• Le préfet de la région PACA a autorisé la poursuite d'activité de l'industriel Altéo et les rejets en mer, pour 6 ans, d'effluents aqueux dans le parc des Calanques (Bouches-du-Rhône), provoquant la protestation de Ségolène Royal.

    Depuis près de 50 ans, Alteo peut rejeter dans le parc national des Calanques ses résidus

    "L'ordre est venu du Premier ministre au préfet, direct", a déclaré la ministre de l'Ecologie à l'AFP. "Je désapprouve cette décision, je n'ai pas du tout changé d'avis, je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi", a-t-elle ajouté.

    Le préfet "a signé le lundi 28 décembre 2015 un arrêté autorisant la société Altéo à continuer à exploiter à compter du 1er janvier 2016 ses usines sur le site de Gardanne et autorisant, pour une durée de six ans, le rejet dans la mer d'effluents aqueux dépassant les limites réglementaires", avait annoncé un peu plus tôt la préfecture de Paca.

    calanques zones impactées

    Il y a plusieurs mois, la demande d'une poursuite des rejets par cette usine avait déclenché la colère de plusieurs associations de défense de l'environnement et de riverains, qui dénoncent depuis des années la toxicité des rejets d'origine, les boues rouges. Les défenseurs de l'environnement craignent qu'une nouvelle autorisation de rejets ne remette en cause le statut même du Parc national des Calanques, une aire de protection créée en 2012.

    Altéo affirme avoir amélioré son procédé de production et ne plus avoir besoin de déverser des rejets solides (les boues rouges, ndlr), mais uniquement des effluents liquides.

    "Il s'agit de rejets d'effluents liquides, chimiques, toxiques et radioactifs, c'est toujours le dossier des boues rouges, même si les rejets n'en n'ont plus la couleur", a indiqué à l'AFP Alain Matési, président de l'association "CoLLecT-IF environnement".

    Une analyse partagée par Mme Royal : "les dernières enquêtes de l'Anses publiées il y a quelques jours ont bien montré qu'à l'endroit des rejets, il y avait une contamination beaucoup plus forte notamment en mercure, une pollution dangereuse pour la santé", a-t-elle affirmé en espérant "qu'il y aura des recours pour que toute la clarté soit faite".

    Denez L'Hostis, président de France Nature Environnement, estime pour sa part que "l'enjeu de la période actuelle est qu'on dépasse les seuils légaux de rejets, pour trois éléments notamment l'arsenic et l'aluminium" car Altéo "ne sait pas encore filtrer tous les éléments toxiques avant de les rejeter en mer".

    Pour Altéo, "un premier défi a été relevé, arrêter le rejet des boues rouges avant le 1er janvier 2016. Nous entendons relever un second défi, celui de la qualité des rejets liquides d'ici au 31 décembre 2021 ( !)", a-t-il ajouté.

    Depuis près de 50 ans, ce site de production d'alumine (qui sert à fabriquer de l'aluminium) situé à Gardanne, près d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), bénéficie d'un droit d'expédier en mer des résidus, à 7 km au large de Marseille et Cassis. Plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été ainsi déversées sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne.

    Fin novembre, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal avait déjà déclaré n'être "pas favorable au renouvellement" de l'autorisation de rejets. Mais, il y a une dizaine de jours, attendant un dernier avis pour prendre son arrêté, le préfet de Paca avait déjà annoncé qu'il était favorable à la poursuite d'activité de l'usine, affirmant "c'est la position du gouvernement et je l'applique".

    SOURCE :http://actu.orange.fr/france/les-rejets-de-l-usine-alteo-autorises-pour-6-ans-dans-les-calanques


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  • Dimanche, 27 Décembre, 2015
    Humanite.fr

     
    Quatorze mois après la mort de Rémi Fraisse, tué par la police lors d'une manifestation contre le projet de barrage, la version initiale de celui ci a été définitivement abandonnée vendredi par un arrêté des préfets du Tarn et du Tarn et Garonne.
     
    C'est par un tweet sans retenue du sénateur du Tarn et Garonne François Bonhomme que l'information a filtré. 

    26 déc.

    Quand l'Etat signe un arrêté d'abandon de la retenue de en catimini


    "Quand l'Etat signe un arrêté d'abandon de la retenue de Sivens en catimini", a tweeté le sénateur divers droites, parlant de "gâchis", de "capitulation" et de "Noël de la lâcheté".
     
