C'est la bérézina. Pour Jean-Luc Mélenchon, ces élections régionales sont un mauvais moment à passer. Le mouvement qu'il a fondé, le Parti de gauche, n'a réussi à faire élire que sept conseillers régionaux. Un en Île-de-France, son lieutenant Eric Coquerel, trois en Auvergne-Rhône-Alpes et trois autres en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Le Parti communiste, qui compose le Front de gauche, a lui 29 élus, dont Pierre Laurent, le secrétaire national qui a été élu en Île-de-France. La formation de Clémentine Autain, trois élus, dont elle-même, qui siègera aussi en Île-de-France. Il faut y ajouter un élu de la petite formation République et socialisme.
Au total le Front de gauche compte 40 élus dans toute la France, contre 110 élus avant le scrutin.
Des résultats qui confirment un premier tour raté. Le Front de gauche a été victime d'une stratégie peu visible, au cas par cas, région par région.
«C'était des combines locales. Parfois, dans certains endroits on était tous ensemble, parfois on était les uns contre les autres. Personne n'arrivait à s'y retrouver. Moi je suis contre ça. Au moment où tout le monde faisait une campagne nationale, nous avons été les seuls à faire une addition de campagnes locales», a réagi Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV. Celui-ci est amère: «Si vous voulez savoir si je me sens humilié par ce vote, oui je me sens humilié par le premier tour mais je ne suis pas le seul, des milliers de conscience de gauche sont humiliées». Aux Inrocks, il dénonce «une bataille de chiens entre communistes et Verts pour avoir les têtes de liste de l'opposition de gauche. Résultat, il n'y a plus d'opposition de gauche du tout».
Le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles a lui aussi jugé que le résultat n'était pas satisfaisant. «Le Front de gauche s'est planté. Voilà, on s'est planté», a-t-il dit lundi à France info. Et de regretter les «chicaillades» et les «divisions» au sein de la gauche radicale.
Lire aussi : Olivier Dartigolles : "le Front de gauche s'est planté" et doit "tout revoir" | L'Humanité
«On a fait de la politique comme les gens ne veulent plus la voir et la regarder», a-t-il ajouté. Pour lui, «le Front de gauche, dans sa forme actuelle, ne répond décidément plus du tout à l'urgence démocratique et politique».
Quant à Jean-Luc Mélenchon, il estime qu'il «est clair» que le Front de gauche ne pourra pas survivre à ce scrutin.
Source : Régionales : Mélenchon «humilié» par le naufrage du Front de gauche