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Par rozalux le 27 Janvier 2016 à 22:46Humanite.fr
Communiqué du Syndicat de la magistrature en réaction à la démission de Christiane Taubira et à la nomination de Jean-Jacques Urvoas comme ministre de la justice.
Il y a déjà longtemps que ce gouvernement a démissionné en matière de justice. En renonçant à asseoir constitutionnellement son indépendance. En l’inféodant au ministère de l’intérieur. En entretenant la confusion entre justice et sécurité. En adoptant les réformes que les mêmes dénonçaient hier.
Christiane Taubira a porté des méthodes novatrices de réflexion collective et défendu des valeurs essentielles, rappelant notamment que les mineurs soumis à la justice pénale sont avant tout des enfants en danger, que l’enfermement ne doit pas être la peine de référence et que la justice quotidienne doit avoir pour horizon la paix sociale. Mais sous son ministère, tandis que les réformes progressistes étaient enterrées, les mesures attentatoires aux libertés ont prospéré.
La justice reste donc aujourd’hui dans une double situation de faiblesse. Au quotidien, praticiens et citoyens souffrent d’une pénurie de moyens matériels et humains, qu’un budget, même en légère hausse, ne résorbe pas. Institutionnellement, elle fait systématiquement les frais des arbitrages gouvernementaux.
Jean-Jacques Urvoas, ardent promoteur d’une loi renseignement confiant toujours plus de pouvoirs à l’exécutif et membre de la délégation parlementaire au renseignement, semblait taillé pour l’Intérieur. Il vient d’être nommé garde des Sceaux.
Gageons que sa pugnacité sera mise au service de la justice et des libertés !
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Par rozalux le 27 Janvier 2016 à 19:00
L'extension de la déchéance de nationalité dans la Constitution ne comprendra finalement "aucune référence" aux binationaux afin de ne pas les "stigmatiser", a annoncé mercredi Manuel Valls, même si, en pratique, ils resteront les seuls exposés à cette mesure typiquement de droite.
Cette solution, une subtilité d'écriture … avait été critiquée en raison du risque de créer des apatrides. Or en parallèle, la France "s'engagera dans la ratification" de la Convention de 1961 (bien 1961) interdisant la création d'apatrides, a précisé le chef du gouvernement. Le respect de cette interdiction montre qu'en pratique, la déchéance sera limitée aux binationaux, même si en théorie elle concernera tous les Français.
Le chef du gouvernement a par ailleurs évoqué une peine de "déchéance de tout ou partie des droits attachés à la nationalité" (éligibilité, emploi dans la fonction publique, droit de vote...). Cette déchéance civique, qui rappelle l'article 131-26 du Code pénal, pourra s'appliquer à tous les Français, qu'ils soient mononationaux ou binationaux, dans le cadre d'un "régime unifié", souligne Matignon.
Une demande de LR et du FN satisfaite
Manuel Valls a annoncé mercredi une deuxième évolution par rapport au projet initial présenté fin décembre, prenant en compte une demande des Républicains et du FN: la possibilité de condamner à la déchéance de nationalité pour certains délits liés au terrorisme, et pas seulement les crimes terroristes (plus espionnage et trahison).
Le Premier ministre veut aussi intégrer de nouvelles mesures dans la loi sur l'état d'urgence: une mesure de "retenue de brève durée" (maximum quatre heures) permettant de garder sur place une personne pendant une perquisition; un régime de saisie temporaire à durée limitée de 15 jours pour des objets lors des perquisitions; et enfin un "droit de suite", si "la perquisition permet de révéler un autre lieu fréquenté par la personne visée".
Ce long débat sur la révision constitutionnelle a connu un nouveau coup de théâtre mercredi matin avec l'annonce par l'Elysée de la démission de la garde des Sceaux Christiane Taubira, opposée à la déchéance de nationalité, et son remplacement par l'actuel président de la Commission des lois Jean-Jacques Urvoas.
Les députés Front de gauche sont toujours opposés à cette réforme constitutionnelle, tout comme une majorité du groupe écologiste. Le député socialiste "frondeur" Christian Paul a dénoncé une "réécriture de maquillage" du nouveau texte, critiquant une hypocrisie totale.
Source : Déchéance de nationalité: Valls gomme la référence aux binationaux pour faire passer la mesure - 27/01/2016 - La Nouvelle République (MORCEAUX CHOISIS)
DESSINS : http://www.borghesio.fr/
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Par rozalux le 24 Janvier 2016 à 19:06
Valls a raté son « Ruquier » un samedi… Le buzz n’en retient que le clash d’un humoriste : « Vous parlez de guerre, mais c’est votre gouvernement qui est en guerre, nous on n’est pas en guerre. Vous avez vu ici des gens avec des kalachnikovs, des armes, qui veulent tuer des musulmans ? »…
Ce n’est qu’un signe. Celui que le vent pourrait tourner, que les arguments contre toute la rhétorique de l’état d’urgence pourraient gagner une audience dans toute la société.
