• Laurent Jeanneau – 20/01/2016 – AlterEcoPlu

    Nombreux sont ceux qui jalousent les vacances des enseignants. Mais beaucoup plus rares sont ceux qui leur envient leur salaire. Et pour cause. Les profs Français sont assez mal payés, si on compare leur rémunération à celle de leurs collègues étrangers.

    Comme le montrent les dernières statistiques publiées par l’OCDE, le club des pays riches, le salaire des enseignants varie fortement d’un pays à l’autre. Il s’agit ici du salaire statutaire, c’est-à-dire hors primes et autres avantages. Et les chiffres cités sont exprimés en parité de pouvoir d’achat, une méthode de calcul qui permet de gommer les différences de prix pouvant exister entre deux pays.

    Les enseignants français mal rémunérés

    Salaire annuel des enseignants du public en primaire en 2013, après 15 ans d’expérience, en équivalent dollars (parité de pouvoir d’achat)

    Pour un enseignant de primaire avec 15 ans d’ancienneté, la rémunération oscille entre 13 000 dollars par an en Estonie et en Hongrie et 60 000 dollars ou plus en Allemagne, au Canada, ou encore aux Etats-Unis. Sans même parler du Luxembourg, où la rémunération des profs de primaire culmine à plus de 100 000 dollars par an.

    Dans ce large éventail, les enseignants français sont particulièrement mal lotis. Ils ne gagnent « que » 33 500 dollars par an, nettement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (41 200 dollars). La France occupe donc le 24e rang dans ce classement sur 36 pays (tous ne sont pas représentés dans le graphique ci-dessus, pour des données plus complètes voir le site de l’OCDE).

    Les salaires des enseignants ont augmenté partout depuis 2000, sauf en France et en Angleterre

    Pour ne rien arranger, ce salaire a diminué en valeur réelle entre 2000 et 2013. A ce titre, la France fait figure d’exception. Car le club des pays où les enseignants ont vu leur rémunération baisser est très restreint. Il ne compte que deux membres au sein de l’OCDE : la France, donc, mais aussi l’Angleterre. Et c’est en France que cette baisse a été la plus forte (-11 %), contre -8 % en Angleterre. Partout ailleurs où des données sont disponibles, les salaires ont augmenté : de +14 % en moyenne dans l’OCDE à +16 % aux Etats-Unis, +20 % en Finlande ou +26 % en Irlande.

    On peut faire le même constat pour les enseignants au collège. Ils gagnent 36 600 dollars par an en France, contre 42 800 dollars en moyenne au sein de l’OCDE et 68 700 dollars en Allemagne. Là aussi, c’est en France que la baisse des salaires a été la plus forte entre 2000 et 2013 (-10 %), contre -8 % en Angleterre et -1 % en Italie. Dans tous les autres pays, les rémunérations ont augmenté.

    http://www.alterecoplus.fr/infographies/dans-quel-pays-les-enseignants-sont-ils-le-mieux-payes-pas-en-france-201601201300-00002896.html

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  • Par François Corre, Blog Paul Jorion

    Première ‘alerte pollution’ (particules PM10) de l’année 2016, mais les sirènes médiatiques ne semblent pas trop fonctionner, ou si peu…

    Pour Paris, Amiens, Rouen, Lille ou encore Londres et Bruxelles, ce n’était déjà pas folichon hier, mais pour aujourd’hui et demain (21/01), l’apnée et/ou le masque sont conseillés aux ‘personnes fragiles’ !

    En caricaturant à peine, c’est à peu près ce que proposent les ‘autorités’ qui ne peuvent que constater le passage des ‘épisodes’, faute de politiques globale et sérieuse.

    Elles pourraient peut-être demander le ‘logiciel magique’ d’un certain fabricant automobile, afin d’obtenir des relevés qui ne dépassent jamais les normes…

    PS: concernant les particules PM 2,5 c’est pire…Mais on se rassurera modérément, l’Asie nous devance, si on peut dire…

    PM10

    Source : http://www.pauljorion.com/blog/2016/01/20/bonne-premiere-alerte-de-lannee-par-francois-corre/


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  • … Le Drian et Macron… et même Hollande

    HollandeDassault

    Serge Dassault, François Hollande, sous les yeux de Le Drian… C'est de l'amour !