    Cet arrêté abroge la déclaration d'intérêt général du projet de barrage,mais est susceptible d'un recours devant le tribunal administratif de Toulouse, précise le texte. lire ici    ap_abrogation_24122015.pdf  
     
    Sivens2
    Ce barrage a suscité une vive controverse et a été à l'origine de manifestations avec des heurts lors desquels le militant écologiste Rémi Fraisse a été tué par une grenade offensive lancée par un gendarme le 26 octobre 2014.
     
    Le 11 décembre, le conseil départemental du Tarn a adopté l'accord transactionnel proposé par l'Etat sur une compensation de 3,4 millions d'euros sur l'abandon du projet: 2,1 ME pour les dépenses en pure perte et 1,3 ME pour réhabiliter la zone humide.
     
    Un autre projet, avec une retenue d'eau réduite de moitié, est à l'étude et devrait être lancé prochainement. Il est défendu par les syndicats agricoles pour des questions d'irrigation. Surnommé le "Sivens light", il est combattu par les zadistes qui estiment que le barrage est inutile et que les petites retenues d'eau collinaires alentours sont suffisantes aux besoins d'irrigation.

    Cette nouvelle version est donc déjà fortement contestée. José Bové, député européen écologiste préconise ainsi « plusieurs retenues avec des petits lacs collinaires », « une meilleure utilisation des retenues existantes dans la zone » ou de revoir les types de cultures car « il va y avoir une raréfaction de l’eau ».

    Le chef de file EELV du prochain conseil régional Midi Pyrénées, Gérard Onesta, souhaite « un débat serein » et réclame avant toute décision une « vraie réflexion de fonds », notamment sur le type d’agriculture qui doit être pratiqué.

    Ben Lefetey, porte-parole du Collectif Testet, qui regroupe des opposants, trouve « le nouveau projet est tout aussi aberrant que l’ancien ».

    Privilégiant la « mise en place d’autres alternatives », ce leader de l’opposition souhaite d’abord que le TA de Toulouse reconnaisse « clairement l’illégalité » de la déclaration d’utilité publique et de la dérogation sur les espèces, deux aspects non pris en compte, selon lui, par le récent arrêté. Mais de prévenir aussi: « s’il y a volonté de passer en force, on s’opposera », prévient-il.


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  • Il y a trois ans, les forces de l’ordre intervenaient violemment à Notre-Dame-des-Landes, pour expulser les résistants à la construction de l’aéroport. Leur combativité et le grand mouvement de solidarité qui a suivi ont rendu ces expulsions impossibles. Après avoir saccagé nombre de champs cultivés et de cabanes, les forces de l’ordre se sont retirées. Sur place, les liens se sont resserrés. Paysans, riverains, occupants et citoyens des quatre coins de la France ont entamé de nouvelles réflexions, notamment sur l’avenir des terres occupées si le projet d’aéroport venait à être abandonné. Alors que le gouvernement fait à nouveau planer des menaces d’expulsion en janvier 2016, rencontre avec celles et ceux qui construisent concrètement le monde dont ils rêvent.

    Il fait frais et humide en Loire-Atlantique, ce lundi soir de novembre. Aux Fosses noires, l’un des lieux-dits de la vaste zone à défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes, la distribution de pain vient de commencer. Dans une petite pièce très animée, occupants de la Zad mais aussi sympathisants et voisins des villages alentours viennent récupérer les miches dont ils ont besoin. « Chacun met ce qu’il veut, ou ce qu’il peut dans la caisse, précise Sophie, l’une des trois boulangères. Les prix sont libres. Seuls les prix de revient sont indiqués. »

    « Nous ne souhaitons pas entrer dans le circuit de production classique, explique Noé, engagé dans divers projets de production agricole. Ce que l’on produit sur la Zad est mis à disposition des gens du coin, qui se servent et donnent de l’argent s’ils peuvent. Il est pour nous simplement inconcevable de relier le droit fondamental de manger au fait d’avoir, ou non, de l’argent. » Ici, on n’imagine pas seulement la sortie des logiques économiques marchandes, on la vit.

