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Par rozalux le 15 Septembre 2015 à 18:03
Hier, les accords de Schengen sur la libre circulation étaient de fait suspendus par plusieurs pays membres de l’Union européenne. Le sommet des ministres de l’Intérieur, qui se sont réunis en urgence à Bruxelles, 
n’a accouché d’aucun accord satisfaisant sur l’accueil des réfugiés.
Quinze enfants dont quatre bébés faisaient partie du macabre bilan du naufrage survenu, dimanche, au large de l'île grecque de Farmakonis. Mais leur photo n'a pas fait la une des journaux. La volte-face allemande et la tenue, en urgence, d'un énième sommet européen des ministres de l'Intérieur des pays membres occupaient les esprits. Dans la matinée, l'Allemagne a fermé ses frontières avec l'Autriche et mettait fin à la suspension des accords de Dublin. « L'inaction européenne » aurait, selon le vice-chancelier démocrate Sigmar Gabriel, conduit le pays « aux limites de ses capacités ». Dans la foulée, Vienne, Budapest mais aussi la Slovaquie déployaient des forces armées à leurs frontières.
SOURCE : Les réfugiés victimes du chacun pour soi des États de l’UE | L'Humanité (EXTRAITS)
Tandis que la chef du gouvernement polonais, Ewa Kopacz, se déclarait prête à s'opposer aux propositions de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, sur la mise en place d'un dispositif contraignant de répartition par quotas de 120 000 demandeurs d'asile supplémentaires. Elle se rangeait ainsi derrière les gouvernants hongrois, tchèque et slovaque qui, avant l'ouverture du sommet ministériel, se disaient prêts à opposer leur veto à de telles propositions.
LA LOI ORBAN ENTRE EN VIGUEUR La nouvelle législation anti-migrants entre en vigueur aujourd'hui. Elle autorise le déploiement de l'armée sur le secteur frontalier. Un autre projet de loi permettra à l'armée d'ouvrir le feu si nécessaire.
DE QUOI ILS N'ONT PAS EU LE COURAGE DE DISCUTER
« Un grand nombre de réfugiés cherchant en Europe une protection qu'ils sont en droit de recevoir, en conformité avec le droit international, se retrouvent à tourner en rond à la suite d'un vide juridique », s'inquiétait le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, en amont de la réunion bruxelloise. Rappelant au passage « l'urgence de mettre en place une réponse globale européenne ». Cette logique a d'ores et déjà été écartée par les gouvernants de l'Union qui refusent toujours d'instaurer une gestion commune du droit d'asile.
En témoignent les tergiversations en cours sur la mise en place d'une liste commune des pays sûrs. Actuellement, chaque pays d'Europe définit ce qu'est un réfugié en fonction de sa propre législation. La solidarité entre pays européens devrait passer par la révision des accords de Dublin qui, pour l'instant, obligent les pays dits de première ligne, comme l'Italie et la Grèce, à gérer seuls l'arrivée des exilés sur leur sol et empêchent les exilés de faire une demande d'asile dans le pays de leur choix. Or, le soudain revirement de l'Allemagne, qui avait dans un premier suspendu l'application de ces accords avant de refermer subitement ses frontières, hier matin, indiquait que nos ministres ne prendraient aucune décision allant en ce sens.
Un manque de courage manifeste, qui s'est également traduit par l'absence de décisions concernant la création de voies légales et sécurisées permettant l'accès au territoire européen. Dans un courrier adressé vendredi à François Hollande, une quinzaine d'associations indiquaient pourtant que « la délivrance de visas et la suppression des visas de transit aéroportuaire s'imposent, comme s'imposent le soutien au regroupement familial ».
Et d'ajouter: « L'UE pourrait aussi mettre en oeuvre le mécanisme prévu par la directive 2001/55/CE du 20 juillet 2001 relative à l'octroi d'une protection temporaire. » Ce dispositif prévoit d'offrir une protection immédiate « en cas d'afflux massif ou d'afflux massif imminent de personnes déplacées en provenance de pays tiers et qui ne peuvent rentrer dans leur pays d'origine ».
Nos dirigeants n'ont pas non plus jugé utile de mettre à l'ordre du jour de leur réunion « l'audace » et « l'humanité » auxquelles les exhortait Jean-Claude Juncker, mercredi dernier, en appelant à une modification de « notre droit interne pour permettre aux migrants de travailler dès lors qu'ils arrivent sur le territoire de l'UE ». Disposition prévue par la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, entrée en vigueur en juillet 2003. « Aucun des pays membres de l'UE n'a daigné la ratifier », regrettait Marie-Christine Vergiat, députée européenne du Front de gauche, vendredi soir, à la Fête de l'Humanité.