    Par Rédaction A l’Encontre  le 22/01/2016

    L’avionneur Serge Dassault, du groupe Les Républicains, ne tarit pas d’éloges sur le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et sur le président de la République, François Hollande. Sur Sud Radio et Public Sénat, ce vendredi 22 janvier 2016 matin, le Président-directeur général (PDG) du groupe éponyme et sénateur s’est exclamé: «Merci, Monsieur Le Drian, merci Monsieur Hollande pour tout ce que vous faites, pas seulement pour nous, pour toutes les exportations.» Jean-Yves Le Drian est «le meilleur ministre de la Défense qu’on ait jamais eu», a-t-il même ajouté.

    Le Rafale, avion de combat français du groupe Dassault, qui n’avait jamais trouvé preneur hors de l’Hexagone, a connu la consécration à l’export en 2015 avec deux contrats pour 24 appareils chacun avec l’Egypte de l’ex-maréchal et président Sissi, pour l’un, et, pour l’autre, le Qatar, monarchie autoritaire, engagée aux côtés de l’Arabie saoudite dans la guerre du Yémen, soutenant les Frères musulmans avec la prétention de jouer un rôle sur la scène régionale depuis 1995, avec l’accès au pouvoir de Hamad ben Khalifa. En ligne de mire se profile la vente de 36 Rafale!

    Interrogé sur Nicolas Sarkozy, Serge Dassault a répondu: «Son problème, c’est tout ce qu’il n’a pas fait, ce qu’il reconnaît aujourd’hui, c’est-à-dire supprimer l’ISF [Impôt de Solidarité sur la Fortune qui est assis sur la partie supérieure du patrimoine, le seuil d’entrée étant fixée à 1,3 million d’euros, il est déclaratif et auto-liquidé, soit les personnes estiment leur fortune, de manière détaillée, et envoient leur déclaration et ordre de paiement, sa suppression était demandée par Dassault et ses pairs] et supprimer les 35 heures.» «Ce qui va réduire le chômage, c’est la flexibilité de l’emploi.» «Depuis la Libération, tous les syndicats et certains gouvernements ont fait en sorte que les méchants chefs d’entreprise qui passent leur temps à licencier soient empêchés pour garder leur gentil personnel. Moi, je veux bien, mais si on a du travail! On embauche quand on a du travail et si on n’a plus de travail, on débauche: le CDI doit être supprimé», a assuré Serge Dassault.

    «J’aime bien Macron [Emmanuel Macron, banquier d’affaires devenu ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique], il est pas mal. Il parle avec plus de vérité sur l’entreprise. Quand il dit que les chefs d’entreprise ont plus de soucis que les salariés, c’est vrai.» Un Dassault qui s’y connaît en la matière

    Qu’en est-il, pour Dassault, de Pierre Gattaz, patron du Medef depuis 2013 (Le Mouvement des entreprises de France) et fils d’un ancien patron des patrons: Yvon Gattaz, patron du CNPF (président du Conseil national du patronat français de 1983 à 1986… sous Mitterrand): «Je trouve qu’il est un peu ramollo.» «Il n’est pas suffisamment agressif vis-à-vis du gouvernement.» «Son père était mieux.»

    Et certains continuent à penser que le PS est un restaurant ouvrier avec une cuisine bourgeoise? Autrement dit, que le PS – en tant que tel – ne représenterait pas organiquement les intérêts de la bourgeoisie, mais des salarié·e·s – de manière même biaisée – et que ses sommets ne sont pas socialement (et pas seulement au plan idéologique) intégrés aux cercles dominants, certes comme partenaires juniors? (22 janvier 2016; vidéo fournie par Les Echos)

    http://alencontre.org/europe/france/france-serge-dassault-a-ses-chouchous-le-drian-et-macron-et-meme-hollande.html

     


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    VU DE CALAIS

    Par Stéphanie Maurice, Calais, correspondante <time datetime="2016-01-23T17:50:11">23 janvier 2016 </time>

