• 17 janv. 2016 | Par martine orange - Mediapart.fr (EXTRAITS)

    « La Société générale savait, savait. C’est évident, évident. »Après la commandante de police Nathalie Le Roy, la magistrate Chantal de Leiris, alors en poste à la section financière du parquet de Paris, confirme dans un enregistrement fait à son insu les dysfonctionnements dans l’affaire Kerviel-Société générale.

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    PHOTO : Jérôme Kerviel : toute la lumière doit être faite ! Jeudi 15 Mai 2014 Jean-Luc Mélenchon/ https://www.lepartidegauche.fr/communique/jerome-kerviel-toute-la-lumiere-doit-etre-faite

    Après la commandante de police, la magistrate. Une deuxième enquêtrice dénonce à son tour les dysfonctionnements au sein de la justice dans le dossier Kerviel-Société générale. Dans un témoignage enregistré à son insu, la magistrate Chantal de Leiris, travaillant à la section financière du parquet de Paris et chargée à ce titre du dossier en 2008 et 2012, vient confirmer la déposition faite par la commandante de police Nathalie Le Roy devant le juge d’instruction Roger Le Loire. « La Société générale savait, savait. C’est évident, évident », insiste-t-elle à plusieurs reprises, réfutant ainsi la thèse développée par la banque, qui se présente comme la victime du trader fou Jérôme Kerviel.

    Occupant aujourd’hui la fonction de vice-procureur du tribunal de grande instance de Paris, la magistrate avait alors la fonction de substitut du procureur. Elle parle dans son récit d’une enquête menée « à charge », sans expertise sur le montant du préjudice, faite dans une très grande proximité avec les avocats de la Société générale.

    Ce récit vient confirmer « les pressions, des ordres venus d’au-dessus, de la hiérarchie » pour classer sans suite, refuser même d’instruire, les plaintes déposées de Jérôme Kerviel, pour ne surtout pas rouvrir le dossier, comme plusieurs témoins l’ont déjà relaté (voir ici). Après le classement sans suite par le parquet, deux plaintes pour escroquerie au jugement et faux et usage de faux ont été déposées à nouveau devant le doyen des juges d’instruction, Roger Le Loire, qui instruit désormais le dossier.

    Un épais silence avait vite recouvert la déposition de la commandante de police Nathalie Le Roy, faite devant le juge Le Loire sur les dysfonctionnements de l’enquête dans l’affaire Kerviel et révélée par Mediapart en mai 2015. Depuis, tout a été entrepris pour disqualifier son témoignage, la discréditer personnellement, enterrer au plus vite ses révélations, afin d’éviter une révision du procès, dont la demande doit être plaidée ce lundi 18 janvier. Un rapport de la brigade financière, révélé par Le Nouvel Obs en octobre dernier, a démenti fermement les propos de la commandante et concluait à l’absence de tout dysfonctionnement et de tout fait nouveau susceptible de relancer le dossier.

    Mais que diront-ils après le témoignage de la magistrate Chantal de Leiris ? Le parquet, interrogé avant publication, se refuse pour l'instant à réagir. « À ce stade, il est impossible de faire le moindre commentaire, compte tenu que nous ignorons la teneur de l'enregistrement. Nous relevons quand même le caratère parfaitement déloyal du procédé, qui consiste à enregistrer une personne à son insu. Nous rappelons qu'une instruction judiciaire est en cours sous la conduite du juge Roger Le Loire », nous a indiqué la porte-parole du parquet.

    De son côté, Me Jean Veil, un des avocats de la Société générale, s’est refusé lui aussi à tout commentaire, « faute d’éléments suffisants sur ce témoignage » pour étayer sa réponse.