Le sommet européen d'hier n'aura en rien répondu à la détresse de ceux qui cherchent refuge dans nos contrées. Il creuse également le fossé entre les dirigeants européens et les peuples solidaires, à l'image des 30000 personnes qui ont manifesté samedi à Copenhague pour défendre l'accueil des réfugiés. Partout en Europe, ils sont de plus en plus nombreux à penser que seule la transformation de l'ordre mondial, pour la paix et la coopération, permettra de trouver une issue aux drames des exodes humains.
« LA SITUATION EXIGE UNE ACTION DE SANTÉ PUBLIQUE RÉGIONALE, GLOBALE ET SYSTÉMATIQUE » EN DIRECTION DES RÉFUGIÉS, A DÉCLARÉ ZSUZSANNA JAKAB, DE L'OMS.
LIRE LA SUITE : Les réfugiés victimes du chacun pour soi des États de l’UE | L'Humanité
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Par rozalux le 14 Septembre 2015 à 18:10
Jean Ortiz Mardi, 8 Septembre, 2015
Le capitalisme fabrique des monstres (hier Ben Laden, aujourd’hui Daech), qui lui servent ensuite à étendre sa domination, à s’accaparer les richesses mondiales, à dicter son « ordre » (devenu chaotique), à diviser et exploiter les peuples jusqu’à la dernière goutte de sang et de sueur, à prôner « l’union sacrée »...
SOURCE : Si l’on n’avait pas Daech, il faudrait l’inventer, par Jean Ortiz
Ces Janus sans vergogne nous jouent aujourd’hui la rengaine de la compassion, de la pitié, après avoir eux-mêmes provoqué l’effondrement de l’Etat en Afghanistan, en Syrie, en Irak, en Lybie, et la catastrophe humanitaire. Il fallait prétendument « libérer » ces pays à forte odeur de pétrole. Les satrapes qui gouvernaient ont été longtemps soutenus par la France, en sous-main ou ouvertement, en vendant à ces « imprésentables » des armes à gogo... tout en entraînant, finançant et armant également leurs oppositions, tout aussi « imprésentables ». Assez de double jeu ! A semer des monstres, on finit par récolter l’horreur. Nous y sommes !
Il a fallu le traumatisme, déclencheur médiatique et humain à la fois, une photo insupportable, pour qu’ils fassent semblant d’être sensibles à la misère du monde, et qu’ils acceptent d’entrebâiller la porte cadenassée d’une Europe Bunker. Mais où étaient-ils avant la terrible photo, malheureusement si ordinaire et révélatrice de leur monde « mondialisé » ? Ils s’en contrebalançaient et attisaient les brasiers...
On ne peut que se réjouir de la mobilisation populaire et généreuse soulevée par ce petit gamin syrien échoué, mort sur la plage... Il aurait pu être palestinien (oui, palestinien, des photos comme celle-là, il y en a eu des centaines), kurde, malien, libyen, iraquien... Les réactions à la photo ont confirmé, si besoin était, qu’il y a chez les peuples des trésors de solidarité qui ne demandent qu’à s’exprimer sans être manipulés... Ces élans humanistes ne sauraient dédouaner les Etats « occidentaux », maîtres du monde, mais géants aux pieds d’argile, de leur historique dette envers « le sud », et de leur devoir : contribuer à un nouvel ordre du monde, de partage, de justice, de paix, par simple humanité. L’humanité n’a d’avenir que solidaire.
Le président Français a fait le minimum, comme d’hab, contraint et forcé par l’opinion publique... accueillir 24 000 migrants. Il pourrait proposer à l’ex-patron d’Alcatel, à Total, de subvenir à leurs besoins... Une chose est sûre : F. Hollande ne rentrera pas dans l’histoire au « rayon » des « grands présidents », mais à celui des « petits télégraphistes » des Etats-Unis et de l’Allemagne.
Ah ! « Le couple franco-allemand » ! Il en a de bonnes... Ils nous jouent aujourd’hui les pleureuses hypocrites et par derrière parlent de « quotas », de « camps de rétention » hors Europe, avant que les pauvres hères ne traversent la Méditerranée ; ils parlent de « trier » les migrants économiques des politiques, comme si les deux choses n’étaient pas liées.
