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    Chomeurs a vos poches

    A quelques semaines des négociations sur la convention d’assurance chômage, et le jour même où François Hollande présentait son plan pour l’emploi, la Cour des Comptes a dévoilé ses recettes pour combler le déficit du régime d’assurance chômage. Au menu : baissedu taux de remplacement (montant de l’allocation par rapport au dernier salaire, réduction de la durée d’indemnisation pourles chômeurs âgés et pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.....). Le montant estimé du déficit est de 30 milliards fin 2016, 35 milliards en 2018. Juste le même montant que le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) dont on sait qu’il a servi, pour l’essentiel, à nourrir les dividendes et autres spéculations. Ce chiffre-là, la Cour des Comptes ne le voit pas. Comme beaucoup d’autres.Au moment où le Président de la République présentait son énième plan pour l’emploi, la Cour des Comptes dévoilait,pour appuyer les propos de celui-ci, quelques-unes de ses propositions afin de réduire le déficit de l’assurance chômage.

    Pas de réelle surprise. Dans le viseur, l’indemnisation des chômeurs jugée trop longue, trop élevée, trop coûteuse, qu’il convient de diminuer.

    Après le coût du travail, le coût du chômage !

    Et de comparer, pour bien prouver la solidité de ses arguments,la situation des chômeurs d’autres pays européens loin de bénéficier d’autant de largesses que leurs homologues français.

    Cette attaque n’est pas nouvelle. Elle revient régulièrement avant chaque mauvais coup porté au monde du travail et chaque renégociation de la convention d’assurance chômage. Pour le coup, la Cour des Comptes joue tout de même petit bras ! Sûr qu’en cherchant bien, elle trouverait des pays, en dehors de l’Europe, où le chômage est encore moins indemnisé, voire pas du tout ! Pourquoi se gêner ? C’est bien connu, il y a toujours plus malheureux et plus pauvres que soi ! Plus riches aussi !

    Les privilégiés ne sont pas chez les privés d’emploi 

    Car au moment où le Président de la République présentait son énième plan pour l’emploi et la Cour des Comptes sa proposition de réduire les allocations chômage, OXFAM (ONG spécialisée dans la lutte contre la pauvreté et pour la justice sociale) révélait, elle, dans son rapport annuel, que les inégalités dans le monde ont atteint, en 2015, des sommets inégalés.

    62 ultra-riches possèdent plus que 3,5 milliards de personnes dans le monde, soit 1760 milliards de dollars (en augmentation de 44% depuis 2010). 1% de la population mondiale détient un patrimoine supérieur à celui des 99 autres.

    Et la France n’est pas en reste. 10 % des plus riches se sont accaparés plus de la moitié de l’augmentation des richesses depuis l’an 2000.

    Curieusement ces chiffres-là, la Cour des Comptes ne les voit pas !

    Pas plus que les 200 milliards d’aides diverses versées aux entreprises dont on attend toujours le bilan de leur utilisation. Pas plus que les 50.5 milliards d’euros de dividendes versés en 2014 aux actionnaires par les sociétés non financières. Pas plus que les 3,49 millions de personnes, sur les 6,13 millions inscrites à Pôle emploi qui ne perçoivent aucune indemnité chômage, et dont on ne peut décidément pas accuser de vider les caisses de l’UNEDIC !

    Étrange aveuglement, bien utile pour faire porter le chapeau aux victimes et exonérer de toute responsabilité ceux qui continuent de s’engraisser.

    Ce ne sont ni le coût du travail, ni le montant des allocations chômage qui sont en cause mais bel et bien des choix économiques et politiques où seuls les intérêts de la finance et de la rente sont encouragés et privilégiés au mépris des salariés, de la création d’emplois donc des chômeurs.

    En 1981, sur 100 euros de richesses créées, 5 allaient la rémunération du capital. C’est 23 euros trente ans plus tard. Voilà la vraie prédation financière à laquelle il faut s’attaquer pour faire reculer le chômage : le coût du capital.