    Lire la suite :https://www.mediapart.fr/journal/france/170116/affaire-kerviel-une-magistrate-denonce-son-tour-une-enquete-manipulee

    Conclusion de l’article :

    Quels arguments vont-ils avancer cette fois pour disqualifier ce récit ? Bien sûr, les mis en cause vont longuement dénoncer le procédé « déloyal » de l’enregistrement caché, pour mieux en occulter le fond. Il convient pourtant de s'interroger sur les raisons qui poussent à utiliser de tels procédés. Ce dossier est marqué par de tels dysfonctionnements depuis le départ, qu'il amène à des pratiques illégales, face à un appareil judiciaire qui refuse d'entendre le moindre argument qui ne conforte pas sa thèse. 

    • Est-ce loyal de n'ouvrir aucun scellé pendant l'enquête et après ?
    • Est-ce loyal de refuser toutes les expertises sur les pertes de la Société générale, alors que l'État lui a consenti 2 milliards d'euros de crédit d'impôt, aussitôt reversés aux actionnaires ?
    • Est-ce loyal de refuser d'entendre les témoins ? 
    • Est-ce loyal d'accepter à la barre du tribunal qu'un témoin dise qu'il ne peut parler sous peine d'avoir à rendre de l'argent ? 
    • Est-ce loyal de décrédibiliser la commandante de police, de ruiner sa carrière, de la menacer parce qu'elle a osé faire part de ses doutes et de ses interrogations devant un juge d'instruction ? 

    Et sur les propos de la parquetière, que diront-ils ? Que la magistrate est elle aussi malade, qu'elle a des trous de mémoire, qu’elle ne connaît pas le dossier ou qu’elle a tenu ces propos par empathie avec la commandante de police mais ne pensait pas ce qu’elle disait ? Tout cela ne suffit pas à faire oublier son récit de l’intérieur de la machine judiciaire et le sentiment d’être en présence dans ce dossier d’une de ces collusions à la française, marquées par le renoncement de la justice devant les puissances d’argent.

    Commentaire : cela fait irrésistiblement penser au rôle du parquet dans la condamnation à de la prison ferme des travailleurs de Goodyear … Non seulement renoncement de la justice face aux puissances d’argent, mais au-delà, service sans scrupule de ces mêmes puissances. Il y a là comme un relent de guerre des classes !

    L’article intégral en PDF : Affaire Kerviel


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  • <details class="signature" open=""> <summary></summary> Jean-Emmanuel Ducoin / L'Humanité / 18/01/2016 </details>

    <section>

    Un cran supplémentaire dans le tout-est-possible ; quelque chose d'ultra-gênant ; presque de malsain... Longtemps encore, les commentateurs disserteront sur la place d'un premier ministre dans un talk-show de fin de soirée, un samedi soir de grande écoute, coincé entre déconne et sérieux, quand le mélange des genres s'impose comme règle et que cette règle même assujettit ceux qui doivent s'y soumettre à des postures de communication, à des « coups de com », selon l'expression consacrée.

    VALLS au naturel

    Ainsi, la prestation réfléchie et préparée de Manuel Valls dans On n'est pas couché était-elle impropre ? Dégradante pour la fonction ? Déplacée pour une parole publique dont on souhaiterait que l'usage ne soit certes pas sacralisé ­ évidemment pas ! ­ mais efficace et utile pour autre chose qu'honorer l'un des rendez-vous cathodiques vénérés par les pires communicants qui rôdent dans les coulisses de la politique.

    Au fond, qu'importe ce que nous pensons de l'émission de Laurent Ruquier. En se livrant à l'« infotainment », Manuel Valls a cantonné sa fonction dans un exercice d'apparence et d'affectivité, renvoyant sa vision libérale de l'individu en forme d'individualisme. La culture de l'émotionnel à n'importe quel prix est venue remplacer brutalement l'émotion de la culture et de la politique. Ce en quoi il est coupable. Pour ne pas dire irresponsable.

    Cet épisode survient une semaine après sa petite phrase scandaleuse aux effets dévastateurs chez les intellectuels : « Expliquer, c'est déjà vouloir excuser. » Comme si les sciences sociales, la sociologie, etc., à force de chercher des explications, donnaient des excuses aux contrevenants à l'ordre social. Un amalgame abject.