    Installé aux Fosses noires suite aux expulsions de novembre 2012, au cours desquelles la boulangerie de la Zad avait été totalement détruite, le fournil tourne trois fois par semaine pour produire environ 180 kg de pain. Une partie de la farine vient du blé et du sarrasin cultivé et moulé sur la zone. « Le pain, c’est vraiment une base alimentaire, souligne Sophie. C’est un bon moyen d’être autonome, en plus d’être une activité qui passionne beaucoup de gens. »

    C’est aussi une façon d’être solidaires : une vingtaine de kilos partent chaque semaine des Fosses noires vers un squat de migrants situé à Nantes. Une autre partie de la production est déposée au « non-marché », qui se tient le vendredi soir à la Gourbi, autre lieu-dit de la Zad. On y trouve des légumes, des produits laitiers et des plantes médicinales à prix libre. « Toutes ces productions sont bénévoles, et collectives, décrit Noé. L’argent est mis en commun et repartagé. » Une partie de l’argent sert en ce moment la création d’une boulangerie à Calais, en soutien aux migrants.

    « Ici, tu peux te planter, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul »

    De 100 à 300 personnes occupent la zone d’aménagement différé du projet d’aéroport, rebaptisée Zad, qui s’étend sur 1200 hectares agricoles [1]. 400 de ces hectares sont cultivés par huit paysans résistants, qui ont refusé de partir contre le versement d’indemnités d’éviction [2]. Et sur les 800 hectares qui appartiennent à Aéroports du Grand Ouest-Vinci, 220 sont squattés.

    On y cultive des légumes et du blé, on y fait paître des vaches, et on se lance dans beaucoup d’autres projets. Production de pâtes, brassage de bière, essai de traction animale, fabrication de spiruline... « Ici on peut tout essayer, décrit Judith. Les coûts sont assumés collectivement. Parfois, des projets avortent, d’autres se renforcent. Mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’ici, tu peux te planter, ce n’est pas grave, tu n’es pas tout seul. » A la ferme de Bellevue, située à l’Ouest de la Zad et occupée depuis trois ans, divers projets se croisent et se rencontrent : atelier couture, boulangerie, épicerie, friperie, petite usine de réparation agricole, etc.

    « Chaque occupant peut faire partie de différents groupes, précise Judith qui s’implique dans les groupes « vaches » et « mécanique ». Les groupes ont des liens entre eux : celui qui s’occupe des vaches est lié à celui qui s’occupe du maraichage pour récupérer le fumier (qui sert d’engrais, ndlr). » Au cœur de ces divers projets, de solides liens se sont noués entre les occupants et certains paysans du coin. « Les vieilles machines agricoles utilisées pour protéger les lieux occupés en novembre 2012 ont été bricolées, réparées et remises en route, explique Noé, qui fait partie du collectif installé à l’Est de la Zad, à Saint-Jean-du-Tertre. Pour la première fois cette année, on a prêté ce matos réhabilité aux paysans voisins, qui étaient en galère avec le leur. Ça nous a fait vraiment plaisir. Parce que ça a longtemps été l’inverse. »

    « L’agriculture, c’est un moyen de résister au projet d’aéroport »

    Quand les bulldozers ont débarqué, à l’automne 2012, ils ont démoli les jardins, avant de s’attaquer aux cabanes et aux maisons. « Ça a été difficile, après, de retrouver la confiance de mettre les mains dans la terre », dit Léonie qui s’est finalement relancée dans la culture des plantes médicinales. « Les fermes expulsées et démolies ont rendu nécessaire la protection de celles qui étaient encore debout », se remémore Jean-Luc, paysan à Vigneux, à quelques kilomètres au Sud de la Zad. « C’était une aventure qui prenait aux tripes, motivée par l’envie d’aider des jeunes qui veulent s’installer dans la durée. »

    Désormais, les coups de main sont réciproques. Jean-Luc continue de venir régulièrement sur la zone avec un tracteur et des outils, et les habitants de la Zad viennent chez lui faire des chantiers collectifs. « Ce qui ce passe sur la Zad est pour moi un aboutissement, explique t-il. D’habitude on pousse les gens à la productivité et ils se retrouvent vachement isolés dans leur ferme. Là c’est différent, il n’y a pas de contrainte sur les rendements, l’important c’est de faire ensemble car on est plus forts. »

    « L’agriculture, c’est un moyen de résister au projet, avance Noé. Nous occupons le terrain et nous avons de quoi assurer le ravitaillement des luttes, ce qui est un point crucial pour qu’elles puissent durer. Mais il n’y a pas que cela. Pour nous, il est impossible de transformer le monde sans prendre en compte la production. A nous de la rendre désirable. » Ce qui séduit nombre d’occupants avec l’agriculture, c’est l’aspect polytechnique : pour pratiquer l’agriculture, il faut se frotter au travail de la terre, à l’incertitude du climat mais aussi à la conservation de semences et à la mécanique.