    SOURCE : Chômeurs, à vos poches ! Publié par BLOG-PCF-ARRAS

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  • Il est le deuxième groupe de BTP au monde. Et champion français du béton, concessionnaire d’autoroutes, de parkings, de stades, d’aéroports. Il veut saccager la zone humide de Notre-Dame-des-Landes. Mais Vinci, c’est aussi une liste, non exhaustive, de dossiers destructeurs de l’environnement. Et de juteux arrangements financiers.

    Veni vedi vinci

    Vinci : cinq lettres, un géant peu connu, le promoteur du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe et concessionnaire du site, a demandé à la justice l’expulsion immédiate des habitants historiques de la zone, qui refusent de quitter leurs terres. Le tribunal de Nantes a approuvé les expulsions lundi 25 janvier. L’éviction par Vinci de ces opposants permettrait le début des travaux de cette infrastructure très controversée.

    Mais qui connaît vraiment Vinci ? À Reporterre, nous avons eu envie de dresser un portrait du premier groupe de construction français. Qui est aussi le deuxième acteur du BTP (bâtiments et travaux publics) dans le monde, avec 38,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Réparties dans une centaine de pays, plus de 185.000 personnes sont salariées par ce mastodonte.

    Quand l’État français décide de confier la construction et la concession de grands projets à une entreprise privée, la firme implantée à Rueil-Malmaison, près de Paris, remporte souvent le contrat. Elle gère ainsi 4.386 kilomètres d’autoroutes, de nombreux parkings souterrains, des stades, et même l’éclairage public de certaines communes. Le groupe se développe aussi à l’étranger. Un des principaux axes de sa stratégie est de se développer dans les aéroports, à l’étranger - et en France. Il en exploite 33. Pour connaître le détail des activités de Vinci, c’est par ici.

    Mais il y a évidemment un revers à la médaille. Bulldozers et pelleteuses massacrant l’environnement, soupçons autour de l’attribution des marchés, conditions de travail de ses salariés. Voici la liste, non exhaustive, des casseroles du géant du BTP.

    1. La LGV entre Tours et Bordeaux : désastre commercial et environnemental

    Quand les patrons de Vinci veulent en imposer devant un futur client, parions qu’ils parlent de la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux. En quatre ans, le groupe a bâti 340 kilomètres de voies nouvelles, érigé 500 ponts et ouvrages d’art, déplacé 60 millions de mètres cubes de terre. Liséa, le consortium mené par Vinci chargé de l’exploitation de la ligne, a d’ailleurs publié une vidéo sur internet dont le titre en dit long sur la fierté que représentent ces travaux pour le groupe : « Embarquez pour le survol du chantier en full HD ! ». Filmé à l’aide d’un drone, cette vidéo de 24 minutes et 40 secondes sur fond de musique pop montre l’ampleur du chantier... et des dégâts sur l’environnement.

    Tout à leur émerveillement, les dirigeants n’ont pas vu arriver la catastrophe commerciale. Vu les sommes investies par Vinci, le péage payé par la SNCF sur l’axe Paris-Bordeaux va beaucoup augmenter. Pour faire des économies, le groupe ferroviaire va programmer en moyenne 16,5 allers-retours quotidiens, soit une dizaine de moins que prévus initialement, et privilégier les trains directs pour ne pas diminuer l’attrait commercial de la ligne. Du coup, non seulement Vinci aura moins de recettes que prévu, mais en plus, plusieurs élus ont décidé de suspendre leur financement après s’être rendus compte que le TGV allait bien passer chez eux, mais sans s’arrêter.

    LIRE LA SUITE :

    Les dix casseroles de Vinci, bétonneur de Notre-Dame-des-Landes

    http://www.reporterre.net/Les-dix-casseroles-de-Vinci-betonneur-de-Notre-Dame-des-Landes


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  • A l'appel de mouvements de gauche et de défense des droits de l'Homme, plusieurs centaines de personnes ont défilé cet après-midi dans le centre-ville de Poitiers pour protester contre l'état d'urgence et la déchéance de nationalité. Ils étaient une centaine ce matin à Châtellerault.

