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Le juge de l'expropriation du TGI de Nantes a décidé lundi l'expulsion des derniers occupants historiques des terrains prévus pour accueillir le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, accordant un délai à huit des onze familles et sans assortir sa décision de contrainte financière.
Lors de l'audience en référé, le 13 janvier, Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du futur aéroport, avait demandé l'expulsion immédiate des onze familles et quatre agriculteurs, opposants historiques au projet, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros.
Le juge a néanmoins déclaré que "l'évacuation (pouvait) commencer pour les exploitations agricoles" et pour les familles non concernées par le délai de deux mois accordé à huit d'entre elles.
Un important dispositif de forces de l'ordre était présent lundi autour du palais de justice de Nantes devant lequel étaient rassemblés plusieurs centaines d'opposants à l'aéroport, venus en soutien aux familles et exploitants expulsés, qui ont accueilli le jugement aux cris de: "On ne lâche rien!".
S'exprimant au mégaphone devant les opposants, dont certains grimés en clown, Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants au projet d'aéroport, a supplié le président de la République: "(François) Hollande, parle enfin, avant que l'irréparable se fasse à Notre-Dame-des-Landes! C'est cette semaine que tu dois prendre la parole!".
Le rassemblement d'opposants s'est dispersé sans incident.
Le Parti de Gauche par la voix de la secrétaire nationale à l'écologie Martine Billard a dénoncé cette décision dans un communiqué.
Les agriculteurs, qui ont refusé de vendre leurs terres, et les familles, anciens propriétaires ou locataires de maisons rétrocédées à AGO, pour certaines présentes depuis des générations sur la "Zad" (zone d'aménagement différé, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants), ont assuré qu'ils ne "partiraient pas".
Ils sont soutenus depuis début janvier par la reprise des mobilisations contre ce projet de transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique vers le site de Notre-Dame-des-Landes.
Les élus de la commune de Notre-Dame-des-Landes ont voté mardi soir, lors d'un conseil municipal extraordinaire, une motion de soutien aux habitants "historiques", demandant à l’État de "surseoir à toute expulsion".
Le président François Hollande a trahi son engagement, pris en 2012, de geler les expulsions tant que les recours déposés contre le projet n'auraient pas été épuisés, y compris les appels.
Mais ils ne sont plus à une trahison prés !
SOURCE : Notre-Dame-des-Landes: les habitants historiques expulsables - 25/01/2016 - La Nouvelle République (MORCEAUX CHOISIS)
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Manuel Valls a « exclu » lundi d'abandonner la majoration des heures supplémentaires réclamée par son ministre de l'Economie Emmanuel Macron et indiqué que la durée légale du travail - aujourd'hui de 35 heures - figurerait dans le "préambule" du futur Code du travail.
"Il faut que les heures supplémentaires soient majorées et elles seront toujours majorées", a-t-il dit devant la presse. "Sinon, ce n'est pas la fin des 35 heures, c'est la fin de la durée légale ».
En annonçant la semaine dernière que les accords d'entreprises permettraient de "fixer le taux de majoration ou le nombre d'heures supplémentaires", François Hollande avait donné lieu à deux interprétations opposées.
Pour Emmanuel Macron, cela permettrait de remettre en cause le taux de majoration minimum de 10% ( !) des heures supplémentaires, ce qui signifierait un terme "de facto" aux 35 heures, avait-il dit depuis Davos (Suisse) vendredi. Manuel Valls a cependant précisé : « une partie du débat que nous allons avoir et les discussions, c'est le niveau de cette majoration ».
Ce qui est vrai, c’est que « l'exécutif » compte bien permettre aux accords négociés au niveau de l'entreprise de déroger plus facilement aux accords de branche, notamment sur la question des "heures sup'". La majoration légale est actuellement de 25%, mais un accord collectif peut déjà permettre de descendre jusqu'à 10% de bonus.
Mais ces 10% sont insupportables ! Largement insuffisants … Si nous les laissons (encore) faire, c’est le travail supplémentaire sous-payé qui va être généralisé. Ils veulent nous réduire au niveau des journaliers du XIX° siècle, lorsqu’on ne savait pas le matin même si on aurait du travail, et de quoi ce travail serait fait, dans quelles conditions il serait exécuté. C’est absolument inacceptable ! Ils nous prennent encore et toujours pour des billes, avec leurs manœuvres cousues de fil blanc.