    « On se réapproprie des savoir-faire, résume Noé. C’est fondamental ». Outils et moments collectifs de plantation sont partagés au sein de l’assemblée « Sème ta zad », créée au printemps 2013. « Sème ta zad, c’est aussi un espace d’organisation politique, insiste Greg. Prendre la parole en assemblée, c’est un savoir-faire qu’il faut absolument transmettre. » 

    Un espace politique mais aussi un lieu de vie

    Dans les différents lieux d’occupation, on n’aime pas trop le terme de « zadiste ». « Je ne sais pas ce que c’est, lance même un occupant qui vit sur place depuis quatre ans. Nous sommes divers, et heureux d’apprendre à respecter cette diversité. » Depuis les expulsions de 2012, le profil des occupants semble moins homogène. « Avant, la plupart des occupants venaient du milieu des squats, avec la même culture politique, retrace Camille. Tout le monde était d’accord sur la façon de s’exprimer, et nous étions tous ok pour parler pendant cinq heures d’un problème avant d’arriver à un consensus. Après 2013, il y a eu ce qu’on appelle ici “le printemps des embrouilles” avec beaucoup de conflits d’usage. »

    La priorité était-elle de tenir les barricades ? De discuter ? De produire ? De vivre simplement sur place ? « Nous avons énormément discuté de comment nous pourrions vivre ensemble. Chacun a fait l’effort de s’ouvrir à la culture de l’autre. Certains se sont mis à venir aux réunions, d’autres ont accepté l’idée que si nous choisissons de tout résoudre en parlant, nous excluons certaines personnes. »

    « Pour créer du lien, et désamorcer les tensions, nous faisons ensemble : nous montons des murs, nous tirons des câbles, nous creusons des trous et petit à petit les gens se rencontrent. Il y a une démultiplication des moments où nous pouvons nous rencontrer, peu importe quand : dans un mois, dans six mois, nous ne sommes pas pressés. » Chaque niveau d’organisation est un espace de discussion et de débats : les lieux d’habitations, les groupes de travail, les assemblées autour des actions à mener. « Ce mélange-là dessine une forme de démocratie directe qui n’a pas besoin de votes », constate Noé.

    « Nous ne pensons pas être un modèle, complètent Camille et Léonie. Mais il y a ici un espace pour venir poser des questions, interroger nos modes de vie, se réapproprier le quotidien. » « Et nous ne sommes pas seulement un espace d’organisation politique », ajoute Camille. La zone d’activité à défendre (ZAD, ndlr) est devenue un espace de vie à part entière, où s’organisent banquets, concerts, jeux, fêtes d’anniversaire, soirées dansantes... et même « de mémorables tournois de belote » !

    L’amorce d’une réflexion collective sur l’avenir des terres

    La résistance face à l’intervention policière de l’automne 2012, et le vaste mouvement de solidarité qui a suivi ont renforcé les liens entre les occupants et les autres acteurs de la lutte. « Au départ, on a ici des gens réunis autour d’une pure négativité, retrace Noé : le refus de la construction d’un aéroport. Au moment de l’opération César, chacun a dû s’extirper de son identité politique pour lutter avec les autres. Notre vraie victoire a été l’ouverture d’un nouvel espace de discussion. Ce qui nous lie aujourd’hui, ce n’est pas tant l’opposition à l’aéroport que la positivité de ce que l’on vit. C’est ainsi qu’est arrivé le processus sur l’avenir des terres. »

    Occupants, résistants et agriculteurs installés se sont interrogés collectivement sur ce qu’ils voulaient pour la ZAD, une fois le projet d’aéroport abandonné. Si l’aéroport ne se fait pas, 800 hectares seront à redistribuer, en plus des 400 hectares appartenant aux paysans historiques qui ont refusé de négocier. Il y a un consensus sur la zone pour qu’ils puissent continuer de faire ce qu’ils ont toujours fait. « Nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’il faut favoriser l’installation et pas l’agrandissement. Et aussi sur le fait que l’on veut pouvoir rester tous ici, avec nos diversités. Ceux qui veulent s’installer “dans les clous” pourront le faire. Ceux qui veulent continuer à être hors cadre pourront aussi rester. C’est inédit ! » « Notre diversité peut compliquer la vie, mais c’est notre force et notre richesse, nous tenons à la conserver », appuient Sylvie et Marcel Thébault, paysans sur la zone depuis 1999.