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    Malgré la pluie, les opposants à l'état d'urgence et au projet de déchéance de nationalité ont en grande partie réussi leur rassemblement de protestation cet après-midi dans le centre de Poitiers. Entre 400 (police) et 600 personnes, beaucoup porteuses de pancartes ou de banderoles hostiles à la politique sécuritaire du gouvernement, ont défilé dans le calme entre l'Hôtel de Ville, Notre-Dame et le Palais de Justice.

    Par-delà la dénonciation de "l'atteinte aux libertés", cette manifestation antigouvernementale a permis à la gauche de la gauche de tester sa capacité de mobilisation. La CGT, principal syndicat ayant appelé à cette manifestation, n'a pas manqué l'occasion de dénoncer ce qu'elle considère comme des attaques de la liberté syndicale, préparant en cela le prochain rassemblement qu'elle organise en solidarité avec les syndicalistes de Goodyear lourdement condamnés. Ce rassemblement aura lieu le 4 février à midi devant le Palais de Justice.

    SOURCE : Six cents manifestants à Poitiers contre l'état d'urgence - 30/01/2016 - La Nouvelle République


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  • "le temps est pourri, le gouvernement aussi"

    Au moins 600 citoyen(ne)s ont marché dans les rues de Tours, ce samedi, pour la levée de l'état d'urgence et contre la déchéance de nationalité... Sous une pluie battante, ils n'avaient pas peur de se mouiller !

    "Stop état d'urgence". Les manifestants étaient réunis à l'appel des collectifs "Nous ne céderons pas" et "Stop état d'urgence", qui regroupent notamment des syndicats (CGT, FSU), des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisations de défense des droits de l'homme (FIDH). Ils demandent la levée immédiate de l'état d'urgence, instauré après les attentats du 13 novembre 2015, et l'abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes, "des mesures qui heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d'une hypothétique sécurité", selon un communiqué des collectifs. C'est sur ce "désaccord politique majeur" que la garde des Sceaux Christiane Taubira a démissionné mercredi.

    A paris, des milliers de personnes ont commencé à se rassembler samedi après-midi, place de la République, pour protester contre l'état d'urgence.

     

    Manifestation-contre-l-etat-d-urgence-et-la-decheance-de-nationalite-a-Paris

    Les opposants à l'état d'urgence se mobilisent. Un rassemblement de plusieurs milliers de personne a commencé à Paris, place de la République, samedi en début d'après-midi, pour dénoncer sa prolongation. Certains entendaient défiler sous la pluie jusqu'à la place du Palais-Royal, où se trouve le Conseil d'État, qui a refusé mercredi de suspendre l'état d'urgence. Les slogans se sont adaptés aux circonstances météorologiques : "le temps est pourri, le gouvernement aussi".

    Des manifestations dans 70 villes. Des manifestations sont prévues samedi 30 janvier dans 70 villes en France.  Ces manifestations sont organisées alors que le gouvernement veut prolonger de trois mois supplémentaires l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 février. Le projet est présenté mercredi en conseil des ministres. Le Conseil de l'Europe s'est dit préoccupé par une prolongation.

    SOURCE : Manifestation contre l'état d'urgence et la déchéance de nationalité à Paris/http://www.europe1.fr/

    Lire aussi : Etat d'urgence et déchéance de nationalité: les opposants battent le pavé - 30/01/2016 - La Nouvelle République


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  • Les deux billets qui précèdent (lien vers le premier) contestent les discours catastrophistes sur les destructions massives d’emplois que provoqueraient la robotisation et d’autres technologies du même type. Mais il serait stupide de nier que sur certains segments d’activité cet effet destructeur existe et qu’il peut même être massif. Les technophiles (les plus ardents sont ceux qui vendent ces outils) ont un argument : cela soulagerait l’humanité laborieuse des tâches les plus pénibles ou les plus répétitives. Les technophiles de gauche ou écolo ajoutent : cela libère du temps et relativise encore plus la place du travail dans nos vies, sous réserve que le volume réduit de travail qui restera soit équitablement partagé, tout autant que les revenus correspondants.