D’autres signes existent. Les initiatives se multiplient. Des collectifs locaux se créent autour de différents appels contre l’état d’urgence, « citoyens » ou d’organisations. Un nouveau meeting a eu lieu à Saint-Denis sur la thématique des quartiers populaires. La pétition contre la condamnation des syndicalistes de Goodyear à de la prison ferme recueille 100 000 signatures…
La phase de sidération s’achève. La rage de Mickaël Wamen, un des condamnés, sur Canal +, a fait écho à celle de Xavier Mathieu, ex-Conti, à propos d’Air France il y a quelques mois.
Le vent pourrait tourner. Disons d’abord que pour que ce soit le cas il faut plus que des signes. Il faut l’équivalent, dans l’autre sens, de ce qu’a été le mouvement de la Manif pour tous. Rappelons-nous que ces mois de mobilisation ont ouvert un cycle de poussée réactionnaire créant les bases de la politique actuelle… et de la progression du racisme et du Front national.
Il faut donc une mobilisation, visible, dans les quartiers, dans les lieux de travail, dans les rues, susceptible de convaincre en profondeur, d’entraîner la société. Parce que l’état d’urgence est le nom d’une politique qui est à la fois liberticide, raciste et antisociale. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de repousser la prolongation de l’état d’urgence, mais d’empêcher la course folle vers un État de plus en plus policier, nationaliste et raciste.
Le samedi 30 janvier, premier acte concret
Cette mobilisation, populaire, est cruciale parce que, avant même de nouvelles lois, avant même toute réforme de la Constitution, le mal est déjà profond. Mettre en débat la déchéance de la nationalité, c’est déjà faire entrer dans les têtes et justifier une inégalité de fait. En juillet 1940, le régime de Vichy avait promulgué une loi permettant de déchoir de leur nationalité des personnes naturalisées. Seront visés alors, sans surprise, les Juifs et ceux ayant quitté le territoire pour rejoindre la Résistance. Lors de la promulgation, le ministre responsable, Raphaël Alibert, emploiera des mots ressemblant à ceux de Manuel Valls chez Ruquier : « Les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite »…
Le mal est déjà fait parce que la police, avant même d’avoir plus de pouvoirs, se lâche et est couverte par le gouvernement. C’est le message lancé par l’acquittement du policier qui a tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos. N’oublions pas que cette police et cette armée qui patrouille dans nos rues, fusil mitrailleur en main, ont voté à plus de 50 % pour le Front national aux dernières élections régionales.
Renverser cela exige une mobilisation qui soulève en profondeur la société. Le samedi 30 janvier en sera le premier acte concret. Assurons-nous que les manifestations qui auront lieu ce jour-là seront un signal fort. Pour que ce ne soit qu’un début. Pour que le vent tourne. Réellement.« Quand ils ont expulsé des migrants je n’ai rien dit parce que je ne suis pas sans-papier
Quand ils ont perquisitionné les musulmans, je n’ai rien dit parce que je suis athée
Quand ils ont emprisonné des syndicalistes, je n’ai rien dit parce que je voulais garder mon boulot
Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour me défendre »Denis Godard : État d’urgence : Le vent peut tourner, le vent doit tourner – Anti-K
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Par rozalux le 23 Janvier 2016 à 23:59
23 janv. 2016 | Par Alexandre ANIZY-
L'irruption sur la scène politique d'une autre banquière, Valérie Rabault maquillée en socialiste, mérite un peu d'attention.
Comme tant d'ingénieurs des "dites grandes écoles", Valérie Rabault passe en coup de vent dans le BTP (sa spécialité) pour commencer son plan de carrière dans la finance (ça rapporte plus pour les matheux, sans salir les escarpins) avec la Société Générale pour se faire les crocs, puis son envol chez BNP Paribas qui lui fera voir du pays (les places financières de Francfort, Hong-Kong, Londres).
Dans le même temps, VR est devenue socialiste à 27 ans en créant sa section à Montaigu-de-Quercy : autant avoir de suite les troupes locales à sa pogne quand on vise haut comme cette demoiselle. En 2006, la Parisienne professionnellement globe-trotteuse intègre le Conseil fédéral du Tarn-et-Garonne, c'est vous dire...