    « Nous sommes prêts à y laisser notre peau pour défendre tout ce que l’on a construit »

    « Nous avons le sentiment d’être pris dans l’histoire et dans l’avenir, glisse Greg. Quand et où pourra-t-on avoir l’occasion de communautariser 800 hectares ? On sait aussi que l’on éprouve une autre sorte de vie, et que c’est sans doute inadmissible pour un État. » Sur la ZAD, certains occupants mettent toute leur énergie à préparer la lutte contre les expulsions. D’autres pas du tout. « Mais on prépare tout, tous ensemble, précise Camille. Des recours juridiques aux tranchées, en passant par la construction d’un réseau de solidarité nationale : tout ça, c’est la même lutte. Notre force vient de la multiplicité de nos façons de nous défendre. Et la force qu’on a ici est plus puissante qu’en 2012. » 

    Au début de ce mois de décembre, AGO (Aéroport du Grand Ouest) / Vinci a demandé l’expulsion immédiate de quatre exploitations agricoles et de onze familles, sous peine d’astreinte de 200 euros par jour, « si besoin, avec le concours de la force publique, la saisie et séquestration des biens, outils de travail et cheptel ». Sous la pression des opposants et de leur avocat, qui a mis en avant l’inhumanité de la demande quelques jours avant Noël, Vinci a finalement renoncé.

    Mais leur avocat a annoncé que AGO/Vinci relancera les procédures en janvier. Bruno Retailleau (parti Les Républicains), le futur président de la région Pays de la Loire a redit au soir de son élection, le 13 décembre, combien l’évacuation de la ZAD était pour lui « une question prioritaire ». Une dizaine d’hôtels de l’agglomération nantaise et du pays de Retz auraient par ailleurs été réservés par la gendarmerie pour janvier.

    « Très bien, on les attend », dit l’un des locataires qui risque l’expulsion. « Ce que nous défendons ici, c’est une forme de vie, nous ne sommes pas dans la revendication abstraite, précisent Greg et Noé. Nous avons mis ici toute notre énergie, toute notre affectivité. Et tout ce que nous avons construit là, nous sommes prêts à y laisser notre peau pour le défendre, et ce n’est pas une figure de style. » « Quand ils sont venus en 2012, ils s’attendaient à ce que l’on se résigne, termine Camille. Mais nous, nous ne nous résignons pas. »

    Nolwenn Weiler et Sophie Chapelle / À Notre-Dame-des-Landes, mille et un projets pour inventer un autre monde - Basta !

    - Photo de une : Maison en bois à Notre-Dame-des-Landes, le 23 novembre 2013, dans le cadre du projet « Arboretum » (chantier collectif de plantations d’arbres) Source.
    - Autres photos : Nolwenn Weiler, novembre 2015.

    Notes

    [1La Déclaration d’utilité publique de 2008 s’étend sur 1650ha :
    - 1450 ha de terres correspondent à l’emprise de l’aéroport dont les travaux seraient pris en charge par la société Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci.
    - 200 ha concernent un barreau routier dont les travaux seraient pris en charge par l’État (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).

    [2Sur les 47 exploitations agricoles impactées par le projet d’aéroport, 11 exploitations agricoles en lutte ont refusé de négocier quoi que ce soit avec Aéroports du Grand Ouest. Elles se trouvent donc confrontées à des procédures d’expropriation et dans une situation très précaire. Les terres cultivées par ces fermes représentent environ 400 ha sur la ZAD.


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  • Texte cosigné par diverses composantes du mouvement de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à propos de la situation inquiétante d’« état d’urgence » en France

    ZAD partout etat d\'urgence nulle part

    Face aux attentats meurtriers du 13 novembre, la réponse immédiate de l’État français a été la proclamation de l’état d’urgence, d’abord pour douze jours, puis pour trois mois (vote à la quasi-unanimité du Congrès). Censé faciliter ou permettre, par des mesures d’exception, l’arrêt des attentats et la mise hors d’état de nuire de leurs auteurs, cet état d’urgence multiplie les mesures liberticides et, dans la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous nous confrontons à certaines de ses conséquences.

