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Par rozalux le 19 Décembre 2015 à 16:20
Avec les résultats du premier tour des élections régionales, et quelle que soit l’issue du second, il est clair que nous sommes entrés de plein pied dans une nouvelle phase politique. Elle est lourde de dangers car les principaux partis du pays ont adopté une rhétorique liberticide et des postures autoritaires, que François Hollande et Manuel Valls concrétisent dans l’action gouvernementale.
Ainsi, le curseur de la vie politique institutionnelle se déplace de plus en plus rapidement vers l’extrême-droite, sur fond de discours guerrier et d’instrumentalisation de la peur. Des millions de citoyens inquiets, en colère contre le système, se laissent piéger et émettent un vote raciste. Beaucoup se racontent cette histoire, à laquelle ils croient vraiment, ou pas : les immigrés, et surtout les musulmans, seraient la cause de tout ce qui ne va pas et il faudrait s’enfermer dans l’Hexagone.
En face, il n’y a rien ou presque. Le Front de gauche et Europe Ecologie les Verts sont pris dans la mélasse de leurs ambiguïtés stratégiques. Surtout, ils n’ont pas cru nécessaire d’ouvrir ensemble le champ d’une construction citoyenne large, ouverte, seule capable de promouvoir une conception réellement neuve de la politique. Ils ne parlent ni aux jeunes, ni même aux militants de la société civile qui, pourtant, mènent sur tous les sujets des mobilisations porteuses d’avenir. Ils ne parlent même pas aux syndiqués, dont une portion significative vient de voter pour le Front national. Alors qu’il faudrait de l’audace, les partis et les syndicats restent scotchés à leurs désirs de survie, refusant de dépasser leurs cultures d’avant-gardes éclairées.
Au-delà du constat que nous sommes désormais dans un paysage de désolation et que les perspectives à court terme sont accablantes, il faut s’atteler à résister. Résister à la désignation de boucs émissaires, aux divisions et à la haine. Résister à la nouvelle cure d’austérité qui ne manquera pas d’être le pendant économique de la déferlante liberticide. Il s’agit surtout de trouver de nouvelles formes de lutte qui assumeront quand il le faut la désobéissance face à des institutions en perdition, et de commencer enfin la longue bataille d’idées qui permettra d’ouvrir d’autres horizons.
Lire :http://www.cerisesenligne.fr/
Cerise sur le gâteau :
Face à la terreur de Daesh, gouverner par la guerre et par la peur ?
L’actuelle fuite en avant liberticide, sans remise en cause de la politique étrangère de la France, conduit tout droit à un affaissement de l’État de droit et amplifie l’affaiblissement de la démocratie. Décryptage des enjeux de la période et premières analyses critiques.
Cerises est une publication de l’Association des communistes unitaires (ACU). cerisesenligne.fr est édité par l’ACU.
L’ACU vise à mutualiser les efforts de ceux pour qui un engagement communiste refondé peut être utile à la transformation de la société. Elle est ouverte à toutes celles et à tous ceux qui se vivent communistes, indépendamment de leurs éventuelles appartenances (passées ou présentes).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur http://www.communistesunitaires.net
L’ACU est une des composantes de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), membre de Ensemble ! Composante du Front de Gauche ...
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Par rozalux le 18 Décembre 2015 à 19:13
C’est un bien triste visage qu’a montré le gouvernement dans la nuit de mardi à mercredi alors que se tenaient les discussions autour du reporting public pays par pays, une mesure essentielle dans la lutte contre l’évasion fiscale.
Cette mesure, défendue depuis une dizaine d’années par les organisations de la société civile, aurait obligé les entreprises françaises à révéler leurs activités et les impôts qu’elles paient dans les différents pays.
Rappelons que chaque année, selon une étude réalisée par un collectif d'ONG, les banques françaises réalisent un quart de leur chiffres d'affaires international dans des paradis fiscaux pour un montant total estimé à 13,7 milliards d'euros.
Après un premier vote de l’Assemblée favorable à la transparence fiscale, le Gouvernement a manœuvré en coulisses, mobilisé des députés au milieu de la nuit pour un nouveau vote qui a finalement rejeté le reporting public pays par pays. Ce coup de force de l’exécutif ralentit dangereusement la lutte contre l’évasion fiscale et ressemble à un nouveau cadeau fait à ceux qui se gavent depuis déjà trop longtemps.
