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Par rozalux le 27 Janvier 2016 à 00:01
Voilà la contribution au débat sur le Code du travail de Laurent Wauquiez, le nouveau président « Les Républicains » de la région Rhône-Alpes, qui a embarqué hier à bord d'une machine à remonter le temps. Le rapport Badinter, a-t-il dit, le fait sourire (pas nous), et le Code du travail « détruit de l'emploi au lieu d'en protéger ».
La vie des salarié(e)s imaginée par les politiques qui veulent assassiner le code du travailOn peut se demander en quoi faire travailler 7 à 10 heures de plus par semaine ceux qui ont un emploi permettrait d'en créer pour ceux qui n'en ont pas, mais, ça, Laurent Wauquiez ne le dit pas.
Dans la même veine, et donc logiquement, il n'est pas favorable à la création d'un seuil à partir duquel se déclencherait une majoration de salaire liée aux heures supplémentaires, préférant laisser aux entreprises ce choix, en toute liberté patronale bien sûr. En bref, pour notre Républicain de retour vers le passé, il faudrait « s'ôter la poussière de la tête ». Et peut-être les toiles d'araignées qu'il a dans le plafond ?
Maurice Ulrich, l'Humanité du 27/01/2016
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Par rozalux le 26 Janvier 2016 à 23:38
DE PIERRE IVORRA, chronique dans l'Humanité du 27/01/2016
<section>
Vers quoi nous conduirait la manière dont le Medef et le gouvernement appréhendent la révolution numérique ? Les « big bosses » réunis à Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial nous en donnent une idée. Dans un rapport sur le « Futur des emplois » ils annoncent que la « quatrième révolution industrielle » devrait entraîner dans les 15 principaux pays capitalistes la création de 2,1 millions d'emplois en cinq ans et, dans le même temps, la suppression de 7,1 millions de postes. Tant et si bien que le solde serait une perte de 5 millions d'emplois.
Les emplois administratifs et de bureau seraient les plus impactés, 4,8 millions d'entre eux devraient disparaître. Ils seraient suivis par les emplois industriels ( 1,6 million) et ceux de la construction ( 497 000). Les secteurs qui pourraient bénéficier de créations d'emplois seraient ceux liés aux affaires et à la finance (+ 492 000) et au management (+ 416 000). Est pointée par ailleurs la possibilité avec les nouvelles technologies de désarticuler l'emploi en multipliant les « petits boulots ».
Depuis 2007, la France a perdu 317500 emplois salariés alors que l'emploi non salarié progresse.
Ces phénomènes sont déjà pour partie à l'oeuvre en France, particulièrement depuis le krach de 2008.
On constate que par rapport à 2007 la France a perdu 317 500 emplois salariés alors que l'emploi non salarié progresse, notamment avec la hausse de l'autoentrepreneuriat. L'intérim et les CDD dominent en matière d'embauche. La flexibilité du Medef et de Davos, c'est cela : de la précarité pour le monde du travail pour tenter de sécuriser le capital, les investisseurs et les actionnaires.
Ce n'est pourtant pas la bonne façon de prendre en compte la révolution informationnelle qui commence. Cette façon de privilégier la rentabilité financière au détriment du travail exacerbe la crise, nourrit des gâchis considérables, crée les conditions d'un nouveau krach financier. Certes, l'activité aujourd'hui réclame de la souplesse, mais les nouvelles technologies tendent à faire du facteur humain l'outil privilégié de l'efficacité productive. C'est pourquoi il faut créer les conditions de marier souplesse, sécurité et formation pour les salariés. C'est le sens de la sécurité d'emploi et de formation proposée par le PCF et de la sécurité sociale professionnelle de la CGT.
Il s'agirait d'aller vers une société sans chômage. L'action pour développer la richesse créée par le travail, pour préserver, développer l'emploi, notamment en réduisant le coût du capital, serait confortée par l'assurance pour un salarié privé d'emploi de bénéficier d'une formation et d'un bon revenu et de la possibilité de retrouver à terme un poste de travail.
</section>Lire aussi : http://www.cgt.fr/-Nouveau-statut-du-travail-salarie-.html
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Par rozalux le 26 Janvier 2016 à 23:32
FANNY DOUMAYROU / L'Humanité / 27.01.2016
<section> <figure class="portrait large"><figcaption>
LE RÉFÉRENDUM OUVRE SURTOUT LA PORTE AUX PRESSIONS PATRONALES, AU CHANTAGE À L'EMPLOI OU AUX INCITATIONS FINANCIÈRES, COMME CHEZ SMART.
LIRE : Chez Smart, un référendum sous la menace | L'Humanité
</figcaption> </figure>La ministre a annoncé, hier, que le référendum d'entreprise pourra valider un accord malgré l'opposition de syndicats majoritaires. Un collectif lance une campagne contre son projet de loi.
En octobre, la ministre du Travail expliquait « ne pas être favorable au référendum d'entreprise », et « croire aux syndicats dans notre pays ». Mais les quelques cas d'entreprises bloquées dans leur volonté de réorganiser le travail, car échouant à recueillir la signature de syndicats majoritaires, ont eu raison de ses convictions.
Après une première allusion lundi, Myriam El Khomri a annoncé hier que le recours au référendum sera un nouvel outil pour rendre un accord valable. La mesure devrait être intégrée à son projet de loi annoncé pour le 9 mars. Le principe « majoritaire » a du plomb dans l'aile. Depuis 2008, un accord collectif est valable à condition d'être signé par des syndicats ayant recueilli au moins 30 % aux élections professionnelles.
La barre de 30 % est loin d'être vraiment « majoritaire », mais cette règle est assortie d'un droit d'opposition : les syndicats opposés à l'accord peuvent lui faire échec s'ils représentent plus de 50 % des voix.
C'est ce qui s'est passé à la Fnac. La direction avait obtenu du gouvernement que tous ses magasins parisiens soient inclus dans les zones touristiques internationales (ZTI), autorisant le travail tous les dimanches à condition qu'un accord soit signé. L'enseigne a bien recueilli la signature de syndicats franchissant la barre des 30 %, mais a été mise en échec par l'opposition des syndicats CGT, SUD, et FO.
Blocage insupportable, aussitôt levé par le gouvernement. D'après la ministre, en cas d'accord soutenu par des syndicats réunissant 30 % des voix, ces derniers pourraient consulter le personnel par un référendum, dont le résultat s'imposerait aux autres syndicats, même majoritaires. « Il faut donner cette capacité d'entendre aussi les salariés », a plaidé la ministre.
Mais le référendum ouvre surtout la porte aux pressions patronales, chantage à l'emploi ou incitations financières. Chez Smart, cette procédure aurait permis à la direction de rendre applicable directement son projet de 39 heures payées 37. Elle a finalement contourné le blocage des syndicats CGT et CFDT en faisant signer aux salariés des avenants individuels à leur contrat de travail.
Un rebondissement dans la mise à mal du Code du travail
Plus largement, l'annonce fait voler en éclats la promesse gouvernementale de faire passer à terme la règle de validité des accords à 50 %, qui était présentée comme le garde-fou démocratique à l'extension des accords dérogatoires à la loi.
Un rebondissement dans la mise à mal du Code du travail, qui ne peut que motiver le collectif constitué en novembre à l'initiative de la Fondation Copernic et des syndicats CGT, SUD, SNU et CFTC de l'inspection du travail. Rassemblant des syndicats (CGT, Solidaires, le Syndicat des avocats de France) et des partis de gauche (PCF, NPA, PG, Ensemble), il a lancé hier une campagne nationale pour le retrait du projet de loi El Khomri.
« Ce gouvernement élu par la gauche développe une politique rêvée par la droite », a déploré Willy Pelletier de la Fondation Copernic. « Il faut lancer une bataille de décryptage, d'explication, comme pour le traité constitutionnel », estime Olivier Dartigolles du PCF, qui a proposé la date du 9 mars pour une grande journée d'action.
Réagissant à l'extension du référendum, Karl Ghazi, de la CGT commerce, a pointé que c'est « absolument diabolique car dans les entreprises à établissements multiples, comme les chaînes de magasins, la présence syndicale se limite à quelques établissements, c'est difficile de faire campagne. Tandis que le patron, lui, est présent partout, il peut parler à tous les salariés ».
</section>
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Par rozalux le 26 Janvier 2016 à 18:11
Le gouvernement socialiste avait intronisé Robert Badinter, l'icône juridique de leur parti, pour conduire une mission chargée de réfléchir sur l'avenir du Code du travail. Aucun syndicaliste dans ce comité trié sur le volet. Pas même un membre du Conseil supérieur de la prud'homie, instance pourtant définie par le Code du travail actuel. C'est dire si le palais de l'Elysée voulait rassurer Pierre Gattaz parlant ainsi de la future loi socialo inspirée par Robert Bandinter & co: "il est fondamental qu'elle ne loupe pas ce rendez-vous avec l'histoire et le monde entier".
Cinq pages et 61 articles donc pour charcuter le droit du travail français dont Robert Badinter dit qu'il a eu "une histoire tourmentée". Oubliant comme tout social-démocrate bon teint, le terme "lutte des classes", car c'est bien les droits conquis par les travailleurs qui améliorèrent le Code du travail et jamais la gentillesse du patronat, fut-il le plus paternaliste.
Dans ledit rapport rendu à Manu militari Valls et à Myriam El Khomri chargée d'en faire une loi, aucune allusion au Conseil de prud'hommes, originalité française chargée de juger et de condamner les infractions au contrat de travail et au droit du travail. Pas un mot non plus sur l'Inspection du travail. Ce n'est pas un oubli du tout.
Par contre, la durée légale du travail devient durée "normale", alors que légal et normal ne sont pas synonymes. De plus, un accord d'entreprise "entre partenaires sociaux " pourra déroger à cette durée normale. Aujourd'hui, en dépit de ce que nous bassine la pensée unique, les 35h ne sont pas un plafond pour travailler plus, mais un seuil obligatoire pour majorer les heures supplémentaires. Demain, après accord d'entreprise(sic)?
Aujourd'hui encore, un patron peut licencier économiquement son salarié, seulement après avoir mis tout en oeuvre pour le reclasser. Robert Badinter et ses charcuteurs proposent la phrase suivante: "sauf dérogation prévue par la loi". Quand on sait que parlementaires socialos, de droite et de son extrême, s'accordent sur les dérogations nécessaires au bien des entreprises!
Certes le CDD est réaffirmé, mais Robert Badinter et les siens omettent d'écrire que le CDD et l'intérim ne doivent pas "avoir pour objet de pourvoir durablement des emplois permanent". Infraction punie par le Code du travail actuel.
La CFDT, par la voix de son patron Laurent Berger, s'est félicitée de ce rapport dit des sages.
Refonte du Code du travail à qui profite le crime? Je le concède, c'est vraiment un question à la con que j'ai posé en titre.
SOURCE : Refonte du code du travail par les socialistes: à qui profite le crime?/http://www.le-blog-de-roger-colombier.com/
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Par rozalux le 26 Janvier 2016 à 17:46
L’Éducation nationale vient de signer un nouvel accord avec Microsoft.
Bien des points de cet accord posent problème.
Les personnels concernés par les principaux points de cet accord sont avant tout les chefs d’établissements, décideurs et cadres de l’Éducation nationale : formés aux produits, techniques et organisations « made in Microsoft », c’est un début de privatisation de l’Éducation nationale qui se profile.
En ce qui concerne les enseignants, les besoins de formation nécessitent d’interroger les usages pédagogiques et didactiques des outils numériques pour les mettre au service, autant que faire se peut, de la démocratisation de la réussite scolaire. Penser que l’implication de Microsoft-France dans la formation professionnelle serait un atout majeur revient à nier ce besoin fondamental au profit d’un seul besoin de formation technique. Par ailleurs, la réalisation par Microsoft d’un « livre blanc » destiné à faciliter la mise en place de l’enseignement de la programmation prévue par les nouveaux programmes de collège peut poser la question de son objectif, d’autant que les documents d’accompagnement officiels ne seront pas publiés avant plusieurs mois.
L’implication de Microsoft dans le soutien financier et technique d’éditeurs d’applications pédagogiques et de ressources va conduire à privilégier un modèle technologique et économique, aux dépens d’alternatives, notamment celles offertes par les acteurs du logiciel libre, lesquels, selon la circulaire du 19 septembre 2012, devaient permettre de déployer des alternatives crédibles et opérationnelles aux grandes solutions éditeurs. Est-il raisonnable, en démocratie, de soumettre une action publique à une dépendance aussi forte à une seule entreprise aussi puissante ?
Le développement de l’usage de « l’écosystème Cloud » de Microsoft pose à nouveau les questions de la confidentialité des données d’autant plus gravement qu’un des buts annoncés est « l’analyse des données d’apprentissage des élèves » des expérimentations conduites par la DNE. Les engagements pris sont peu précis et ne peuvent suffire à offrir des garanties suffisantes.
Enfin, plus globalement, par son affichage tant au niveau national qu’au niveau des projets et des actions menés dans les écoles et les établissements, cet accord va conduire à relativiser un principe qui constitue un des fondements de la neutralité du fonctionnaire : la neutralité commerciale. La FSU tient à réaffirmer ce principe de neutralité des fonctionnaires rappelant qu’il s’inscrit dans la volonté républicaine de centrer l’action des agents du service public sur l’intérêt général et non sur les intérêts particuliers, en l’occurrence ceux d’une entreprise privée.
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