboires d'AEG Power Solution sont liés à la politique de diversification du groupe allemand qui a levée 100 M€ d'obligations en 2011 pour investir massivement dans les énergies renouvelables et le solaire notamment. Aujourd'hui, les créanciers exigent plus de rentabilité alors que la diversification tarde à porter ses fruits. L'ensemble des sites du groupe sont touchés, y compris en Allemagne.
A Chambray, les salariés craignent de subir le même sort que leurs homologues de Lannion (Côtes-d'Armor) qui ont vu leur usine fermer en 2014. La CGT réclame une diminution du nombre de licenciements, des mesures d'âge et l'appel à des départs volontaires ; ce que ne prévoit pas le plan de la direction. Hier, les salariés, réunis en assemblée générale, ont voté la poursuite du mouvement de grève. A une écrasante majorité.
SOURCE : AEG Power Solutions : On va à l'étouffement - 19/01/2016 - La Nouvelle République Indre-et-Loire
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