    Lire : les limites écologiques du productivisme / JEAN  GADREY / Blog Médiapart

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    PHOTO : Transformation du travail : le numérique détruit-il massivement des emplois ? | Zevillage

     

    Face à la technophilie, voici un commentaire de mon premier billet dont je remercie l’auteur : « je puis témoigner du cas de mon secteur d’activité : composition de textes, maquette et mise en pages, où la quasi totalité des ouvriers et des artisans sont remplacés par des robots (à savoir par des logiciels, qui sont des robots « immatériels »). Là où il y a dix ou vingt ans il fallait une cinquantaine de personnes pour produire un livre ou un journal (clavistes, maquettistes, monteurs, etc.) il n’en faut plus que trois : un poste de saisie (journaliste pour les articles, robots pour le reste - annonces légales, cours de la bourse, météo et j’en passe), un secrétaire de rédaction qui pilote l’ordinateur/robot et un informaticien pour programmer le dit robot.

    Le résultat c’est bien entendu du chômage, de la perte de sens et une énorme perte de qualité. Le résultat c’est aussi moins de lecture, donc moins de lecteurs, parce que les pages ainsi montées deviennent « dégueulasses » et donc illisibles (ou peu lisibles), donc des entreprises qui ont lourdement investi dans leur propre perte à moyen terme : c’est un système qui se suicide lentement, mais à quel prix humain et civilisationnel… »

    Par contraste, on peut aussi trouver des cas où l’automatisation a constitué un progrès humain et social selon divers critères. Mais si elle avait vraiment contribué à réduire le « sale boulot », ça se saurait. Pratiquement partout, ce « dirty work » (voir sur AlterEcoPlus ce billet : recyclage, économie circulaire: emplois d’avenir ou «sale boulot»?) est aujourd’hui majoritairement effectué par des gens sous-payés, souvent des travailleurs migrants. Les robots, c’est bien trop coûteux pour remplacer cette main-d’œuvre.

    En fait, le plus surprenant avec la résurgence du thème des robots, c’est que tout se passe comme si c’était un phénomène nouveau ou en voie d’accélération subite alors qu’il n’en est rien. Si je me limite aux robots dans la production (principalement industrielle bien que d’autres secteurs soient concernés), leur apparition dans le secteur automobile date des années 1960 ! La diffusion de robots pilotés par des logiciels et dotés de capteurs a débuté dans les années 1980, et la progression des ventes mondiales de robots industriels depuis les années 1990 est vive mais pas explosive : 100.000 en 2000, autour de 200.000 aujourd’hui, en comptant le fait qu’il faut les remplacer car ils ne vivent pas très vieux, 12 ans en moyenne (source). C’est toujours et de loin le secteur automobile qui est en tête des investissements, et c’est toujours et de loin le Japon qui a la plus forte densité de robots dans ce secteur : 150 pour 1000 salariés, contre 110 aux Etats-Unis et 28 en Chine.

    ROBOTS ET ECOLOGIE

    Dans aucun des discours soit très alarmistes (sur l’emploi) soit beaucoup plus optimistes (les robots émancipateurs), je n’ai vu la moindre allusion aux faits suivants : les robots et autres technologies semblables, c’est beaucoup d’énergie, beaucoup de matières premières et de minerais devenant rares, ce qui rendra impossible la généralisation de ces outils non seulement dans l’industrie mais aussi là où on annonce leur avenir radieux : domotique, médecine et chirurgie, transports (pilotage automatique, voiture se dirigeant elle-même…), exploration de l’espace et des mers, etc. Et je ne parle même pas de leur généralisation dans les pays du Sud.

    L’analyse à la fois écologique et économique (du fait du coût croissant de l’énergie et des minerais) du jugement des « performances » des nouvelles technologies existe depuis une dizaine d’années pour l’informatique, les serveurs et les réseaux, qu’il s’agisse de mesurer leur consommation d’énergie, l’empreinte carbone des ordinateurs et de leur usage ou encore celle d’une consultation sur le Net. Les chiffres obtenus impressionnent (autour de 10% de la consommation électrique mondiale) et ils sont en vive croissance : on est à l’opposé du qualificatif « immatériel » souvent utilisé.