Ce qui le prouve, c’est que Manuel Valls a également confirmé lundi que l'annualisation du temps de travail, déjà possible sur 12 mois, pourrait aller au-delà de cette durée. C’est bien l’exploitation sans contrainte des salariés qu’ils recherchent. Des semaines et des mois de sous-emploi, et des mois et des semaines de travail sans repos …
Le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, a dénoncé "une très mauvaise nouvelle pour les salariés", laissés "le plus nu possible face aux exigences patronales".
Maintenant il nous reste à réussir les mobilisations des salariés, à commencer par la grève de la fonction publique du mardi 26 janvier.
Tactique du gentil flic/méchant flic: L’idée est de faire jouer deux personnes ensemble, chacune d’elle ayant un rôle défini. Le gentil flic aura tendance à arrondir les angles, à être bienveillant, avenant, compréhensif et sympathique. Le méchant flic sera quant à lui agressif, négatif, sur la défensive, accusateur et antipathique. Le gentil flic est alors l’intermédiaire entre le méchant flic et la personne en face. Il aura le rôle de reformuler les dires abrupts de son collègue et d’installer chez lui un sentiment de confiance et de sécurité. Mais pour mieux vous manipuler et pour vous faire accepter leurs mensonges.
Sur la photo : la "chambre de fusion" est celle où les personnages de plastique sont définitivement détruits (Film "LEGO"). Tirée de : 15 tactiques de négociation | HASHAS
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22 janv. 2016 | Par Ludovic Lamant et stéphane alliès - Mediapart.fr (EXTRAITS)
Un colloque réunit, ce week-end à Paris, Jean-Luc Mélenchon et d'autres représentants des gauches européennes en rupture avec la social-démocratie et ne se satisfaisant pas de l'issue grecque. Avec l'objectif, pour le héraut du Front de gauche, d'être aussi fructueux que les sommets de São Paulo, ayant contribué au réveil des gauches latino-américaines. Yanis Varoufakis, lui, a déclaré forfait.
VIDEO : https://www.dailymotion.com/video/x36m47l_pour-un-sommet-du-plan-b-en-europe_webcam
Après la claque grecque de l’été 2015, des formations d’une gauche critique encore groggy un peu partout en Europe essaient de se remettre en mouvement. Des élus, des activistes et des économistes, venus du continent et d'ailleurs, tenteront d'apporter un peu de chair à un « plan B » pour l’Europe, lors d’une conférence à Paris, samedi 23 et dimanche 24 janvier.
À l’origine de ce « sommet du plan B », il y a l’appel lancé en septembre à la Fête de l’Humanité, relayé par une tribune sur Mediapart signée par Jean-Luc Mélenchon et quatre autres figures de la gauche européenne (Yanis Varoufakis, Zoï Konstantopoulou, Oskar Lafontaine et Stefano Fassina). À l’époque, les déclarations d’intention tournaient plutôt autour d’un plan "A" et restaient vagues. Les ateliers parisiens organisés à la Maison de la chimie sont censés tirer des leçons plus précises des cinq mois de négociations électriques entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et l’Eurogroupe.
La réunion devait dans un premier temps se tenir les 14 et 15 novembre derniers. Mais les attentats de Paris et Saint-Denis, le 13 au soir, ont obligé les organisateurs à reporter le colloque. L'esprit reste identique, avec l'objectif affiché – mais qui s'annonce déjà difficile à tenir – de se réunir tous les six mois, en même temps que les sommets des chefs de gouvernement de l’UE. « L’objectif est de créer un espace alternatif de pensée, un émetteur capable de dessiner un autre chemin », explique Jean-Luc Mélenchon, pour contrer « la dictature de la pensée unique quand il s’agit d’envisager l’Europe, pour ne pas la résumer à une dialectique entre Merkel et Cameron, soit l’ordolibéralisme, soit le repli nationaliste ».