    À l'évidence, le premier ministre multirécidiviste s'enfonce, sur tous les sujets, dans une opération de non-penser de très grande envergure et rejette tous les discours de raison, fondés sur la connaissance des réalités.

    Cette dérive permanente nous conduit désormais à espérer que ce soit un humoriste qui lui exprime ses quatre vérités, comme l'a fait Jérémy Ferrari, samedi soir, non sans talent. Et pendant ce temps-là ? Pas un seul mot sur l'injustice innommable vécue par les huit de Goodyear. Doit-on seulement s'en étonner ?

    EN SAVOIR + >> VIDÉO - Le clash entre Jérémy Ferrari et Manuel Valls

     

    </section>

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  • ob_9f6c8b_fr-afpsPour Manuel Valls, critiquer l'Etat d'Israël, dénoncer son gouvernement comme le plus raciste de son histoire, c'est faire de "l'antisémitisme" !...

    Une fois de plus, Manuel Valls se livre à la pratique détestable et éminemment dangereuse de l’amalgame. Confusion générale entre dénonciation légitime de l’antisémitisme et soutien, à peine voilé, à la politique coloniale israélienne qu’il ménage de toutes ses forces.

    Samedi, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher organisée par le CRIF, il a délibérément assimilé la critique de l’Etat d’Israël à l’antisémitisme. Il l’a fait en jouant sur les mots pour associer l’antisémitisme, qui est une réalité, avec ce qu’il a qualifié de« détestation compulsive de l’Etat d’Israël », ajoutant, au cas où le mouvement de solidarité avec la Palestine ne se serait pas senti visé,« comment accepter qu’il y ait des campagnes de boycott ? ». Et dans un effet de manche propre à flatter son public rappelé qu’il combattait l’antisémitisme « qu’il vienne de l’extrême droite ou de l’extrême gauche… »

    Saisissant effet de mimétisme avec l’organisateur de la cérémonie, le CRIF, qui depuis des années semble avoir troqué sa vocation à représenter les institutions juives de France contre le rôle de défenseur inconditionnel de la politique israélienne, fût-elle celle du gouvernement le plus extrémiste et raciste qui ait été au pouvoir à Tel-Aviv.

    A l’heure où la société française apparaît plus dangereusement fracturée que jamais, de tels propos sont davantage ceux d’un pompier pyromane que d’un responsable politique qui chercherait à répondre aux défis du terrorisme de Daech.

    Nous ne cessons de le répéter : si l’on veut s’opposer de façon crédible par tous à toutes les formes de racisme, dont l’antisémitisme, il faut marquer que la critique de la politique d’un Etat ne saurait être confondue avec la mise en cause d’une communauté. C’est ce que nous faisons en toute clarté en menant campagne pour le boycott, le désinvestissement, les sanctions à l’égard d’Israël tant que cet Etat ne se conformera pas au droit international.

    Le Bureau national de 

    l'Association France Palestine Solidarité

     


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  • Hebdo L’Anticapitaliste – 319 (14/01/2015) Jeudi 14 janvier 2016, mise à jour Jeudi 14 janvier 2016, 10:52

    YA BASTA

    L’état d’urgence a permis d’interdire les manifestations et rassemblements, d’imposer une présence policière et militaire accrue, de procéder à 3 000 perquisitions administratives, 400 assignations à résidence… Le gouvernement compte bien continuer !

    Les projets de modification constitutionnelle et de loi de réforme pénale visent à instaurer durablement cet état de police et d’exception. Ce n’est pas la simple continuité des lois sécuritaires prétendument antiterroristes adoptées ces 15 dernières années, mais un véritable tournant autoritaire et liberticide.

