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Par rozalux le 19 Janvier 2016 à 00:06
LOAN NGUYEN / L'Humanité / 19/01/2016
<section><figure class="landscape large">
<figcaption>MANIFESTATION DES SALARIÉS DE PENTAIR À HAM DANS LA SOMME CONTRE LA FERMETURE DES SITES. PHOTOPQR/LE COURRIER PICARD/TOUCHART
</figcaption> </figure>À Pentair comme dans d'autres entreprises, le gouvernement s'insurge publiquement contre les licenciements, tout en les facilitant par la loi.
PSA Aulnay, Florange, Goodyear, Petroplus, Mory Ducros... la litanie des PSE et des fermetures de sites n'a jamais cessé de s'allonger depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande et de son gouvernement.
Aujourd'hui, c'est au tour des salariés de Pentair, à Ham (Somme), de faire les frais de la recherche de l'accroissement des profits et des dividendes.
Cette entreprise de robinetterie, qui emploie 132 salariés sur le site, est vouée à la fermeture par la direction du groupe, qui entend également supprimer 55 postes à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) et 25 à Armentières (Nord). Et ce, en dépit de résultats florissants. « De l'ordre de 5 millions d'euros (de bénéfices) sur le site d'Armentières pour seulement 245 salariés, et l'unité d'Ham qui dégage 18 % de marge brute voit sa fermeture annoncée alors qu'elle apparaît comme la plus rentable d'Europe », a dénoncé la sénatrice communiste du Nord, Michelle Demessine, dans un courrier adressé le 7 janvier au premier ministre, avant de poser une question orale au gouvernement sur le sujet, jeudi dernier.
Manuel Valls a, certes, jugé la décision de la multinationale « difficilement acceptable socialement et sur le plan industriel ». Et même Emmanuel Macron a estimé que « la décision, qui a été annoncée le 15 décembre 2015 par le groupe Pentair, est de nature inacceptable parce que les chiffres sont là : la viabilité économique de l'ensemble de ces sites productifs semble avérée et l'engagement de l'ensemble des personnels sur ces sites est une réalité ». Mais l'un comme l'autre ne semblent envisager qu'une recherche de repreneur, en vertu de la fameuse loi Florange qui intime aux entreprises souhaitant se débarrasser d'un site de privilégier une cession à une fermeture.
Pourtant, quand bien même l'usine serait reprise, une telle option ne saurait garantir la pérennité des emplois. Comme on le voit dans de trop nombreux cas, d'Alstom à Sitl, exFagor-Brandt, une cession peut vite aboutir à une liquidation ou à de nombreuses suppressions d'emplois, ce qui permet au passage au propriétaire originel de ne pas assumer le coût du plan social.
De fait, même quand le gouvernement s'affiche dans une posture volontariste face aux plans sociaux, celle-ci se limite toujours à un numéro de VRP de luxe auprès des entreprises pour tenter de les convaincre comme Arnaud Montebourg en son temps de faire oeuvre de « patriotisme économique », en les arrosant au passage d'aides publiques.
Mais la majorité socialiste s'est tant démenée pour faciliter les licenciements et limiter le préjudice subi pour les employeurs devant les tribunaux quand ceux-ci s'avèrent illégaux, que le gouvernement aurait plus de chance de réussir à remplir une passoire avec du sable que de véritablement sécuriser les emplois.
</section>
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Par rozalux le 19 Janvier 2016 à 00:01
« Les éléphants sont contagieux », écrivait Paul Éluard dans 152 proverbes mis au goût du jour... Emmanuel Macron aussi, quand bien même ne cotiserait-il pas au Parti socialiste. François Hollande a en effet retenu les propositions les plus libérales de son ministre de l'Économie, celles qui le mettent en harmonie avec Pierre Gattaz, pour présenter des propositions contre le chômage... qui détruiront l'emploi. Facilitation des licenciements, plafonnement des indemnités prud'homales, blanc-seing au patronat pour détruire la législation du temps de travail par des accords d'entreprise, baisse des protections des salariés, « ubérisation » des statuts...
Toutes ces mesures, réclamées à cor et à cri par le Medef, ont pour but « plus de sécurité pour l'entreprise pour embaucher, pour adapter son effectif lorsque les circonstances économiques le commandent ». Et quelle autre circonstance que celle des profits boursiers compte plus aux yeux des actionnaires ?
Au passage, avec l'obstination des lemmings se noyant les uns après les autres dans les rivières, le président de la République veut amplifier les dispositions qui ont échoué à relancer l'activité comme le crédit impôt recherche ou le CICE, qui au terme de 34 milliards d'euros de cadeaux n'a pas enrayé la courbe du chômage.
Pire, il veut pérenniser cette gabegie en la transformant en baisses de cotisations sociales, au risque de briser la Sécu. Le but de cette opération n'est pas seulement de maquiller la hausse du chômage pour faciliter une nouvelle candidature de François Hollande en 2017, mais d'abord et avant tout de généraliser la flexi-insécurité et donner les mains libres au patronat pour traiter la maind'oeuvre comme il l'entend.
C'est donc la précarité sinon le chômage que retrouveraient les 500 000 chômeurs qui suivraient des formations improvisées. Quant à sa macronnerie du jour « pour beaucoup de jeunes, il est plus facile de trouver un client que de trouver un employeur » , elle aura sans doute le même écho dans l'opinion que celle de son sémillant éclaireur lorsqu'il invitait tous les jeunes à devenir milliardaires...
Lire aussi :
- Plan pour l'emploi de Hollande : les réactions | L'Humanité
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Par rozalux le 18 Janvier 2016 à 23:50
François Hollande a précisé devant les acteurs du monde économique et social son plan pour l'emploi. Alors que les annonces de début janvier sur la formation et l'apprentissage paraissaient plutôt consensuelles, le président a remis sur la table le plafonnement des indemnités prud'homales et la pérennisation du CICE, deux sujets explosifs à gauche.
« Ça va chauffer », peut-on entendre près du buffet. Les vœux de François Hollande au monde économique et social viennent de s’achever, et les invités refont le match. « J’ai l’air content ?, ironise le responsable cégétiste Philippe Martinez, qui revendique être venu « sans cravate » écouter le président. Jean-Claude Mailly (FO) a mis un beau costume mais n’est pas plus rassuré : « Avec ce que l’on vient d’entendre, la prochaine loi sur le code du travail, ça va être rock’n roll »… Même la CFDT, qui garde pour l’instant sa confiance au chef de l’État, avoue sa « surprise sur plusieurs points », selon Inès Imin, secrétaire nationale chargée de la jeunesse.
À l’étage du palais d’Iéna, où les journalistes sont confinés derrière un cordon, Pierre Gattaz est quasiment le seul à venir dire sa satisfaction face caméra. « Ces mesures vont dans le bon sens, il faut les appliquer le plus vite possible », clame le patron du Medef, qui réclamait il y a une semaine de nouveaux allègements de charges et un contrat de travail « plus agile ». Ses idées ont, sans aucun doute, infusé.
Le président François Hollande a relevé, dès le début de son intervention, la contradiction entre « la dynamique économique qui appelle à plus d’agilité et la cohésion sociale qui appelle à plus de sécurité », tout en faisant clairement bouger le curseur vers les entreprises, au nom de la croissance et de l’emploi. Pour plus de « lisibilité et de stabilité pour les employeurs et les salariés », le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ou sérieuse fait son grand retour, en dépit de la censure du Conseil constitutionnel et de la tempête que cette mesure, défendue alors par Emmanuel Macron, avait provoquée. Le barème pourrait, cette fois-ci, être fixé en fonction de l’âge ou de
Le président a également promis une nouvelle prime, 2 000 euros par an pour chaque embauche d’un salarié en CDI ou CDD d’au moins 6 mois dans les entreprises de moins de 250 salariés, nonobstant les critiques sur l'absence d'impact réel de ce type d'aide sur l'emploi.
Surtout, il fait fi des remarques de son propre camp en annonçant vouloir pérenniser le crédit impôt compétitivité emploi (CICE). L’avantage fiscal va être transformé en « baisse définitive des charges sociales ». Tout juste François Hollande a-t-il concédé une réunion d’évaluation globale du pacte de responsabilité sous l’égide de Manuel Valls, en février. « À ce moment-là, le PS aura son mot à dire », veut croire Jean Grosset, conseiller social de Jean-Christophe Cambadélis. Le bureau du parti socialiste avait déjà demandé une « réorientation » des 40 milliards d’euros du pacte l’été dernier, sans succès. « Nous sommes d’accord pour des allègements de charges si ça procure des effets, rappelle de son côté Inès Imin à la CFDT. Pour le CICE, ce n’est pas clair. » Les conséquences d’une baisse permanente des cotisations patronales sur la protection sociale, une question soulevée il y a déjà deux ans par le Haut Conseil du financement de la protection sociale, semblent également balayées.
Les partenaires sociaux ont ensuite entendu le chef de l’État confirmer l’orientation prise par le gouvernement sur le code du travail. Là encore, ces vœux ont pris une saveur amère. Hormis le socle des droits fondamentaux définis par la commission Badinter, le reste sera bien « renvoyé à la négociation collective ». Le président a également précisé la teneur de la future loi El Khomri concernant la réforme du temps de travail : elle conférera à l’accord d’entreprise la capacité de fixer le nombre d’heures supplémentaires possible ainsi que leur taux de rémunération, et de moduler le temps de travail, « au-delà même de l’année ». Grosse couleuvre pour les représentants des salariés.
Enfin l’accord collectif, « s’il est conclu dans l’intérêt de l’emploi, s’imposera au contrat de travail ». Le faible nombre d’accords de maintien de l’emploi signés ou les référendums explosifs menés chez Smart et Sephora l’an dernier ont pourtant montré la complexité d’une telle posture. Mais François Hollande veut y croire, au nom de la « réalité économique », de la « liberté et de la sécurité » des employeurs et des salariés.
Sans en dire plus sur la possibilité d’une nouvelle loi Macron (très vraisemblablement fondue dans la loi El Khomri), le président a néanmoins cité plusieurs fois son ministre de l’économie, reprenant à son compte son éloge de l’entrepreneuriat et sa vision du monde du travail, où il serait parfois plus facile de trouver « un client qu'un employeur », notamment pour les jeunes des quartiers populaires. François Hollande a évoqué, sans précision, « un nouveau régime » pour les entrepreneurs, un recours simplifié au « portage salarial », ainsi qu’une révision des qualifications nécessaires pour l’accès à certains métiers, la marotte du locataire de Bercy.
L’ensemble de ces mesures, au fort potentiel de controverse, a masqué les annonces plutôt consensuelles du 1er janvier, portant sur la formation comme rempart contre le chômage. Le président a simplement précisé les ordres de grandeur et les modalités. Deux milliards seront nécessaires pour financer les 500 000 formations pour les demandeurs d’emploi, les 42 000 contrats de professionnalisation supplémentaires ainsi que le coup d’accélérateur sur l’apprentissage et l’alternance dans l’éducation nationale (1 000 postes supplémentaires en filière professionnelle). Deux milliards pris sur « la réduction de la dépense publique », a promis le président.
Abandonnant la seule ligne de la lutte contre le chômage, politiquement périlleuse vu les chiffres, François Hollande impose désormais sans complexe son programme économique. Alors que le président évoque la « gigantesque mutation » d'un monde « ubérisé », il dit vouloir assumer ses choix, « lucide » : « La France n’a pas à s’aligner sur des systèmes qui, s'ils étaient appliqués ici, seraient rejetés sans produire quelque bénéfice que ce soit. Quand à la seule gestion des acquis, c’est une cause perdue d’avance. »
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Par rozalux le 18 Janvier 2016 à 23:38
18 janv. 2016 | Par Dan Israel- Mediapart.fr (EXTRAITS)
L'ONG Oxfam tire la sonnette d'alarme sur l'explosion des inégalités dans le monde. Qu'en est-il en France ? Patrick Savidan, philosophe, a cofondé en 2003 l’Observatoire des inégalités, l’association qui multiplie les études et les réflexions approfondies sur ce thème dérangeant, et qui a publié cet été un copieux rapport qui tente de faire le tour de la question. Dans un entretien à Mediapart, il explique comment la France a, depuis 2008, « rejoint le concert des nations » dans un creusement toujours plus profond des inégalités. Dans l’Hexagone, cela fait plus de trente ans que les riches deviennent toujours plus riches. Mais désormais, les pauvres deviennent aussi plus pauvres.
Le livre : Voulons-nous vraiment l'égalité ? Patrick Savidan, Éd. Albin Michel, 350 pages, 20 euros.
Patrick Savidan revient aussi sur le paradoxe qu’il interroge dans son dernier livre (qu’il avait présenté dans une de nos Boîtes à idées) : alors que les Français se déclarent de farouches partisans de l’égalité, ils soutiennent de moins en moins les politiques universelles de protection sociale.
La France est-elle dans la même situation que les autres pays développés en matière d'inégalités ?
À partir du milieu des années 2000 et jusqu’en 2007, il y a une demande plus forte de protection sociale en raison de la crise, comme partout en Europe. La France a plutôt mieux résisté que ses voisins, parce qu’elle s’appuyait sur un État social bien organisé et pas si mal financé. Mais depuis 2008-2009, les choses se sont très nettement dégradées. La France participe désormais du concert des nations dans cette évolution négative de la situation sociale. L’État n’a pas suivi, et on observe aujourd’hui dans notre pays les mêmes tendances qu’ailleurs dans le monde (…)
Lire la suite :https://www.mediapart.fr/journal/economie/180116/patrick-savidan-en-france-plus-est-pauvre-plus-s-appauvrit
Article intégral en PDF : Patrick Savidan-en France plus on est pauvre plus on s'apauvrit
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Par rozalux le 18 Janvier 2016 à 18:07Le plan de la dernière chance pour tenter de relancer l'emploi détaillé ce lundi par François Hollande devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a suscité de nombreuses réactions chez les syndicats comme chez les politiques.Du côté des organisations syndicales
Philippe Martinez (CGT): "Le président propose de continuer ce qui ne marche pas : les aides aux entreprises, les exonérations, beaucoup de cadeaux aux entreprises", "ça fait 40 ans (...) et la courbe du chômage continue à augmenter". "Il faut inverser cette logique d'aide aux entreprises" et "cette logique où on culpabilise les chômeurs". "On va continuer nos discussions avec les salariés pour que les mobilisations puissent converger. C'est la seule solution aujourd'hui pour essayer d'infléchir la politique du gouvernement".
Jean-Claude Mailly (FO) a été passablement énervé par quelques "annonces", "balancées sans qu'on soit au courant", un "PLA, programme libéral accentué" qui "nous inquiète lourdement", comme la transformation dans deux ans du CICE en baisse durable des cotisations patronales, "sans un mot" pour "garantir le financement de la protection sociale"; une "remise en cause profonde" des "normes" avec la possibilité de déroger directement par accords d'entreprise sur "le contingent et le taux de majoration des heures supplémentaires. Enfin, sur l'assurance chômage, "c'est le bouquet", a-t-il estimé, puisque "le président nous explique qu'il faut plus former et moins indemniser, ce n'est pas son rôle, le patronat doit être content".
Luc Berille (Unsa) s'est pour sa part inquiété du financement de l'allègement de cotisations sociales promis par le président pour 2017, attendant "des garanties sur la pérennisation correspondante des moyens pour la protection sociale".
Du côté des responsables politiques
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : "Il y a une incohérence majeure dans le discours du président de la République, c'est qu'il y a en vérité zéro garantie offerte aux salariés en matière de création d'emplois. Il confirme des dispositifs qui n'ont pas fait leurs preuves en les amplifiant encore, comme le Crédit impôt recherche ou le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE). On a donné 34 milliards d'euros de CICE aux entreprises pour un résultat nul en terme de créations d'emplois. Il y a de plus des dispositions graves qui sont confirmées dans la mise en cause du code du travail, notamment la priorité de l'accord d'entreprise sur le code du travail en matière de temps de travail".
Christian Paul, député PS frondeur: "L'ultime plan contre le chômage n'est ni suffisant, ni différent. Une seule certitude: la baisse des protections des salariés. (tweet)
Laurent Baumel, député PS frondeur: "Entre le libéralisme sans conscience et l'immobilisme sans avenir, @fhollande invente le libéralisme sans résultats. (tweet)
Clémentine Autain (Ensemble): "Avant la gauche voulait securiser l'emploi. Aujourd'hui Hollande veut sécuriser les licenciements. Cherchez l'erreur." (tweet)
Alexis Corbières (Parti de gauche): "Le plan emploi de Hollande veut encore faciliter les licenciements... pour mieux lutter contre le chômage ! Incohérent." (tweet)Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de gauche : "2 MDS d'euros pour surtout maquiller les chiffres du chômage c'est cher payé" (tweet)
SOURCE : Plan pour l'emploi de Hollande : les réactions | L'Humanité (MORCEAUX CHOISIS)
PHOTO : COP 21 Paris 2015. Le prix Pinocchio à François Hollande ! | gilblog | Jean-Pierre Gilbert
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