À ses yeux, ce sommet du plan B est un moyen « d’avancer avec ceux qui ont envie d’avancer, la suite se débloquera forcément ». Et d’être prêt pour 2017. L’ancien candidat à la présidentielle, prêt à repartir, prévient : « Outre les deux élections en France et en Allemagne, il y aura le référendum britannique et “l’achèvement de l’union économique et monétaire” proposée par “l’initiative des présidents” des institutions européennes. On entre donc dans une phase d’agitation extrême, il convient de s’y préparer. » Il cite en exemple le Forum de São Paulo (lire ici), qui a réuni les gauches latino-américaines au début des années 1990. « Un courant intellectuel coordonné, qui crée une ambiance et renforce chacun d’entre nous quand il rentre dans son pays. » Sur son blog, il conclut : « D’une réunion sans aucun écho médiatique sortirent dix gouvernements… Qui sait ? »
(…) « Pierre Laurent [président du PGE et du PCF – ndlr] m’a fait savoir que le Plan B n’était pas un objectif, évacue Mélenchon. De toute façon, on n’a pas intérêt à agglomérer des forces politiques, les discussions sont surchargées de contextes locaux, et on se mettrait dans des situations d’équilibres intenables. » À ses yeux, Pablo Iglesias et Podemos ont évité de se positionner sur la Grèce, et ont soutenu Tsipras pour ne pas être réduits à cette question pendant la campagne jusqu'aux élections du 20 décembre. « Mais je ne crois pas qu’on puisse éviter les problèmes indéfiniment, dit-il, c’est perdre du temps à tourner autour du pot. »
(…) Les débats s’annoncent … très agités, et l'objectif semble davantage d'enclencher une dynamique que de s'entendre sur des conclusions. « Notre but n’est pas de présenter un plan B, mais de dire qu’un plan B est possible, et qu’il y en a même plusieurs », estime Jean-Luc Mélenchon. « Le plan B, comme son nom l’indique, peut vouloir dire beaucoup de choses, et messieurs Mélenchon, Lafontaine, Fassina et Varoufakis ne disent pas tous exactement la même chose, si je les écoute bien », observe David Pestieau, du PTB.
« On est au moins tous d’accord sur un certain nombre de choses : la zone euro dans sa configuration actuelle ne marche pas, l’austérité détruit nos économies, et il faut reposer la question de qui détient le pouvoir dans la zone euro », poursuit Fabio de Masi. Ces questionnements seront-ils tranchés, ou le sommet du plan B ne sera-t-il qu'un lieu de réflexions et de débats ? « Au forum de São Paulo, ils n'ont jamais voté que des résolutions, glisse Mélenchon, ça ne les a pas empêchés de réussir à prendre le pouvoir. »
Lire l’article in extenso :https://www.mediapart.fr/journal/economie/220116/un-sommet-du-plan-b-pour-rompre-avec-cette-europe
Ou bien en PDF : SOMMET DU PLAN B pour rompre avec cette EUROPE
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Question à 100 balles : de combien va être l'augmentation du point d'indice après négociation au printemps 2016 ?
Réponse : sans mobilisation des fonctionnaires, ce sont eux qui la financeront. Comment ?
De deux façons :
par l'augmentation du la cotisation retraite des fonctionnaires de + 0.40% en 2016 soit grosso modo 400 millions prélevés sur la rémunération indiciaire des 3 versants de la Fonction publique ;
par la suppression des réductions d'ancienneté d'échelon annuelles, soit grosso modo 400 millions prélevés sur la rémunération indiciaire de tous les fonctionnaires.
N'oublions pas que 1% d'augmentation du point d'indice c'est environ 1 milliard en année pleine, à quoi on doit rajouter l'effet sur certaines primes. Si le point d'indice a perdu 5% par rapport à l'inflation depuis le blocage du point d'indice de juillet 2010, l'essentiel de cette perte a eu lieu sous la présidence Sarkozy, l'indice INSEE passant de 120.02 en juin 2010 à 124.73 en mai 2012, soit 4% de pertes.
La politique d'austérité et de déflation du président Hollande a contribué à une faible inflation depuis, l'indice INSEE passant de 124.73 en mai 2012 à 126.03 en décembre 2015 soit près de 1% en tout, et de 0.2 à 0.3% en 2015 après rien en 2014 (125.02 en décembre 2012, 125.82 en décembre 2013, 125.81 en décembre 2014).
Ce que s'apprête à faire le gouvernement est très clair, il compte sortir du gel du point d'indice à moindre frais, en s'appuyant sur la très faible inflation des deux dernières années, et en faisant financer cette augmentation faible par la suppression en particulier de la durée minimale de carrière.
C'est la politique du bonneteau, où on croit qu'on va gagner alors qu'on va perdre, de l'illusion et de l'austérité maintenue envers et contre tout. Selon la ministre de la Fonction publique elle-même, le gel du point d'indice a permis de faire 7 milliards d'économies budgétaires, et l'augmentation du point d'indice prévue par le gouvernement ne sera « sans doute pas à la hauteur » des demandes des organisations syndicales.