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    <figure class="article-image article-header-image"> <figcaption class="read-left-padding caption">Manifestation pour soutenir les réfugiés à Calais le 23 janvier. Aimée Thirion</figcaption> </figure> <figure class="article-image article-header-image"> <figcaption class="read-left-padding caption">Dans les rues de Calais, défilé en soutien aux réfugiés</figcaption> </figure>

    le-port-de-calais-ferme-apres-lintrusion-de-migrants-sur-un-ferry

    «UK, UK !» Dans les rues de Calais, les réfugiés scandent leur rêve, les habitants les regardent passer à leur fenêtre, certains en famille, avec le chien à côté d’eux. Samedi après-midi, 2 000 personnes ont défilé, de la jungle, ce bidonville où vivent 5 000 migrants, Irakiens, Syriens, Afghans ou Soudanais, à la place d’Armes, en plein centre-ville. Militants du NPA, de Solidaires, comités de sans-papiers de Lille et de Paris, bénévoles anglais et calaisiens, qui interviennent au quotidien dans la jungle, associations d’aide aux migrants, citoyens engagés, anti-fa, le mélange est hétéroclite, et joyeux.

    Philippe Poutou, porte-parole du NPA, est présent, pour dénoncer l’ambiance de «repli sur soi et de xénophobie», et demander l’ouverture des frontières. Karima Delli, député européenne EELV dénonce l’inaction gouvernementale, et balaie d’un revers de la main les 1500 places d’accueil récemment ouvertes dans des containers : «C’est insuffisant.» Devant la statue du général de Gaulle et de sa femme Yvonne, Calaisienne d’origine, deux jeunes réfugiés prennent la pose, pour un selfie. Se croient trente secondes en voyage touristique.

    Aucun incident n’est à déplorer, malgré des provocations des militants de Sauvons Calais, groupuscule d’extrême-droite. Le service d’ordre, militants associatifs et réfugiés mélangés, est vigilant, pour éviter tout dérapage, qui nourrirait les rumeurs. Romain, 20 ans, militant UDI, assiste à la manif : «Je suis là pour témoigner que les migrants sont capables de revendiquer leur cause, sans violences et sans dégradations. On entend trop de rumeurs à Calais», explique-t-il. Le sentiment à leur égard est mitigé.

    Dans la jungle, «il y a trop de problèmes»

    Manifestation pour soutenir le réfugiés. Calais. Le 23 janvier 2016

    Certains, comme Jean-Marc, 54 ans, boucher-charcutier, compatissent :«Ce sont des malheureux, je pense qu’ils n’ont pas de bol, et on ne sait pas vraiment quoi faire pour les aider.» D’autres les trouvent trop nombreux : «Il y a trop de chômage à Calais, on ne peut pas absorber autant de migrants», explique Daniel, 62 ans, cadre de l’Education nationale. «Il suffirait qu’on les dispatche entre plusieurs villes et qu’on ne garde qu’un petit quota ici.» Un homme, à qui on n’a rien demandé, dégorge sa haine raciste : «Il faut les renvoyer dans leur pays !»

    300 personnes sont descendues de Paris en bus pour l’occasion : elles découvrent, un peu éberluées, la forteresse qu’est devenue le port. Rolande, 70 ans et belle prestance, bardée d’autocollants «Refugees Welcome» et «Stop Tafta», retraitée de l’Education nationale, fulmine :«On ne dit pas assez que ce sont les suites des guerres menées par monsieur Bush, et on n’en assume pas les conséquences, ces populations obligées de quitter leur pays.»

    A deux pas d’elle, deux jeunes Afghans, Hassan, 22 ans, et Hadjiram, 18 ans, marchent, tranquilles. Ils voudraient que Cameron, le premier ministre anglais, ouvre les frontières, car, disent-ils, dans la jungle, «il y a trop de problèmes». Malgré le froid des derniers jours, avec des températures à 0°, ils dorment dans une tente, sans couverture. «La mienne était trop sale, je l’ai jetée», soupire Hassan. Mélanie, 32 ans, agent territorial, qui est là pour «se confronter au réel», apprécie de les voir à ses côtés : «Il ne faut pas qu’il n’y ait que nous, installés dans nos petits conforts.»

