-
Par rozalux le 13 Décembre 2015 à 18:16
Après deux semaines de projecteurs braqués sur la bonne conscience des chefs d'Etat, la COP* 21 s'est achevée sur un accord dont nous savions d'avance qu'il ne contiendrait rien de bon pour les peuples. Rien de contraignant pour les Etats, des contributions nationales qui mènent en fait à un réchauffement supérieur à 3°C, des avancées surtout pour les multinationales… voilà à quoi aura servi ce grand raout essentiellement médiatique. Les Etats savent pourtant se contraindre quand il s'agit de signer des accords de libre-échange qui remettent en cause le fonctionnement démocratique des pays et ne servent que les multinationales !
Encore une fois, il est clair que l'argent fait loi, même face à l'avenir de l'Humanité.
L'avenir de la planète est entre les mains des peuples, de ce mouvement social qu'on a bridé pendant deux semaines, et qui a su s'exprimer aujourd'hui. Nous, paysannes et paysans du monde issus d'organisations membre de la Via Campesina, étions réunis pour marteler que notre secteur est gravement impacté, que nous sommes les vigies du climat qui se modifie, que nous savons comment l'agriculture industrielle contribue à notre disparition.
Or cette COP21 ouvre une porte toujours plus grande à la spéculation financière sur la nature, ne fait que poursuivre l'industrialisation de l'agriculture, et accélérer l'accaparement des ressources naturelles.
Alors nous, paysannes et paysans du monde, repartons dans nos fermes d'autant plus déterminés à mener nos luttes pour la souveraineté alimentaire avec tous les peuples du monde. La mascarade a pris fin, notre combat continue de plus belle !
votre commentaire -
Par rozalux le 13 Décembre 2015 à 18:11
Une période intense s’achève. La parenthèse de la COP21 se referme doucement. L’Histoire dira si ce sommet onusien aura été à la hauteur des enjeux immenses dont lui revenait la charge.
Un accord universel et contraignant a été trouvé. Ce qui signifie que nous n’en sommes plus au constat, mais à l’heure des solutions. Toutes les diplomaties reconnaissent l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique, et il leur incombait la lourde responsabilité de trouver les moyens d’agir.
En comparaison de que cela aurait pu être, cet accord est un miracle. En comparaison de ce qu’il aurait dû être, c’est un désastre.Il fixe un agenda, oblige les États à se revoir et à rehausser régulièrement leurs ambitions après 2020. Mais il nous laisse sur une trajectoire de +3°C au mieux, ne parant donc d’aucune manière aux désastres climatiques que subit un nombre croissant de populations vulnérables autour de la planète.
La bataille continue et il revient désormais aux États de faire preuve de responsabilité en amorçant la transition énergétique sur leur propre territoire. Nul besoin d’un accord onusien pour cela. Et la France, en la matière, n’est pas exemplaire. Nous veillerons dans les mois qui viennent à ce qu’elle le devienne.
Si par bien des égards la montagne accouche d’une souris, ce qu’il convient de saluer, c’est l’escalade, malgré le contexte particulier dans la capitale suite aux attentats du 13 novembre 2015, d’un vaste mouvement climatique.Ces dernières semaines ont été l’occasion de rassembler des millions de personnes en France et à travers le monde, pour la sauvegarde d’un climat compatible avec une vie humaine civilisée. Cela doit nous donner de l’espoir. De nombreuses campagnes, pour les renouvelables, le désinvestissement ou la justice climatique, sont porteuses de souffle.
Car comme le dit Paolo, venu du Brésil et immergé deux semaines au Bourget dans la délégation de Greenpeace, « la solution viendra des citoyens, elle viendra des rues ». Lire la suite.
votre commentaire -
Par rozalux le 13 Décembre 2015 à 00:32
Martine Billard, secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche
Dès l’ouverture de la conférence F. Hollande avait décrit le type d’accord qu’il préconisait pour sauver le climat : universel et ambitieux à défaut de contraignant et différencié. Toute la diplomatie de L. Fabius a donc consisté à obtenir une déclaration dont la rédaction puisse convenir à tous et les actes ne déplaire à personne. Tout l’art de la synthèse molle est ainsi réuni dans cet accord.
La mention d’un réchauffement limité à 1,5°C et sa révision tous les 5 ans, seulement à partir de 2023, des déclarations d’intentions quant aux émissions de gaz à effet de serre, présentés comme des avancées, ne servent en fait qu’à faire passer l’abandon de toute ambition pour le climat et y compris des reculs par rapport au texte d’origine. Ainsi, sur la base du rapport du GIEC, le texte présenté à l’ouverture de la COP préconisait de baisser les émissions de 50 à 70% d’ici 2050 pour éviter un emballement climatique incontrôlable. Cet objectif a disparu.
Les 100 milliards de dollars d’ici 2020 pour que les pays les plus vulnérables puisse faire face aux impacts des dérèglements climatiques et leur possible réexamen ne sont obtenus qu’en échange de l’abandon de toute responsabilité ou compensation des pays du nord. Les pays riches ont obtenu le dernier mot.