Les dernières élections régionales ont révélé une fois de plus le ras le bol de politiques toujours au service des mêmes et bien loin des aspirations des jeunes.
Plutôt que de jouer le Père Noël des riches alors que les inégalités se creusent de jour en jour il est grand temps d’agir pour des politiques en rupture avec les demandes du Medef et au service de la majorité!
Face à ces renoncements les jeunes ne lâcheront rien et relèveront la tête!
LE M.J.C.F.
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Par rozalux le 18 Décembre 2015 à 18:55
Par Éliane Assassi / 18 décembre 2015
Editorial paru dans le n° 97 d’Initiatives.Les résultats des premier et second tours des élections régionales ont résonné comme des coups de tonnerre. Jamais le Front national n’a été aussi haut, dépassant même au second tour, avec 6,8 millions de voix, le score de Marine Le Pen à l’élection présidentielle, avec une participation largement inférieure.
La violence sociale à l’œuvre dans notre pays depuis des décennies, crée une désespérance populaire. Les dates sonnent comme des avertissements : 1984, Jean-Marie Le Pen recueille 11 % aux élections européennes, puis il y a eu 2002, 2012, 2014 et aujourd’hui.
Si rien n’est entrepris dans l’urgence sur le plan économique et social, sur le plan démocratique afin de réformer les institutions, et sur le plan politique pour rassembler la gauche antilibérale, rien n’empêchera l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite ou d’une droite extrême que peu de choses distinguent.
Il faut décréter l’état d’urgence sociale. Le chômage, la précarité sont à un niveau intolérable. C’est le facteur numéro un du désespoir, de la colère. La politique d’austérité a aggravé dramatiquement une situation née de ce choix fondamental des puissances capitalistes : la finance plutôt que l’épanouissement humain. La réduction drastique de l’investissement public, et en particulier celui des collectivités territoriales a aujourd’hui de lourdes conséquences économiques et sociales.
La combinaison de ce dernier phénomène, avec l’absence de politique industrielle et des choix stratégiques des actionnaires, enfonce notre pays dans une crise terrible. François Hollande et son gouvernement ne s’opposent en rien à cette évolution. Bien au contraire, ils l’accompagnent, l’accélèrent et restent sourds au terrible message des urnes.
Le gouvernement martèle sa volonté de ne pas changer sa politique économique. Le projet de réforme du Code du travail est à ce titre une véritable provocation. Il s’agit tout bonnement de donner les moyens au patronat de licencier sans gêne, sans souci. Cela répondra-t-il à la colère exprimée les 6 et 13 décembre ? Certainement pas. L’heure est venue d’affronter la réalité et de rompre avec une politique libérale insupportée et insupportable.
Cela ne pourra se faire sans un état d’urgence démocratique. Il faut redonner le pouvoir au peuple, en terminer avec cette Ve République qui aboutit à une césure entre les représentants et les représentés. Il faut de même redonner le pouvoir au Parlement, en finir avec la domination de l’élection présidentielle, assurer sa représentativité avec la proportionnelle intégrale. Oui, le risque d’une entrée en force du FN au Parlement existe. Mais rien ne sert d’esquiver ce phénomène par des accords politiciens, des manœuvres d’appareil détestables.
Il faut donner vie à l’initiative citoyenne et permettre un contrôle réel du respect des engagements. Les trahisons à répétition sont trop souvent le lot du débat politique. Comment s’étonner du rejet par le peuple des élus et du monde politique, puisque le pouvoir n’a fait, à l’exception de quelques courtes périodes, qu’aggraver sa situation depuis les années 80 ?
Enfin, et c’est un point crucial, un état d’urgence politique est nécessaire. Nous devons nous atteler à rassembler, à mettre en mouvement toutes celles et tous ceux qui n’abdiquent pas, qui ont soif d’humanité, qui veulent transformer le monde. En 2012, 4 millions de personnes ont choisi le Front de gauche. Des millions ont voté au deuxième tour pour François Hollande en espérant le « changement maintenant ».
Tous sont cruellement déçus aujourd’hui, mais la force qu’ils représentent existe toujours. Elle peut retrouver confiance en elle, se rassembler, et incarner de nouveau un espoir pour construire une alternative solidaire et de justice : une véritable alternative de gauche.
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Par rozalux le 18 Décembre 2015 à 18:42
Le sursaut citoyen qui a eu lieu dimanche ne peut cacher les tendances de fond.