Seul le rapport de force permettra de sortir de ces règles du jeu biaisées, où toute mesure en faveur des fonctionnaires se retourne contre eux parce qu'ils la financent de leur propres deniers.
C'est un rattrapage du point d'indice bien plus conséquent qui est nécessaire, et nous l'exigerons tous ensembles le 26 janvier dans la grève et dans la rue.
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Front Syndical de Classe / http://www.frontsyndical-classe.org/
« Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement. » « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! » H. Krasucki
En cette période d'actions, dernièrement à l'Énergie ou dans la FP le 26, préparons PUISSAMMENT le tous ensemble en même temps le 4 février pour les droits et la défense des libertés individuelles et collectives !
Ceux qui doivent être condamnés, ce sont les criminels du gouvernement, du Medef et de l'UE qui cassent nos services publics, délocalisent nos entreprises et bradent l'avenir de la France et sa jeunesse!!
Le gouvernement socialiste applique sans états d'âme la politique dictée par le Medef et l'UE qui impose de casser tous les acquis populaires pour assurer encore et toujours plus davantage profits pour les gros actionnaires.
Profitant de l'absence de réaction concertée et unifiée du monde du travail, il entend désormais ouvertement non seulement aller plus loin dans son offensive anti-sociale mais tout simplement criminaliser toute volonté de résistance.
Car s'il est vrai qu' « il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens » comme le martèle le président de la commission européenne JC Juncker, alors toute lutte pour les services publics, l'augmentation des salaires ou contre la main-mise des groupes capitalistes sur l'économie est « anti-démocratique ». A l'inverse, les paradis fiscaux, la destruction de la santé publique, la casse de l'emploi et des salaires, la destruction du code du travail, la précarisation généralisée, le pillage des matières premières, les guerres impérialistes, l'exploitation sans limite et la misère généralisée sont eux tout à fait démocratiques pour l'oligarchie.
Cette vision euro-totalitaire qui écarte la démocratie quand celle-ci devient un obstacle à la dictature du capital1 est en train de s'imposer désormais en France et le gouvernement socialiste en est aujourd'hui l'agent le plus actif qui entend dans le même temps accentuer ses mesures antisociales et empêcher toute résistance populaire.
Ainsi outre, l’État d'urgence prolongé indéfiniment et la surveillance généralisé de tous ceux qui « peuvent porter atteinte à l’ordre public », ce sont désormais des manifestations pacifiques qui peuvent être interdites, des militants écologistes qui sont assignés à résidence. Ce sont aussi des militants syndicaux en lutte pour l'emploi sont traités comme des gangsters arrêtés au petit matin et renvoyé devant le tribunal comme les militants d'Air France tout tout simplement condamnés à de la prison ferme comme ceux de Goodyear et peut-être bientôt ceux de Ford Blanquefort.
Cette période de réaction sur toute la ligne n'est pas sans rappeler les terribles années 30. A cette époque, la constitution du Front Populaire regroupant des centaines d’organisations politiques, syndicales et associatives sous l’impulsion du PCF et de la CGT permit un temps de rouvrir l’espoir autour de leur unité et d'un programme répondant aux aspirations populaires.
Aujourd'hui, le mouvement syndical et démocratique est à la croisée des chemins : soit il poursuit dans la voie de la division, de la critique « au coup par coup » et du bout des lèvres, de la déconnexion d'avec les classes populaires, soit il s’engage dans une démarche à la hauteur des périls en mettant tout son poids au service de la construction d’un rapport de force de haut niveau, idéologique et concret, contre les régressions et pour un changement de société.
Syndicalistes, républicains, démocrates, toux ceux pour qui les idéaux des Lumières et de 1789 ont un sens, doivent aujourd'hui s'unir dans un Front de résistance populaire pour la défense de la démocratie et des conquêtes de 1945, pour un véritable changement de société en dehors des sentiers politiciens, en commençant par se rassembler autour des Goodyear, des Air France, des Ford pour la liberté syndicale et contre toutes les attaques que subit le monde du travail.
FSC, 24 janvier 2016
1 Comme l’expliquait il y a peu le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble : « Si vous en parlez avec mes amis français, que ce soit Michel Sapin ou Emmanuel Macron, ils ont de longues histoires à raconter sur la difficulté à convaincre l'opinion publique et le Parlement de la nécessité de réformes du marché du travail (…) La France serait contente que quelqu'un force le Parlement, mais c'est difficile, c'est la démocratie ».
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