    Les fichages réalisés par la police dans les mouvements de lutte servent désormais à des mesures répressives sans contrôle d’un juge ou sans procès. Des personnes ont été perquisitionnées à leur domicile et assignées à résidence pour avoir participé à une manifestation, distribué des tracts liés à la lutte de Notre-Dame-des-Landes, ou participé à l’accueil du convoi Cap sur la COP à Paris. D’autres se voient bloquées aux frontières ou reçoivent des obligations de quitter le territoire. Au-delà, c’est l’ensemble des manifestations de rue prévues lors de la COP21 qui a été interdit et de nombreuses autres assignations à résidence ont été délivrées à des personnes ayant bravé l’interdiction.

    Sous prétexte de protéger la population, l’État cherche à juguler et à dissuader toute contestation (interdiction des rassemblements et manifestations, liberté de s’exprimer)... mais n’annule pas les marchés de Noël ou les rencontres sportives dans de grands stades. On nous somme d’adhérer à l’union sacrée de gré ou de force : les « bons Français » tous unis avec leurs politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition.

    Cette volonté d’enterrer des libertés fondamentales au nom de la sécurité ne concerne pas que les personnes en lutte mais touche de plein fouet les populations les plus discriminées, comme les personnes de confession musulmane ou les migrants qui fuient les fondamentalismes religieux et les conséquences de l’exploitation des pays du Sud par les États occidentaux.

    Ce régime pourrait bien ne pas être que passager. Tout comme nous avons dû nous « habituer » à Vigipirate, ou à la généralisation du fichage ADN , il est maintenant quasi certain que nous allons voir les mesures soi-disant exceptionnelles de l’état d’urgence se pérenniser et s’inscrire dans la Constitution.

    Malgré l’état d’urgence, le convoi tracto-vélo du mouvement anti-aéroport s’est rendu jusqu’en Île-de-France, faisant jour à après jour reculer les frontières de l’interdiction qui lui était faite.

    Il nous semble crucial de continuer à faire vivre et partager l’espoir politique qui se construit depuis Notre-Dame-des-Landes : celui qu’il soit possible d’arrêter ici et maintenant les projets nuisibles et imposés, celui qu’il soit possible d’inventer ici et maintenant d’autres manières de vivre, d’habiter, de produire ou de cultiver.

    En ces temps sombres, il nous semble plus nécessaire que jamais de partager notre force collective. Ne nous laissons pas bâillonner, continuons à manifester et à contester dans l’espace public.

    Des occupant·e·s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
    ACIPA, COPAIN 44, ATTAC 44,
    EELV

    Source : zad.nadir.org

    Appel du mouvement anti-aéroport État d'urgence : ne nous laissons pas bâilloner !

    Appel du mouvement anti-aéroport État d'urgence : ne nous laissons pas bâilloner !

    http://lavoiedujaguar.net/Appel-du-mouvement-anti-aeropor

    Repris par : Appel du mouvement anti-aéroport État d’urgence : ne nous laissons pas bâilloner ! - coco Magnanville


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  • visuel-MANIF-loup-janvier-2016-27-assos-Grande mobilisation inter-associative contre la chasse aux loups

    Lyon, 16 janvier 2016

    Avec la présence dePaul Watson, fondateur de Sea Shepherd, Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO France, Yves Paccalet, philosophe et vice-président de Ferus et Fabrice Nicolino, journaliste à Charlie Hebdo et grand défenseur du loup.

    Alors que pour la première fois la population de loup en France a baissé en 2015, cédant aux pressions des lobbies agricoles et de la chasse, les pouvoirs publics ont augmenté le maximum de loups pouvant être abattus de 50 % : 24 loups en 2014-2015 contre 36 loups en 2015-2016.

    Ce plafond maximum est devenu un quota à atteindre absolument pour l’Etat français qui a déployé les grands moyens :

    - Autorisation de tirer le loup par les chasseurs lors de leurs parties de chasse au grand gibier

    - Arrêtés préfectoraux autorisant l’ensemble des chasseurs d’un département à abattre des loups

    - Carabines à vision nocturnes

    - Caméras thermiques

    - Tirs de défense dans le parc national des Cévennes

    - Tirs de nuit aux phares, pratique interdite pour les espèces gibier.