La France de François Hollande s’apprête à bombarder chirurgicalement, au millimètre près, Daech, en épargnant évidemment la Syrie. Faux-jeton ! La France des Droits de l’Homme, abaissée comme jamais, s’apprête à s’embringuer dans un nouvel engrenage de violences, dans une logique de guerre aussi mortelle qu’inefficace. Il n’y aura des mirages que dans le ciel, à réaction, pour bombarder qui ? quoi ? avec quel mandat ?, et de nouvelles rafales de haine, enfantant de nouveaux monstres, dont on se servira pour instrumentaliser l’émotion au service toujours de la déprédation capitaliste.
Si l’on n’avait pas Daech, il faudrait l’inventer !
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Par rozalux le 13 Septembre 2015 à 23:43De Londres à Copenhague, des dizaines de milliers d'Européens sont déscendus samedi dans la rue pour réclamer plus de générosité à l'égard des réfugiés qui affluent dans l'UE, tandis que des pays comme la Hongrie réclament une action résolue pour endiguer les départs de Syrie.A Londres, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour réclamer au gouvernement conservateur de David Cameron une politique d'accueil plus généreuse pour les réfugiés qui cherchent asile en Europe en traversant la Méditerranée, les Balkans et l'Europe centrale. Le "premier geste" du tout nouveau leader du parti travailliste Jeremy Corbyn, élu dans la matinée, a été de se joindre à la manifestation, au son des tambours, après avoir appelé le gouvernement à plus de "compassion".Sous la pression, M. Cameron a pourtant récemment annoncé l'accueil de 20.000 réfugiés syriens supplémentaires sur cinq ans. Mais pour Dusan Petkovic, un des manifestants londoniens interrogé par l'AFP, ce chiffre est "pathétique". Au Danemark, 30.000 personnes ont défilé à Copenhague, et quelques centaines dans d'autres villes d'un pays qui s'est engagé dans un durcissement de sa législation sur l'immigration. Cette semaine, le pays a momentanément bloqué son trafic ferroviaire pour empêcher le passage des migrants.En France, le gouvernement, qui s'est engagé à accueillir 24.000 réfugiés d'ici l'an prochain, a annoncé la création de nouvelles places d'hébergement, dont le nombre exact sera dévoilé mercredi par le Premier ministre Manuel Valls. Paris a aussi annoncé un renforcement de la "contribution" française aux organismes des Nations unies qui s'occupent des millions de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. En Allemagne, devenue championne de l'accueil des réfugiés avec 450.000 nouveaux entrants enregistrés depuis le début de l'année, une manifestation à la bougie était attendue en soirée à Berlin.Sur la seule journée de samedi "au moins 10.000" réfugiés étaient attendus à la gare de Munich, selon les autorités régionales. A l'avant-veille d'un conseil extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'UE sur la crise migratoire, qui tentera de résorber les divisions béantes entre les pays de l'Union, Mme Merkel a aussi appelé la Grèce à mieux protéger les frontières extérieures de l'Union européenne et réclamé un dialogue avec la Turquie par où transitent nombre de migrants.Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, chef de file de la ligne dure contre les migrants, s'est prononcé en faveur d'un plan d'aide européen de 3 milliards d'euros aux pays voisins de la Syrie, Turquie, Liban, Jordanie, qui hébergent à eux seuls quatre millions de réfugiés, pour tenter de résoudre la crise. La Hongrie, qui a recensé plus de 180.000 migrants passant ses frontières, espère bloquer le passage des réfugiés dès le 15 septembre, grâce à une double clôture de fils de fer barbelés à la frontière serbe.En Grèce, cinq migrants ont été portés disparus samedi après le naufrage de leur bateau au large de l'île de Samos, proche des côtes turques, alors que la situation se "normalise" sur l'île de Lesbos où quelque 22.500 réfugiés et migrants ont été évacués. Plus de 430.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et près de 2.748 y ont péri ou disparu, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). La moitié de ceux qui sont arrivés sont des Syriens fuyant les bombardements du régime et les exactions de l'Etat islamique, dans un pays où plus de la moitié de la population a quitté son foyer depuis le début du conflit en 2011.
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Par rozalux le 13 Septembre 2015 à 23:04
Communiqué urgent du KNK – Attaques de foules coordonnées et lynchages contre les Kurdes dans l’ouest de la Turquie
Des centaines de civils kurdes ont été blessés dans l’ouest de la Turquie et plusieurs ont été tués dans des attaques commises par des foules auxquelles la police a participé.