En 2007 et 2008, quand la crise financière explose, elle en connaît bien le noyau puisqu'elle bosse dans la division des produits dérivés. Pour 2009, son revenu déclaré (108.013 €) est encore modeste pour son milieu, mais en entrant au comité exécutif de la filiale spécialisée dans le trading (BNP Paribas Arbitrage) en 2010, elle élève son score à 259.474 € pour finir à 490.621 € le 31 décembre 2011, lorsqu'elle obtient un congé sans solde de son employeur pour être débarquée à la campagne en tant que candidate "de gauche" aux législatives de juin 2012, où elle est élue.
Comme le macaron d'Amiens à l'Elysée, la banquière Valérie Rabault est en mission à l'Assemblée nationale, pour le bien public bien entendu. La députée novice intègre la prestigieuse commission des finances en tant que vice-présidente, où comme par hasard arrive en discussion la Loi bancaire du ministre Pierre Moscovici : VR et sa copine (du temps des classes préparatoires de Louis-le-Grand) Karine Berger (nommée rapporteuse de la Commission pour ce texte) ont bien travaillé l'idée initiale (séparer les banques de dépôt des banques de marché). Le résultat de cette Loi dite de séparation ?
« Dans un mélange de candeur et de parfaite sûreté de soi, Frédéric Oudéa, le patron de la Société générale, en effet « pas gêné » (au sens de Karine Berger), a cependant fini par lâcher le morceau en avouant que la loi de « séparation » n’allait le séparer que de 1,5 % du total de ses activités… » (1)
Quelle efficacité... pour le bien public bien entendu !
Concernant la Loi organique relative à la transparence de la vie publique, VR suit le mouvement : point trop n'en faut. Disons simplement ici que le citoyen lambda qui veut connaître le patrimoine de son député doit montrer patte blanche à la préfecture et jurer la non-divulgation de ce qu'il va découvrir. On peut résumer en qualifiant cette loi de transparence privée.
Il nous faut signaler ici le comportement de Claude Bartolone : le fils d'un rital immigré comme il l'a souvent répété dans sa communication, lui qui s'insurge contre la démocratie paparazzi, étant un peu gêné aux entournures rien qu'avec sa magnifique bicoque de 380 m2 avec vue imprenable sur Paris (2) estimée à 2 millions d'euros, est finalement non-votant lors du scrutin n°595 (en lecture définitive) du 17 septembre 2013.
Les 2 votes de Valérie Rabault dans la nuit du 16 décembre 2015 sur l'amendement 340 relatif à l'évasion fiscale sont sans ambigüité : elle est contre la transparence.
Qu'on se le dise : VR n'aime la transparence qu'à dose homéopathique.
Alexandre Anizy
PS : pour les tartuffes socialistes socialistes Vincent Peillon, Jacques Julliard, Denis Olivennes, Jean Glavany, Lionel Jospin, Jean-Pierre Jouyet, il faut lire
http://www.alexandreanizy.com/article-36363783.html
http://www.alexandreanizy.com/article-36450987.html
http://www.alexandreanizy.com/article-36244236.html
(1) cité par Frédéric Lordon, dans "la régulation bancaire au pistolet à bouchon", sur son blog du Monde Diplomatique le 18 février 2013.
(2) Canard enchaîné du 30 avril 2013
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Par rozalux le 23 Janvier 2016 à 16:50
Trois fois rien : l’affaire d’une génération… 30 ans ! Bien pratique, ça, pour supprimer les libertés et museler sans peine toute contestation de l’ordre établi.
« Interrogé par la BBC, le Premier ministre a laissé entendre que l’état d’urgence pourrait être maintenu jusqu’à la défaite de Daech. L’Elysée le prolongerait dans un premier temps de trois mois.
Dans une interview à la BBC diffusée vendredi 22 janvier, Manuel Valls revient sur les intentions de la France concernant une éventuelle prolongation de l’état d’urgence sur son territoire. Interrogé sur le sujet, le Premier ministre répond: « le temps nécessaire ». « Tant que la menace est là, nous devons utiliser tous les moyens, a-t-il répondu ajoutant: jusqu’à nous nous débarrassions de Daech ». « Est-ce que vous pouvez en finir? Beaucoup disent que c’est le combat d’une génération… 30 ans… », lui demande la BBC. « Je le crois. Et il faut dire la vérité, pas seulement aux Français, mais à tous ceux qui sont concernés par le terrorisme. C’est une génération qui peut être concernée par cette guerre », estime le chef du gouvernement ».
Lire la suite sur Challenges.fr
Repris par : Manuel Valls à la BBC : « L’état d’urgence devrait être maintenu jusqu’à la défaite de Daech »https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/
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