L’équilibre tant vanté signifie en fait essayer d’échapper à la nécessité de baisser les émissions en utilisant toutes les astuces possibles du style enfouissement du CO2 ou autres technologies « d’atténuation ». Cette COP sera donc celle qui aura osé donner la priorité aux fausses solutions.
Un accord donc qui ne fait perdre la face à aucun pays mais qui ne résout rien. L’heure est maintenant venue qu’un mouvement populaire de justice climatique impose dans tous les pays, à commencer par la France, les politiques indispensables pour changer le système et non le climat. Le PG va y œuvrer.
votre commentaire -
Par rozalux le 13 Décembre 2015 à 00:04
Un accord « juste et durable », « historique », selon Laurent Fabius. Un texte « insuffisant », qui « nous conduit dans le mur » selon plusieurs organisations de la société civile… L’accord de Paris vient d’être officiellement adopté par les 195 pays réunis au Bourget. Il n’est cependant pas unanimement salué. Bref tour d’horizon à chaud.
Marie-Noëlle Bertrand / Samedi, 12 Décembre, 2015 / Humanite.frFresque humaine, "ligne rouge" et minute de silence, des milliers de militants écologistes ont marqué à leur manière samedi la fin des négociations contre le réchauffement à Paris, appelant les citoyens à continuer à se mobiliser au quotidien pour la "justice climatique".
Vers le 1,5°C ? Un accueil mitigé
Le texte fixe l’objectif de contenir le réchauffement « en deçà de 2°C, et à poursuivre les efforts pour limiter une hausse des températures en s’efforçant de limiter cette augmentation à 1,5°C ». En soit, cet objectif est plus ambitieux que celui initial de limiter le réchauffement à 2°C. Reste qu’il soulève moult interrogations, voire suspicions. Pour ne pas être qu’un simple affichage, il faut que les Etats prennent des mesures conséquentes en termes de réduction de gaz à effet de serre. De même, alors qu’atteindre un tel objectif requiert l’accès à des technologies vertes que les plus pauvres ont du mal à se payer, l’enjeu des soutiens financiers aux pays du sud s’en trouve nettement accentué. Enfin, alors que le GIEC estime que l’on ne pourra limiter le réchauffement à 1,5°C sans user de l’énergie atomique et des techniques - encore mal maîtrisées - de capture et stockage du carbone, beaucoup redoutent que sa mention dans le texte ne serve de prétexte à leur développement. In fine, la « sincérité » des objectifs mis en avant dépend essentiellement des mécanismes proposés pour les atteindre, tant en terme de financements que de renforcement des ambitions. Qu’en est-il ?
Une porte ouverte à la géoingenierie
Très concrètement, pour réussir à limiter le réchauffement à 2°C - a fortiori à 1,5°C -, le GIEC préconise d’avoir réduit de 40% à 70% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport à 2010, et surtout de le faire vite. De même, insiste-t-il sur la nécessité de laisser sous le sol 80% des ressources énergétiques fossiles déjà connues. L’accord ne fait pas mention de ces dernières, et ne retient pas non plus d’objectif chiffré à un horizon quelconque.
Seules perspectives affichées : celle, assez floue, d’atteindre « le pic d’émissions mondiales aussi vite que possible ». Et celle, plutôt trouble, d’assurer un « équilibre entre les émissions anthropique (liées à l’activité humaine, NDLR) et la l’absorption de ces émissions par des puits de gaz à effet de serre » après 2050. En gros, les pays pourront continuer à émettre d’un côté à condition de capter de l’autre. Cette dernière mention s’apparente aux termes notés dans les précédentes versions de « neutralité carbone », « neutralité climatique » ou de « zéro émissions nettes ».
Elle ouvre de fait la porte à ce que beaucoup d’organisations dénoncent comme étant de fausses solutions : la plantation massive de forêts sous forme de monocultures, susceptibles, entre autres, d’entrer en concurrence avec les terres arables; ou encore le recours aux techniques de capture et stockage du carbone dans le sous sol. A noter, par ailleurs, qu’aucun objectif n’est fixé en termes de développement des énergies renouvelables.
Pas d’inventaire des engagements avant 2023
Pour avoir une chance de limiter le réchauffement à moins de 2°C, il faut le faire vite, très vite. Les contributions de réductions de gaz à effet de serre mises sur la table, à ce jour, par 186 états, ne sont en ce sens pas encourageantes : elles ne permettent pas d’envisager un réchauffement de moins de 2,8°C, voir de 3°C. L’un des enjeux de cette conférence était d’accélérer le mouvement, en engageant un processus de révision à la hausse de ces engagements avant 2020, année d’entrée en vigueur de l’accord. Résultat ? La COP21 n’a décidé d’aucun rendez-vous clair avant cette date, estime les organisations (elle envisage un « dialogue facilitateur » en 2018, mais sa mission est floue). L’accord, lui, indique que les pays doivent se retrouver périodiquement pour renforcer leurs engagements. Mais le calendrier, là non plus n’est pas clair : un premier inventaire est prévu en 2023, puis tous les 5 ans, mais le texte laisse la possibilité aux Etats d’en décider autrement. Son lien avec les objectifs de réductions d’émissions, en outre, ne parait pas clair.