Il est bien sûr heureux qu’une barrière démocratique ait pu priver l’extrême-droite de la gestion de l’une ou plusieurs des nouvelles régions.
Heureux, que des jeunes et les électrices et électeurs de gauche y aient tout particulièrement contribué.
Mis à part les deux régions où il n’y avait plus de listes de gauche, les listes de droite ou celles de la gauche élues, ne le sont que dans le cadre de triangulaires avec d’infimes écarts de voix. Notons que la droite va gouverner les régions qui participent le plus aux richesses nationales. Celles-ci rassemblent 42 millions de français, soit les deux-tiers des habitants du pays.
Le parti d’extrême-droite a encore progressé entre les deux tours. Il rassemble son plus grand nombre de voix de l’histoire. Il va disposer de centaines de conseillers régionaux, le triple de son assise précédente, qui vont peser négativement dans les choix des assemblées et risquent de contribuer à renforcer encore un ancrage local. Le sursaut n’est donc qu’un sursis !Tout semble indiquer que la mobilisation supplémentaire des électrices et électeurs pour empêcher l’élection de candidats d’extrême-droite est plus un vote de défense qu’un acte d’adhésion aux choix politiques d’austérité du gouvernement et de ceux de la droite. Cette dernière emprunte de plus en plus les thèmes racistes et xénophobes des extrémistes qu’elle contribue ainsi à banaliser.Des soins pour Mumia Abu-Jamal !En novembre je me suis rendu aux Etats-Unis avec une délégation française pour rencontrer Mumia Abu Jamal dans sa prison, à Frackville. Atteint de l’hépatite C son état de santé est des plus critiques puisqu’il ne bénéficie actuellement d’aucun soin et voit son état se dégrader de jour en jour.Suite à ce constat alarmant j’ai largement informé le public mais aussi mes collègues parlementaires européens et nationaux de cette situation pouvant lui être fatale.C’est pourquoi, avec 112 autres parlementaires, nous avons fais parvenir au Gouverneur de Pennsylvanie, M. Tom Wolf, une lettre dans laquelle nous exprimons nos vives inquiétudes quant à la santé de Mumia Abu Jamal et demandons qu’il intervienne afin que ce dernier bénéficie de soins médicaux comme le prévoit le droit international.
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Par rozalux le 17 Décembre 2015 à 23:18
La CGT avait clairement pris position contre la prolongation de l'état d'urgence, tous les partis représentés au Parlement-Pcf compris- l'avaient eux votée. Désormais, le gouvernement veut graver dans le marbre sa consitutionnalisation.
"Aujourd'hui, le risque de voir notre pays affecté par un recul des libertés n'est plus à écarter", écrit à ce sujet Jean-Paul Piérot dans l'édito de l'Humanité de ce jour. Bonne analyse camarade. Mais à trop jouer avec le feu, ne risque-t-on pas de se brûler, un jour ou l'autre?
Pour cause d'état d'urgence, la manif de soutien aux travailleurs d'Air France n'a été autorisée que la veille à 18h 30 et sous la forme d'un rassemblement. Sous couvert de l'état d'urgence, Saïd Ahmed Itaro, lutteur de l'équipe de France, est assigné à résidence et doit pointer 3 fois par jour au commissariat. Toujours sous l'état d'urgence, des syndicalistes CGT, qui tractaient devant leur entreprise, parce qu'ils étaient plus de deux, ont été sommés de déguerpir par la police. La manif mensuelle pour la libération de Mumia Abu-Jamal, prisonnier dans la libre Amérique, a été carrément interdite. Tout comme la manif contre la COP 21 capitaliste, etc.
2 700 perquisitions, 488 procédures judiciaires, 400 armes saisies et 200 planques de drogue découvertes: "Beaucoup de bruit pour rien. Le nombre d'armes saisies -du fusil de chasse à celui de guerre, note de ma pomme- est finalement peu élevé au regard du nombre de procédures menées. Et combien de démantellement de la moindre filière djihadiste", dit à juste titre la Ligue des droits de l'homme.
Et que dire de la proposition de loi conférant à des vigiles privés des mesures relevant des missions de sécurité publique, comme les palpations de sécurité, la fouille des bagages ou l'inspection visuelle des voyageurs?
Oui, à trop jouer avec le feu, ne devient-on pas incendiaire, un jour ou l'autre?
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