• Les réfugiés victimes du chacun pour soi des États de l'UE

    KONTROLHier, les accords de Schengen sur la libre circulation étaient de fait suspendus par plusieurs pays membres de l’Union européenne. Le sommet des ministres de l’Intérieur, qui se sont réunis en urgence à Bruxelles, 
n’a accouché d’aucun accord satisfaisant sur l’accueil des réfugiés.

    Quinze enfants dont quatre bébés faisaient partie du macabre bilan du naufrage survenu, dimanche, au large de l'île grecque de Farmakonis. Mais leur photo n'a pas fait la une des journaux. La volte-face allemande et la tenue, en urgence, d'un énième sommet européen des ministres de l'Intérieur des pays membres occupaient les esprits. Dans la matinée, l'Allemagne a fermé ses frontières avec l'Autriche et mettait fin à la suspension des accords de Dublin. « L'inaction européenne » aurait, selon le vice-chancelier démocrate Sigmar Gabriel, conduit le pays « aux limites de ses capacités ». Dans la foulée, Vienne, Budapest mais aussi la Slovaquie déployaient des forces armées à leurs frontières.

    SOURCE : Les réfugiés victimes du chacun pour soi des États de l’UE | L'Humanité (EXTRAITS)

    Tandis que la chef du gouvernement polonais, Ewa Kopacz, se déclarait prête à s'opposer aux propositions de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, sur la mise en place d'un dispositif contraignant de répartition par quotas de 120 000 demandeurs d'asile supplémentaires. Elle se rangeait ainsi derrière les gouvernants hongrois, tchèque et slovaque qui, avant l'ouverture du sommet ministériel, se disaient prêts à opposer leur veto à de telles propositions.

    LA LOI ORBAN ENTRE EN VIGUEUR La nouvelle législation anti-migrants entre en vigueur aujourd'hui. Elle autorise le déploiement de l'armée sur le secteur frontalier. Un autre projet de loi permettra à l'armée d'ouvrir le feu si nécessaire.

    DE QUOI ILS N'ONT PAS EU LE COURAGE DE DISCUTER

    « Un grand nombre de réfugiés cherchant en Europe une protection qu'ils sont en droit de recevoir, en conformité avec le droit international, se retrouvent à tourner en rond à la suite d'un vide juridique », s'inquiétait le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, en amont de la réunion bruxelloise. Rappelant au passage « l'urgence de mettre en place une réponse globale européenne ». Cette logique a d'ores et déjà été écartée par les gouvernants de l'Union qui refusent toujours d'instaurer une gestion commune du droit d'asile.

    En témoignent les tergiversations en cours sur la mise en place d'une liste commune des pays sûrs. Actuellement, chaque pays d'Europe définit ce qu'est un réfugié en fonction de sa propre législation. La solidarité entre pays européens devrait passer par la révision des accords de Dublin qui, pour l'instant, obligent les pays dits de première ligne, comme l'Italie et la Grèce, à gérer seuls l'arrivée des exilés sur leur sol et empêchent les exilés de faire une demande d'asile dans le pays de leur choix. Or, le soudain revirement de l'Allemagne, qui avait dans un premier suspendu l'application de ces accords avant de refermer subitement ses frontières, hier matin, indiquait que nos ministres ne prendraient aucune décision allant en ce sens.

    Un manque de courage manifeste, qui s'est également traduit par l'absence de décisions concernant la création de voies légales et sécurisées permettant l'accès au territoire européen. Dans un courrier adressé vendredi à François Hollande, une quinzaine d'associations indiquaient pourtant que « la délivrance de visas et la suppression des visas de transit aéroportuaire s'imposent, comme s'imposent le soutien au regroupement familial ».

    Et d'ajouter: « L'UE pourrait aussi mettre en oeuvre le mécanisme prévu par la directive 2001/55/CE du 20 juillet 2001 relative à l'octroi d'une protection temporaire. » Ce dispositif prévoit d'offrir une protection immédiate « en cas d'afflux massif ou d'afflux massif imminent de personnes déplacées en provenance de pays tiers et qui ne peuvent rentrer dans leur pays d'origine ».

    Nos dirigeants n'ont pas non plus jugé utile de mettre à l'ordre du jour de leur réunion « l'audace » et « l'humanité » auxquelles les exhortait Jean-Claude Juncker, mercredi dernier, en appelant à une modification de « notre droit interne pour permettre aux migrants de travailler dès lors qu'ils arrivent sur le territoire de l'UE ». Disposition prévue par la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, entrée en vigueur en juillet 2003. « Aucun des pays membres de l'UE n'a daigné la ratifier », regrettait Marie-Christine Vergiat, députée européenne du Front de gauche, vendredi soir, à la Fête de l'Humanité.

    Le sommet européen d'hier n'aura en rien répondu à la détresse de ceux qui cherchent refuge dans nos contrées. Il creuse également le fossé entre les dirigeants européens et les peuples solidaires, à l'image des 30000 personnes qui ont manifesté samedi à Copenhague pour défendre l'accueil des réfugiés. Partout en Europe, ils sont de plus en plus nombreux à penser que seule la transformation de l'ordre mondial, pour la paix et la coopération, permettra de trouver une issue aux drames des exodes humains.

    « LA SITUATION EXIGE UNE ACTION DE SANTÉ PUBLIQUE RÉGIONALE, GLOBALE ET SYSTÉMATIQUE » EN DIRECTION DES RÉFUGIÉS, A DÉCLARÉ ZSUZSANNA JAKAB, DE L'OMS.

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