Le Président turc Erdogan et son parti, l’AKP, ont incité des groupes racistes, nationalistes et fascistes à des manifestations violentes. Ceux-ci ont entrepris des actions de terreur contre les civils kurdes dans de nombreuses villes de l’ouest de la Turquie, notamment à Istanbul, Ankara, Kirsehir, Kocaeli, Ä°zmir, Balikesir, Malatya, Mulga, Mersin, Keçiören, Tuzluçayır, Beypazarı, Balgat, Isparta, Konya et Antalya. Ils ont mené des attaques coordonnées contre les maisons, commerces et établissements des Kurdes, ainsi que contre les bureaux du HDP. Ces attaques durent depuis 48 heures.
Des centaines de civils kurdes ont été blessés au cours de ces attaques et plusieurs ont été tués. Des centaines de Kurdes sont par ailleurs bloqués dans différents bureau du HDP où ils se sont réfugiés pour se protéger des lynchages de foule. Les groupes racistes ont démoli les enseignes, cassé les vitres et scandé des slogans contre les Kurdes et le HDP. Cependant, la police turque n’est pas intervenue pour faire cesser ces actes de terreur et de vandalisme.
Depuis le début de la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes, soit depuis 32 ans, c’est la première fois que l’on assiste à des violences commises à une aussi large échelle. Ces violences racistes et nationalistes sont directement et délibérément provoquées par Erdogan et l’AKP. Il y a deux jours, Erdogan a officiellement ordonné aux forces de police de tirer à vue sur tout civil considéré comme représentant une « menace ». Il a par ailleurs appelé la population à dénoncer tout individu jugé « suspect ». Ceci reflète une volonté de diviser la société, d’attiser les conflits interethniques et de stimuler le racisme anti-kurde.
Les violences contre les Kurdes sont planifiées et coordonnées via les réseaux sociaux. En l’espace de 48 heures, 128 bureaux du HDP ont été attaqués, leurs enseignes ont été détruites et remplacées par des drapeaux turcs. Plusieurs bureaux ont par ailleurs été incendiés. Les groupes de violence ont stoppé des bus de longue ligne et contrôlé les identités de passagers afin d’identifier ceux qui étaient kurdes. Quand les chauffeurs ont essayé de poursuivre leur trajet afin d’échapper aux groupes enragés, la police est intervenue pour stopper les bus, exposant les chauffeurs et les passager à davantage de violences. A plusieurs reprises, on a vu la police participer aux attaques commises contre les Kurdes par les groupes fascistes.
Les agressions contre les Kurdes se poursuivent dans les villes de l’ouest, menaçant des centaines de milliers de personnes.
Nous appelons la communauté internationale à soutenir les Kurdes face à ces agressions extrêmement inquiétantes menées de façon coordonnée et à appeler immédiatement le gouvernement d’Erdogan à mettre un terme à ses politiques de division prônant la violence et le racisme.
Congrès National du Kurdistan (KNK)
8 septembre 2015
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Par rozalux le 13 Septembre 2015 à 17:18
Vingt-huit personnes sont mortes noyées dimanche au large de la Grèce après le naufrage de leur embarcation. Le bateau a coulé au large de l'île de Farmakonis, située à 15 km des côtes turques.
Selon l'agence grecque ANA, l'embarcation transportait 112 migrants et un bébé figure parmi les victimes. 68 personnes ont pu être secourues, et 29 autres ont réussi à nager jusqu'à la côte de cette île du sud-est de la mer Egée, ont précisé les garde-côtes.
Par ailleurs, les recherches lancées samedi pour retrouver cinq personnes -- dont quatre enfants -- portées disparues près de l'île de Samos, dans l'est de la mer Egée, n'ont donné aucun résultat.
Plus de 2.700 migrants sont morts en Méditerranée depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), parmi les quelque 430.000 ayant tenté la traversée dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe. Près de 310.000 d'entre eux sont passés par la Grèce.
Athènes a rejeté dimanche comme "inacceptables" les critiques sur la manière dont le pays gère la crise migratoire.
"La Grèce applique strictement les traités européens et internationaux sans ignorer ni l'humanisme ni la solidarité", a déclaré le Premier ministre par intérim, Mme Vassiliki Thanou, en visite à Mytilène, sur l'île de Lesbos qui est en première ligne des arrivées de migrants.
La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays connaît un afflux sans précédent de réfugiés, avait appelé samedi la Grèce à mieux protéger les frontières extérieures de l'UE et réclamé un dialogue avec la Turquie par où transitent nombre de migrants venus notamment de Syrie.
SOURCE : Grèce: 28 migrants se noient à 15 km des côtes turques - 13/09/2015 - La Nouvelle République
DESSIN : http://www.politis.fr/Les-dessins-de-la-semaine-accueil,32326.html
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