    Je n’ai rien trouvé en revanche pour les robots, dont on sait juste qu’ils sont très énergivores. Le point central selon moi est le suivant : la robotisation de la production est la forme extrême de l’industrialisation productiviste et ses impacts écologiques tiennent largement au volume lui aussi croissant des matériaux et ressources transformés. Produire toujours plus avec autant ou moins de travail (les fameux gains de productivité du travail), c’est le plus souvent consommer plus de matières et d’énergie, avec plus de rejets. On se heurte alors forcément à la raréfaction physique et à des coûts croissants à long terme. Le long terme n’est pas la préoccupation des industriels vendeurs et utilisateurs de robots, mais ils finiront par en rencontrer les manifestations.

    Je vais prendre un exemple non industriel avant de conclure. Les robots ont commencé à se diffuser dans l’élevage, en particulier pour la traite. Il ne s’agit plus seulement des trayeuses électriques à l’ancienne, qui supposaient une intervention humaine, mais de vrais robots où les vaches laitières viennent elles-mêmes se positionner : « les salariés trayeurs ont laissé la place à des bras robotisés qui lavent les mamelles, branchent les gobelets et appliquent un produit de trempage après la traite. ». Fort bien, mais dans l’exemple de réussite mis en avant en Australie l’éleveur est « propriétaire de quatre fermes et de 1.350 vaches ». Il s’agit malgré tout de pâturage (dans cet exemple). Il faut très peu de main d’œuvre, au point que « « une personne seule peut facilement gérer un troupeau de 600 vaches le temps d’un week-end ». Belle libération de temps dans l’agriculture…

    Ce n’est pas la seule technique de robot de traite. D’autres, qui existent en France peuvent fonctionner sur des exploitations de taille moyenne, par exemple 50 à 100 bêtes, mais à un coût élevé (140 000 euros à l’achat plus 20 000 euros par an).

    Les articles sur la question ressemblent à des contes de fées, ou à des pub, ce qui est parfois identique. Tout se passe comme s’il n’y avait qu’un modèle d’agriculture viable : à grande ou assez grande échelle. Tout se passe comme si l’élevage des bovins était destiné à croître, comme si la quête de gains de productivité était une finalité indiscutable. Et alors oui, sur cette base, les robots sont sympa.

    Mais, dans ce cas comme pour le commerce (billet précédent), et comme pour certains secteurs industriels, un avenir socialement et écologiquement soutenable est-il du côté des « usines à vendre », des « usines à vaches et à lait », à poulets, à porcs, à tomates, fraises ou maïs, et des gains de productivité à perte de vue ? Est-il du côté de la consommation croissante de viande, de lait, de voitures, de téléphones portables, de tout ?

    Si l’on répond non à ces questions, ce qui est mon cas, on pourrait presque en conclure que la plupart des robots et des automates n’ont pas d’intérêt pour la transition et qu’au contraire ils sont essentiellement des machines à faire de la croissance matérielle et à surexploiter encore plus la nature. Quitte à impulser des recherches et des innovations, il vaudrait mieux les orienter vers des gains de qualité de vie, de travail et de soutenabilité que vers des gains de productivité tous azimuts. Et soumettre le tout à des évaluations citoyennes.

    Qui plus est, cela pourrait contribuer à créer… des millions d’emplois ayant du sens. Car si le productivisme et la robotisation n’ont pas eu comme effet de « supprimer des millions d’emplois », ils ont en revanche empêché de créer beaucoup d’emplois utiles et ayant du sens.

    P.S. Je n’ai pas évoqué les imprimantes 3D, autre grand espoir des rifkiniens de droite et de gauche, mais j’en avais déjà parlé. Je n’ai pas non plus envisagé le thème des « robots écolo » : des robots pour traiter le cœur de Fukushima, ou, sur un mode humoristique, pour remplacer les abeilles (une bonne campagne de Greenpeace) ou la « robotique au service de l’agro-écologie», ou mieux encore « Comment les robots écolos vont sauver la planète »… Je suis très sceptique dans ces deux derniers cas aussi, mais ça n’a guère de rapport avec le thème central de ces trois billets et il faut bien que j’arrête ma prose.


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