    Stéphanie Maurice, Calais : Dans les rues de Calais, défilé en soutien aux réfugiés – Anti-K


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  • Valls a raté son « Ruquier » un samedi… Le buzz n’en retient que le clash d’un humoriste : « Vous parlez de guerre, mais c’est votre gouvernement qui est en guerre, nous on n’est pas en guerre. Vous avez vu ici des gens avec des kalachnikovs, des armes, qui veulent tuer des musulmans ? »…

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    Ce n’est qu’un signe. Celui que le vent pourrait tourner, que les arguments contre toute la rhétorique de l’état d’urgence pourraient gagner une audience dans toute la société.

    D’autres signes existent. Les initiatives se multiplient. Des collectifs locaux se créent autour de différents appels contre l’état d’urgence, « citoyens » ou d’organisations. Un nouveau meeting a eu lieu à Saint-Denis sur la thématique des quartiers populaires. La pétition contre la condamnation des syndicalistes de Goodyear à de la prison ferme recueille 100 000 signatures…

    La phase de sidération s’achève. La rage de Mickaël Wamen, un des condamnés, sur Canal +, a fait écho à celle de Xavier Mathieu, ex-Conti, à propos d’Air France il y a quelques mois.

    Le vent pourrait tourner. Disons d’abord que pour que ce soit le cas il faut plus que des signes. Il faut l’équivalent, dans l’autre sens, de ce qu’a été le mouvement de la Manif pour tous. Rappelons-nous que ces mois de mobilisation ont ouvert un cycle de poussée  réactionnaire créant les bases de la politique actuelle… et de la progression du racisme et du Front national.

    Il faut donc une mobilisation, visible, dans les quartiers, dans les lieux de travail, dans les rues, susceptible de convaincre en profondeur, d’entraîner la société. Parce que l’état d’urgence est le nom d’une politique qui est à la fois liberticide, raciste et antisociale. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de repousser la prolongation de l’état d’urgence, mais d’empêcher la course folle vers un État de plus en plus policier, nationaliste et raciste.

    Le samedi 30 janvier, premier acte concret

    Cette mobilisation, populaire, est cruciale parce que, avant même de nouvelles lois, avant même toute réforme de la Constitution, le mal est déjà profond. Mettre en débat la déchéance de la nationalité, c’est déjà faire entrer dans les têtes et justifier une inégalité de fait. En juillet 1940, le régime de Vichy avait promulgué une loi permettant de déchoir de leur nationalité des personnes naturalisées. Seront visés alors, sans surprise, les Juifs et ceux ayant quitté le territoire pour rejoindre la Résistance. Lors de la promulgation, le ministre responsable, Raphaël Alibert, emploiera des mots ressemblant à ceux de Manuel Valls chez Ruquier : « Les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite »…

    Le mal est déjà fait parce que la police, avant même d’avoir plus de pouvoirs, se lâche et est couverte par le gouvernement. C’est le message lancé par l’acquittement du policier qui a tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos. N’oublions pas que cette police et cette armée qui patrouille dans nos rues, fusil mitrailleur en main, ont voté à plus de 50 % pour le Front national aux dernières élections régionales.
    Renverser cela exige une mobilisation qui soulève en profondeur la société. Le samedi 30 janvier en sera le premier acte concret. Assurons-nous que les manifestations qui auront lieu ce jour-là seront un signal fort. Pour que ce ne soit qu’un début. Pour que le vent tourne. Réellement.

    « Quand ils ont expulsé des migrants je n’ai rien dit parce que je ne suis pas sans-papier
    Quand ils ont perquisitionné les musulmans, je n’ai rien dit parce que je suis athée
    Quand ils ont emprisonné des syndicalistes, je n’ai rien dit parce que je voulais garder mon boulot
    Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour me défendre »

    Denis Godard : État d’urgence : Le vent peut tourner, le vent doit tourner – Anti-K


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