    Rappelons que le loup est une espèce protégée aux niveaux français et européen !

    Depuis le 2 juillet 2015, 32 loups ont déjà été abattus et donc décomptés du plafond. De plus, d’après nos sources, l’Etat songerait à rajouter quinze autres loups au plafond des 36 loups pouvant être abattus.

    Les tirs de loups, qui ne doivent être que la solution de dernier recours, sont devenus la priorité au lieu d’étendre la protection des troupeaux ; pourtant ces tirs déstructurent les meutes, ce qui augmente les dégâts aux troupeaux !

    Le retour du loup est une chance pour tous les pays qui l’accueillent à nouveau. Il est l’allié incontournable des forestiers (deuxième activité économique en zone de montagne) qui trouvent là un moyen de diminuer les dégâts des cerfs, chevreuils, sangliers ou chamois. C’est également un atout pour le tourisme (première activité économique en zone de montagne) en développant un éco-tourisme permettant aux professionnels installés sur place de travailler toute l’année. Le tourisme axé sur le loup en Espagne et en Italie a déjà fait ses preuves.

    Mais en France, le loup, comme toutes les activités que sa présence pourrait dynamiser, est  « géré » sous pression politique au nom de la soi-disant protection du pastoralisme ovin. La présence du loup, contrairement à ce que l’on peut voir dans tous les autres pays, serait incompatible avec cette activité ! Ils sont pourtant bien plus nombreux en Italie (1000 à 1500) ou en Espagne (2500).

    Alors que le gouvernement français dit se montrer exemplaire à l’occasion de la COP 21, il sacrifie la biodiversité pour satisfaire les pressions des syndicats agricoles et des chasseurs. Après les bouquetins du massif du Bargy (74), les pinsons des Landes et les oies de février, le loup paie le lourd tribut des calculs électoralistes à court terme. Le gouvernement actuel veut-il continuer de se mettre à dos la communauté scientifique et naturaliste d’ici les prochaines élections présidentielles ? Pense-t-il que la poignée de paysans et de braconniers qui commettent de plus en plus d’exactions (séquestrations, saccages, intimidations, violation des lois etc.) leur seront reconnaissants de rester impunis ? Ce gouvernement n’a-t-il pas entendu les appels « à faire battre la gauche » de plusieurs fédérations de chasse, avec des réussites notables dans certaines régions ?

    Le loup reste en France une espèce vulnérable, aux effectifs en baisse (estimation moyenne de 282 loups début 2015 contre 301 début 2014). Plus de la moitié de l’aire de répartition de l’espèce présente des densités faibles voire seulement des individus isolés. Un seul noyau de population reproducteur est présent en France (Alpes) et ce n’est pas normal, plus de 20 ans après le retour de l’espèce. Tant que l'existence de plusieurs noyaux de reproduction n’est pas atteint, nous pouvons considérer que l’état de conservation du loup n’est pas favorable et que l’augmentation des autorisations de tirs n’est pas conforme aux réglementations européennes.

    Pour dénoncer cet état de fait, plus d’une vingtaine d’associations de protection de la nature manifesteront samedi 16 janvier, Place Bellecour, à Lyon, et se rendront à la préfecture de région où le dossier loup est administrativement géré pour l’ensemble du pays.

    Par ailleurs, la pétition pour le loup (ICI) a recueilli plus de 103 000 signatures. Vous pouvez encore la signer si vous ne l'avez pas encore fait.

    Seront également présents Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO France, Yves Paccalet, philosophe et vice-président de Ferus et Fabrice Nicolino, journaliste à Charlie Hebdo et grand défenseur du loup.

    VENEZ NOMBREUX ! MERCI POUR LES LOUPS !

    Une page Facebook a été créée pour l'occasion ==>>ICI

    Les associations participantes :

    Asbl Wolf Eyes, Action Nature, Alepe, Alliance avec les loups, Animal Cross, Aspas, Aves France, CALI, CAP Loup (collectif), Collectif du 21 septembre, Convention Vie et Nature, CRAC Europe, Dignité Animale, FERUS, FNE, FRAPNA, GML, LPO, Mille Traces, One Voice, Peuple Loup, Point info loup/lynx, Sauvons nos loups alpins, Sea Shepherd, SNPN, Sur les traces du loup.


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