    à l’austérité à perpétuité s’ajoute l’état d’exception permanent

    Le premier article de la  réforme constitutionnelle vise à instaurer un état d’urgence sans recours ni contrôle de l’autorité judiciaire dans des cas « de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». Une définition bien au-delà du seul terrorisme…

    Selon le gouvernement, le projet de loi de réforme pénale doit «  renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à disposition des autorités administratives et judiciaires, en dehors du cadre juridique temporaire mis en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence », donner « des outils performants susceptibles de réduire la nécessité de l’état d’urgence », donc augmenter considérablement les pouvoirs donnés à la police et à l’administration sans le contrôle d’un juge : perquisitions de nuit (y compris des logements), fouille des bagages et voitures, contrôle d’identité sur la décision des seuls préfets, extension des possibilités pour les policiers et gendarmes de faire usage de leur arme… Globalement s’instaure une justice prédictive, fondée sur la suspic-
    ion et le pronostic, et non sur des preuves et des faits. Ce n’est plus le délit qui est sanctionné, mais le comportement, tout cela dans l’arbitraire le plus total.

    La déchéance de la gauche

    Le second article de la réforme constitutionnelle concerne la déchéance de la nationalité. Jusqu’alors marqueur de la droite et de l’extrême droite, désormais reprise par Hollande et Valls, cette mesure « hautement symbolique » n’a même pas l’alibi de l’efficacité. Concrètement, la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère. Jusqu’alors, elle pouvait être prononcée à l’encontre de personnes naturalisées, mais pas pour les Français de naissance.

    Au-delà de la manœuvre politique visant à piéger la droite pour obtenir les 3/5 des voix du Congrès nécessaire à la modification de la Constitution, au-delà même de l’instauration de deux catégorie de citoyens — ceux qui le seraient vraiment et ceux qui ne le seraient pas complètement au motif que leurs parents ou grands-parents n’étaient pas français — il s’agit bel et bien de lier terrorisme et immigration. Alors qu’une des conséquences des attentats a été une montée du racisme, en particulier dirigé contre les migrantEs et les musulmanEs, réels ou supposés, le gouvernement construit un « autre », forcément dangereux, contre lequel « l’unité nationale » serait sensée se défendre.

    Contre l’État policier, l’insurrection démocratique !

    La révision constitutionnelle passera à l’Assemblée nationale à partir 5 février, 4 semaines plus tard au Sénat, puis devant le Congrès fin mars début avril. De plus, le 26 février se posera la question de la prolongation de l’état d’urgence. Quant à la loi de réforme pénale, le gouvernement a annoncé qu’il l’imposerait par ordonnance… Cela nous laisse quelques semaines pour construire la mobilisation la plus large, la plus unitaire, la plus massive possible contre la déchéance de nationalité, l’état d’urgence et les mesures d’exception, pour empêcher ce changement de régime.

    La convergence des multiples appels et collectifs (« Pour nous c’est définitivement non », « Stop état d’urgence », « l’appel des 333 »…) doit permettre de construire une première journée nationale de manifestation fin janvier début février.

    Tous les moyens doivent être mis pour sa réussite, toutes les forces mobilisées, en constituant partout des cadres unitaires de préparation. Réussir cette première journée en début de débat parlementaire contribuerait à modifier le rapport de forces et à faire bouger l’opinion. Et pour gagner, il est indispensable que la campagne se poursuive, s’ancre dans les quartiers, dans les entreprises, dans la jeunesse… s’enfle en une véritable insurrection démocratique. Rien de moins !

    Christine Poupin


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  • « Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit… »

    ATTAC MARSEILLE

    Antoine Richard (âgé de 79 ans) et Matthieu Laurentin (président d’Attac Marseille) ont subit, comme d’autres avant eux, une véritable tentative d’intimidation. Tout ça pour deux simples actions de « fauchage de chaises » dans des agences BNP Paribas de Marseille en octobre et novembre dernier.

    Un rassemblement de soutien s’est déroulé devant l’une des agences BNP de Marseille : celle du boulevard d’Athènes.

    La solidarité est notre arme, parmi celles et ceux qui luttent pour l’humain, la vie et la Terre.

    Maud et Yannis

    « Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit… » | Blog YY


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