Des financements laissés en balance
Enjeu d’équité, de justice climatique mais aussi de mise en œuvre des ambitions, la question des financements de la lutte contre le réchauffement était au cœur de ces négociations. Là encore, les réponses apportées par la COP21 laissent beaucoup d’ONG, notamment de développement, sur leur faim : certes, il reconnait le besoin de soutenir les pays pauvres, et établit que cette aide devra être d’au moins 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Mais il ne garantit pas que ces financements continueront à croître, et n’avance de fait, aucun montants. Seul décision tangible prise à Paris : celle de définir un nouvel objectif collectif d’ici à 2025. Le fléchage de ces financements ne satisfait pas non plus : alors que les pays du sud revendiquaient que la moitié de l’argent soit consacré aux mesure d’adaptation, ce qui est encore un projet d’accord se contente de parler d’un équilibre à assurer entre financement de l’adaptation et de l’atténuation.
Lire également, les réactions à cet accord :
- Greenpeace : La COP ne sauvera pas le climat, les énergies renouvelables, si.
- CCFD-Terre Solidaire : Un accord pour [l'Humanité] [quelques-uns] ?
- Action contre la faim: L’Accord de Paris nous laisse sur notre faim
- Attac France : Les Etats ne sont pas prêts à enclencher la « révolution climatique »
Document à télécharger:
votre commentaire -
Par rozalux le 12 Décembre 2015 à 19:02Samedi, 12 Décembre, 2015Humanite.frCommuniqué de Greenpeace
Greenpeace ne comptait pas sur cet accord pour sauver le climat : nous avons appris depuis Copenhague qu’un texte des Nations Unies, s’il est nécessaire, n’est certainement pas suffisant. L’objectif de la conférence de Paris était d’arriver à un accord qui nous mette sur la bonne trajectoire pour rester sous deux degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle. Si l’objectif est réaffirmé et même renforcé en mentionnant 1,5 degré, le texte de l’accord ne nous donne pas les moyens d’y parvenir. Mais la dynamique créée à l’extérieur du Bourget montre que les solutions à la crise climatique gagnent du terrain, et qu’il faudra continuer à s’engager pour les défendre. Le texte est encore en attente de validation finale.
« On connait le plus court chemin pour aller vers 1,5 degré de réchauffement, il passe par la conversion aux énergies renouvelables. » explique Jean François Julliard, directeur de Greenpeace France. « Si Paris dit nous amener au point d’arrivée, l’accord nous détourne du plus droit chemin. D’autres acteurs restent cependant sur la bonne route. »
Un objectif de long terme qui ne ferme pas la porte aux mauvaises solutions
1,5 ou 3 degrés ? 196 Etats ont feint d’entendre l’appel des pays les plus affectés par le dérèglement, en incluant 1,5 degré dans l’objectif de limitation du réchauffement de la température mondiale. C’est une bonne chose, mais rappelons que les engagements actuels des pays sur la réduction de leurs émission nous amènent toujours tout droit à près de 3 degrés de réchauffement, et rien n’est fait pour changer la donne.
Quelle réduction des émissions de Co2 ? L’objectif de long terme de l’accord vise un équilibre entre les émissions et les puits de gaz à effet de serre, soit une tendance vers “zéro émission nette” en matière de gaz à effet de serre d’ici à la fin du siècle. Toutes les solutions pour y parvenir sont permises, les meilleures, comme les pires. Pour Greenpeace, la sortie des énergies fossiles dès 2050 est la seule voie possible.
“ Le texte laisse la porte ouverte aux fausses solutions telles que la captation de carbone, la géoingénierie, ou encore la compensation carbone… “ explique Jean François Julliard.
“ Nous n’avons plus ni le temps, ni l’argent à investir dans des chimères alors que nous savons que les réelles solutions, telles que l’efficacité énergétique et les renouvelables existent et sont prêtes à être déployées. »
Toutes les composantes de la société civile ouvrent la voie vers les renouvelables
Des entreprises, comme Google, plus de 1000 villes qui se sont déclarées pour 100% d’énergies renouvelables, des marches et des actions de désobéissance civile dans le monde entier, le mouvement croissant du désinvestissement des énergies fossiles : les signaux viennent du monde entier, montrant clairement que les énergies renouvelables sont souhaitées par les acteurs de la vie réelle, qui savent que ces énergies fonctionnent, sont rentables et profitables. Pour preuve, selon un rapport récent de l’OCDE (août 2014), 80% des nouvelles capacités de production électrique installées sont d’origine renouvelable.
En France, la transition énergétique attend toujours l’action
On le savait depuis le début, c’est au niveau des états notamment que va se jouer la vitesse de cette transformation. Si la France a su se montrer diplomate, elle est loin d’être exemplaire sur son propre territoire. La loi de transition énergétique a fixé des objectifs clairs pour le développement des énergies renouvelables, mais François Hollande n’a toujours rien mis en place pour les réaliser : pour atteindre 27% de renouvelables électriques en 2020 et 40% en 2030, François Hollande doit doubler le rythme annuel de développement de l’éolien et du solaire jusqu’à la fin de son mandat.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique