-
Par rozalux le 25 Janvier 2016 à 23:57
Les bruits qui courent sur la fin des 35 heures et des heures supplémentaires ne doivent pas faire oublier les règles en cours ni de les payer aux salariés.
Daniel Roucous / L'humanité.frLundi, 25 Janvier, 2016DESSIN : Nice-MatinL’annonce du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de la fin des 35 heures et avec elles des heures supplémentaires se heurte à l’annonce de la ministre du Travail, Myriam El Khomri qui atteste que la loi continuera de garantir la durée du travail de 35 heures par semaine et les heures supplémentaires.
Cependant les deux ministres entendent privilégier les accords d’entreprises comme l’autorise déjà, dans une certaine limite, le code du travail.
Voici ce qui en est actuellement (article L3121-22 à L3121-25 du code du travail):
- les heures supplémentaires accomplies au-delà de 35 heures par semaine (durée légale du travail) donnent lieu à une majoration de salaire de 25% pour chacune des huit heures supplémentaires (de la 36ème à la 43ème heure inclus). Les heures suivantes (au-delà de la 43ème heure) sont rémunérées 50% de plus chacune.
- cette règle ci-dessus prévaut à défaut de convention ou d’accord de branche ou d’accord d’entreprise qui peuvent prévoir un taux de majoration différent qui ne peut être inférieur à 10%.
- de même une convention ou un accord collectif d’entreprise ou un accord de branche peut prévoir un repos compensateur à la place de tout ou partie du paiement des heures supplémentaires. Il s’agit des fameux RTT.
- certaines entreprises ont, par dérogation, une durée de travail supérieure à la durée légale hebdomadaire de 35 heures. Dans ce cas, la rémunération des heures supplémentaire est mensualisée en multipliant le salaire horaire par 52/12ème de cette durée hebdomadaire de travail, heures supplémentaires en sus.
Exemple : dans une entreprise où la durée collective de travail est fixée à 38 heures, la rémunération mensualisée sera calculée sur la base de 164,67 heures (soit 38 x
52/12). 151,67 heures (soit la durée légale mensuelle de travail) seront rémunérées au taux normal et les 13 heures supplémentaires au taux majoré.
- chaque salarié ne peut effectuer plus de 220 heures supplémentaires par an (contingent annuel d’heures supplémentaires). Mais là encore une fois, une convention, un accord d’entreprise ou de branche peuvent prévoir un contingent annuel plus important sous réserve d’une contrepartie négociée en salaire ou repos compensateur (articles L3121-11 à L3121-21 du code du travail).
- les majorations de salaires prévues pour le travail le dimanche ne remplacent pas mais s’ajoutent aux majorations des heures supplémentaires. Notre article http://www.humanite.fr/travail-le-dimanche-et-heures-supplementaires-582282
Ces règles en vigueur concernent tous les salariés (CDD, CDI, intérimaires, saisonniers, cadres occupés selon un horaire collectif) à l’exception des employés de maison, des VRP, des concierges d’immeubles, des assistantes maternelles etc., tous salariés non assujettis à la réglementation de la durée du travail.
Les heures supplémentaires doivent être indiquées distinctement des heures légales sur le bulletin de paie. Elles sont imposables.
A noter que certaines entreprises bénéficient d’avantages sociaux et fiscaux pour paiement des heures supplémentaires comme précisé sur le lien de l’URSSAF
INFOS +
Les articles du code du travail
- Sur la majoration de salaire http://www.legifrance.gouv.fr
- Sur le contingent annuel d’heures supplémentaires http://www.legifrance.gouv.fr
- Sur la contrepartie en repos http://www.legifrance.gouv.fr
votre commentaire -
Par rozalux le 25 Janvier 2016 à 23:47FANNY DOUMAYROU Lundi, 25 Janvier, 2016 L'Humanité
Il régnait une certaine contradiction, hier, dans les salons de Matignon, où la mission Badinter chargée de dégager les « principes essentiels » du droit du travail remettait le fruit de ses travaux au gouvernement.
D’un côté, l’ancien garde des Sceaux socialiste, auréolé de son action pour l’abolition de la peine de mort il y a trente-cinq ans, insistait sur l’« esprit républicain », le « consensus » flottant sur son rapport, et indiquait que les huit juristes et magistrats composant la mission avaient travaillé « à droit constant », en s’interdisant de proposer de nouvelles dispositions.Autrement dit, les 61 « principes essentiels » relevés par le comité ne seraient qu’une reformulation, condensée, de l’état actuel du droit du travail construit par les textes et la jurisprudence.
Mais cette présentation rassurante était aussitôt bousculée par les propos du premier ministre, Manuel Valls, qui, entrant dans le détail, saluait le « choc salutaire » provoqué selon lui par le principe numéro 33 du rapport, concernant la durée du travail. Alors même que résonnaient encore dans les esprits les déclarations du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui, la semaine dernière à Davos, avait affi rmé que le projet de loi qui sera présenté le 9 mars par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, marquera « de facto » la fin des 35 heures : « Si vous pouvez négocier des accords majoritaires au niveau de l’entreprise pour n’avoir presque aucune surcompensation, cela veut dire que vous pouvez créer plus de fl exibilité », avait-il expliqué.
Depuis le lancement de la mission Badinter fin novembre, on s’interrogeait sur la forme que prendraient les « principes » que les juristes experts étaient invités à dégager, et sur la fonction qu’ils occuperaient dans le système juridique. Constitueraient-ils une sorte de préambule solennel au Code du travail ou entreraient-ils plus avant dans le concret des règles pour former le socle indérogeable du Code, comme l’avait laissé entendre la ministre El Khomri, dessinant en creux tout le champ où la négociation collective deviendrait prioritaire ? Cette deuxième option aurait demandé un travail bien plus long, et c’est la première qui a été confirmée hier.
Les 61 « principes essentiels du droit du travail », organisés en huit thèmes, devront fi gurer « dans un chapitre autonome placé en tête du Code du travail » et « n’auront point de valeur juridique supérieure aux autres dispositions », a précisé Robert Badinter. C’est une autre commission, dite de « refondation du Code du travail », qui sera chargée de la réécriture du Code en trois parties prévue par le gouvernement : socle indérogeable, domaines renvoyés à la négociation collective, et règles supplétives s’appliquant seulement en l’absence d’accord.
Sur le même sujet:- De grands principes au frontispice d’un Code du travail affaibli
- Anne Braun : « Un paravent qui cache la vraie grosse réforme à venir »
- Rapport Badinter : 61 "principes" qui constitueront "le préambule" du futur Co
votre commentaire -
Par rozalux le 25 Janvier 2016 à 17:49
Manuel Valls a « exclu » lundi d'abandonner la majoration des heures supplémentaires réclamée par son ministre de l'Economie Emmanuel Macron et indiqué que la durée légale du travail - aujourd'hui de 35 heures - figurerait dans le "préambule" du futur Code du travail.
"Il faut que les heures supplémentaires soient majorées et elles seront toujours majorées", a-t-il dit devant la presse. "Sinon, ce n'est pas la fin des 35 heures, c'est la fin de la durée légale ».
En annonçant la semaine dernière que les accords d'entreprises permettraient de "fixer le taux de majoration ou le nombre d'heures supplémentaires", François Hollande avait donné lieu à deux interprétations opposées.
Pour Emmanuel Macron, cela permettrait de remettre en cause le taux de majoration minimum de 10% ( !) des heures supplémentaires, ce qui signifierait un terme "de facto" aux 35 heures, avait-il dit depuis Davos (Suisse) vendredi. Manuel Valls a cependant précisé : « une partie du débat que nous allons avoir et les discussions, c'est le niveau de cette majoration ».
Ce qui est vrai, c’est que « l'exécutif » compte bien permettre aux accords négociés au niveau de l'entreprise de déroger plus facilement aux accords de branche, notamment sur la question des "heures sup'". La majoration légale est actuellement de 25%, mais un accord collectif peut déjà permettre de descendre jusqu'à 10% de bonus.
Mais ces 10% sont insupportables ! Largement insuffisants … Si nous les laissons (encore) faire, c’est le travail supplémentaire sous-payé qui va être généralisé. Ils veulent nous réduire au niveau des journaliers du XIX° siècle, lorsqu’on ne savait pas le matin même si on aurait du travail, et de quoi ce travail serait fait, dans quelles conditions il serait exécuté. C’est absolument inacceptable ! Ils nous prennent encore et toujours pour des billes, avec leurs manœuvres cousues de fil blanc.
Ce qui le prouve, c’est que Manuel Valls a également confirmé lundi que l'annualisation du temps de travail, déjà possible sur 12 mois, pourrait aller au-delà de cette durée. C’est bien l’exploitation sans contrainte des salariés qu’ils recherchent. Des semaines et des mois de sous-emploi, et des mois et des semaines de travail sans repos …
Le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, a dénoncé "une très mauvaise nouvelle pour les salariés", laissés "le plus nu possible face aux exigences patronales".
Maintenant il nous reste à réussir les mobilisations des salariés, à commencer par la grève de la fonction publique du mardi 26 janvier.
Tactique du gentil flic/méchant flic: L’idée est de faire jouer deux personnes ensemble, chacune d’elle ayant un rôle défini. Le gentil flic aura tendance à arrondir les angles, à être bienveillant, avenant, compréhensif et sympathique. Le méchant flic sera quant à lui agressif, négatif, sur la défensive, accusateur et antipathique. Le gentil flic est alors l’intermédiaire entre le méchant flic et la personne en face. Il aura le rôle de reformuler les dires abrupts de son collègue et d’installer chez lui un sentiment de confiance et de sécurité. Mais pour mieux vous manipuler et pour vous faire accepter leurs mensonges.
Sur la photo : la "chambre de fusion" est celle où les personnages de plastique sont définitivement détruits (Film "LEGO"). Tirée de : 15 tactiques de négociation | HASHAS
votre commentaire -
Par rozalux le 24 Janvier 2016 à 19:28
Laurent Jeanneau – 20/01/2016 – AlterEcoPlu
Nombreux sont ceux qui jalousent les vacances des enseignants. Mais beaucoup plus rares sont ceux qui leur envient leur salaire. Et pour cause. Les profs Français sont assez mal payés, si on compare leur rémunération à celle de leurs collègues étrangers.
Comme le montrent les dernières statistiques publiées par l’OCDE, le club des pays riches, le salaire des enseignants varie fortement d’un pays à l’autre. Il s’agit ici du salaire statutaire, c’est-à-dire hors primes et autres avantages. Et les chiffres cités sont exprimés en parité de pouvoir d’achat, une méthode de calcul qui permet de gommer les différences de prix pouvant exister entre deux pays.
Pour un enseignant de primaire avec 15 ans d’ancienneté, la rémunération oscille entre 13 000 dollars par an en Estonie et en Hongrie et 60 000 dollars ou plus en Allemagne, au Canada, ou encore aux Etats-Unis. Sans même parler du Luxembourg, où la rémunération des profs de primaire culmine à plus de 100 000 dollars par an.
Dans ce large éventail, les enseignants français sont particulièrement mal lotis. Ils ne gagnent « que » 33 500 dollars par an, nettement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (41 200 dollars). La France occupe donc le 24e rang dans ce classement sur 36 pays (tous ne sont pas représentés dans le graphique ci-dessus, pour des données plus complètes voir le site de l’OCDE).
Les salaires des enseignants ont augmenté partout depuis 2000, sauf en France et en Angleterre
Pour ne rien arranger, ce salaire a diminué en valeur réelle entre 2000 et 2013. A ce titre, la France fait figure d’exception. Car le club des pays où les enseignants ont vu leur rémunération baisser est très restreint. Il ne compte que deux membres au sein de l’OCDE : la France, donc, mais aussi l’Angleterre. Et c’est en France que cette baisse a été la plus forte (-11 %), contre -8 % en Angleterre. Partout ailleurs où des données sont disponibles, les salaires ont augmenté : de +14 % en moyenne dans l’OCDE à +16 % aux Etats-Unis, +20 % en Finlande ou +26 % en Irlande.
On peut faire le même constat pour les enseignants au collège. Ils gagnent 36 600 dollars par an en France, contre 42 800 dollars en moyenne au sein de l’OCDE et 68 700 dollars en Allemagne. Là aussi, c’est en France que la baisse des salaires a été la plus forte entre 2000 et 2013 (-10 %), contre -8 % en Angleterre et -1 % en Italie. Dans tous les autres pays, les rémunérations ont augmenté.
votre commentaire -
Par rozalux le 24 Janvier 2016 à 19:14
… Le Drian et Macron… et même Hollande
L’avionneur Serge Dassault, du groupe Les Républicains, ne tarit pas d’éloges sur le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et sur le président de la République, François Hollande. Sur Sud Radio et Public Sénat, ce vendredi 22 janvier 2016 matin, le Président-directeur général (PDG) du groupe éponyme et sénateur s’est exclamé: «Merci, Monsieur Le Drian, merci Monsieur Hollande pour tout ce que vous faites, pas seulement pour nous, pour toutes les exportations.» Jean-Yves Le Drian est «le meilleur ministre de la Défense qu’on ait jamais eu», a-t-il même ajouté.
Le Rafale, avion de combat français du groupe Dassault, qui n’avait jamais trouvé preneur hors de l’Hexagone, a connu la consécration à l’export en 2015 avec deux contrats pour 24 appareils chacun avec l’Egypte de l’ex-maréchal et président Sissi, pour l’un, et, pour l’autre, le Qatar, monarchie autoritaire, engagée aux côtés de l’Arabie saoudite dans la guerre du Yémen, soutenant les Frères musulmans avec la prétention de jouer un rôle sur la scène régionale depuis 1995, avec l’accès au pouvoir de Hamad ben Khalifa. En ligne de mire se profile la vente de 36 Rafale!
Interrogé sur Nicolas Sarkozy, Serge Dassault a répondu: «Son problème, c’est tout ce qu’il n’a pas fait, ce qu’il reconnaît aujourd’hui, c’est-à-dire supprimer l’ISF [Impôt de Solidarité sur la Fortune qui est assis sur la partie supérieure du patrimoine, le seuil d’entrée étant fixée à 1,3 million d’euros, il est déclaratif et auto-liquidé, soit les personnes estiment leur fortune, de manière détaillée, et envoient leur déclaration et ordre de paiement, sa suppression était demandée par Dassault et ses pairs] et supprimer les 35 heures.» «Ce qui va réduire le chômage, c’est la flexibilité de l’emploi.» «Depuis la Libération, tous les syndicats et certains gouvernements ont fait en sorte que les méchants chefs d’entreprise qui passent leur temps à licencier soient empêchés pour garder leur gentil personnel. Moi, je veux bien, mais si on a du travail! On embauche quand on a du travail et si on n’a plus de travail, on débauche: le CDI doit être supprimé», a assuré Serge Dassault.
«J’aime bien Macron [Emmanuel Macron, banquier d’affaires devenu ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique], il est pas mal. Il parle avec plus de vérité sur l’entreprise. Quand il dit que les chefs d’entreprise ont plus de soucis que les salariés, c’est vrai.» Un Dassault qui s’y connaît en la matière
Qu’en est-il, pour Dassault, de Pierre Gattaz, patron du Medef depuis 2013 (Le Mouvement des entreprises de France) et fils d’un ancien patron des patrons: Yvon Gattaz, patron du CNPF (président du Conseil national du patronat français de 1983 à 1986… sous Mitterrand): «Je trouve qu’il est un peu ramollo.» «Il n’est pas suffisamment agressif vis-à-vis du gouvernement.» «Son père était mieux.»
Et certains continuent à penser que le PS est un restaurant ouvrier avec une cuisine bourgeoise? Autrement dit, que le PS – en tant que tel – ne représenterait pas organiquement les intérêts de la bourgeoisie, mais des salarié·e·s – de manière même biaisée – et que ses sommets ne sont pas socialement (et pas seulement au plan idéologique) intégrés aux cercles dominants, certes comme partenaires juniors? (22 janvier 2016; vidéo fournie par Les Echos)
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique