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Sécuriser le travail, remède anticrise
DE PIERRE IVORRA, chronique dans l'Humanité du 27/01/2016
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Vers quoi nous conduirait la manière dont le Medef et le gouvernement appréhendent la révolution numérique ? Les « big bosses » réunis à Davos, en Suisse, pour le Forum économique mondial nous en donnent une idée. Dans un rapport sur le « Futur des emplois » ils annoncent que la « quatrième révolution industrielle » devrait entraîner dans les 15 principaux pays capitalistes la création de 2,1 millions d'emplois en cinq ans et, dans le même temps, la suppression de 7,1 millions de postes. Tant et si bien que le solde serait une perte de 5 millions d'emplois.
Les emplois administratifs et de bureau seraient les plus impactés, 4,8 millions d'entre eux devraient disparaître. Ils seraient suivis par les emplois industriels ( 1,6 million) et ceux de la construction ( 497 000). Les secteurs qui pourraient bénéficier de créations d'emplois seraient ceux liés aux affaires et à la finance (+ 492 000) et au management (+ 416 000). Est pointée par ailleurs la possibilité avec les nouvelles technologies de désarticuler l'emploi en multipliant les « petits boulots ».
Depuis 2007, la France a perdu 317500 emplois salariés alors que l'emploi non salarié progresse.
Ces phénomènes sont déjà pour partie à l'oeuvre en France, particulièrement depuis le krach de 2008.
On constate que par rapport à 2007 la France a perdu 317 500 emplois salariés alors que l'emploi non salarié progresse, notamment avec la hausse de l'autoentrepreneuriat. L'intérim et les CDD dominent en matière d'embauche. La flexibilité du Medef et de Davos, c'est cela : de la précarité pour le monde du travail pour tenter de sécuriser le capital, les investisseurs et les actionnaires.
Ce n'est pourtant pas la bonne façon de prendre en compte la révolution informationnelle qui commence. Cette façon de privilégier la rentabilité financière au détriment du travail exacerbe la crise, nourrit des gâchis considérables, crée les conditions d'un nouveau krach financier. Certes, l'activité aujourd'hui réclame de la souplesse, mais les nouvelles technologies tendent à faire du facteur humain l'outil privilégié de l'efficacité productive. C'est pourquoi il faut créer les conditions de marier souplesse, sécurité et formation pour les salariés. C'est le sens de la sécurité d'emploi et de formation proposée par le PCF et de la sécurité sociale professionnelle de la CGT.
Il s'agirait d'aller vers une société sans chômage. L'action pour développer la richesse créée par le travail, pour préserver, développer l'emploi, notamment en réduisant le coût du capital, serait confortée par l'assurance pour un salarié privé d'emploi de bénéficier d'une formation et d'un bon revenu et de la possibilité de retrouver à terme un poste de travail.
</section>Lire aussi : http://www.cgt.fr/-Nouveau-statut-du-travail-salarie-.html
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