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Le Front de gauche entre constat d'échec et recherche de solutions
JULIA HAMLAOUI / L'Humanité du 15/12/2015
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ET MAINTENANT ? Quasiment unanimes sur les difficultésqu'ils affrontent, entre divisions et absence de dynamique, les responsables du Front de gauche se retrouvent aujourd'hui pour réfléchir à la gauche de demain.
L'heure est au débat au sein du Front de gauche sur son propre avenir, mais surtout sur l'avenir de la gauche et du pays , sept ans après son lancement en 2008 avec l'objectif d'ouvrir une autre voie à gauche. Après les résultats des élections, le constat d'échec est globalement partagé. Malgré un FN écarté des exécutifs régionaux, « le danger persiste et rien ne doit faire oublier la gravité de ce qui vient de se passer », a déclaré Pierre Laurent dès les résultats du second tour connus.
« Nous sommes effectivement dos au mur. Je ne parle pas seulement de l'autre gauche, qui est dans un état de catastrophe avancé (...), je parle du camp progressiste et humaniste en général, car pour l'instant une vague brune déferle sur l'Europe », a estimé, de son côté, Jean-Luc Mélenchon, hier, dans les Inrocks.
Le diagnostic est d'abord celui de la responsabilité de la politique gouvernementale. « Si le FN est passé depuis le début du quinquennat Hollande de 18 % à 30 %, c'est bien qu'il existe une exaspération » liée à « l'obstination de ne pas changer une politique qui échoue », a analysé, hier, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, jugeant que « des apprentis sorciers jouent avec le feu » en vue de 2017 « pour arracher une victoire au second tour face au FN ».
Aucun de ses dirigeants n'entend cependant exonérer le Front de gauche de ses propres difficultés. « On est illisible. C'est une série d'échecs depuis les législatives de 2012. On est redevenu un cartel de partis », a de nouveau estimé le coordinateur du Parti de gauche, Éric Coquerel.
Si, sur France Info, hier matin, Olivier Dartigolles a jugé que le Front de gauche « s'est planté » et doit « tout revoir du sol au plafond », il ajoute que « cela ne signifie pas que ses objectifs initiaux n'étaient pas les bons ».
Des grandes lignes se dessinent déjà
Sur le plan électoral, le résultat est mince. Au total, la coalition compte désormais 40 élus régionaux (29 PCF, 7 PG, 3 Ensemble et 1 République et socialisme), contre 126 élus en 2010 (95 PCF, 17 PG, 7 GU, 7 apparentés).
« Le problème est beaucoup plus profond. Soit il y a un sursaut et quelque chose de neuf qui se crée, soit on risque de se marginaliser », alerte Clémentine Autain, porte-parole d'Ensemble. Le temps est donc à la réflexion: une première séance collective doit avoir lieu dès ce matin avec une réunion de la coordination du Front de gauche. Néanmoins, les grandes lignes se dessinent déjà.
« Les prochaines semaines doivent ouvrir un débat sur la refondation de la gauche, et non pas de la gauche de la gauche », avance Olivier Dartigolles, tout en prenant « au sérieux » la demande d'« inflexion » de la politique gouvernementale venue de Jean-Christophe Cambadélis. (Les illusions ont la vie dure !)
« Il faut refonder la gauche », juge également Clémentine Autain. Sa formation a d'ailleurs appelé dès dimanche soir à des candidatures communes en 2017 de ceux qui « aspirent à une alternative politique de rupture avec le libéralisme ».
Côté PG, 2017 est aussi au centre des attentions. « Il faut que (l'élection présidentielle) soit l'heure du peuple contre l'oligarchie », a prévenu Jean-Luc Mélenchon, appelant à « un véritable front populaire ».
Et Éric Coquerel de préciser: « Si on veut éviter le pire, il faut préparer 2017 en construisant un mouvement, en arrêtant de se diviser, en étant capable de s'adresser au plus grand nombre, d'incarner les principes républicains. »
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