• Pour compléter cet article de l’expert reconnu qu’est William Engdahl, il peut être utile de relire l’excellente analyse de fond publiée sur le blog https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/fin 2014 : Comprendre la géopolitique de la troisième guerre mondiale. OD

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    « La Russie a tout simplement pris d’importantes mesures qui, au moins pour une énorme partie du marché pétrolier mondial, briseront le monopole actuel de Wall Street sur la cotation du pétrole. Ces mesures font partie d’une stratégie à long terme visant en particulier à découpler le dollar US de la très importante exportation pétrolière russe, aujourd’hui talon d’Achille de l’économie russe.

    En novembre dernier, le ministère de l’Énergie russe a annoncé qu’il allait commencer à tester le négoce de son pétrole coté sous son nouveau standard. Bien que cela puisse sembler de la petite bière pour beaucoup, c’est capital. En cas de succès, et il n’y a aucune raison pour que ce n’en soit pas un, le prix standard du contrat à terme pour le pétrole brut russe sera négocié sur les marchés russes, et son prix sera fixé en roubles et non plus en dollars US. Cela fait partie de la démarche de dé-dollarisation discrètement lancée par la Russie, la Chine et un nombre croissant d’autres pays.

    La cotation standard du pétrole est au cœur de la méthode utilisée par les grandes banques de Wall Street pour contrôler les prix mondiaux du pétrole. Le pétrole est la plus importante matière première négociée en dollars dans le monde. Aujourd’hui, le prix du pétrole brut russe est référencé à ce qui est appelé le standard Brent. Le problème est que le gisement Brent, et d’autres grands champs pétrolifères de mer du Nord, étant en grand déclin, cela signifie que Wall Street peut utiliser un étalon dégressif pour tirer profit du contrôle de volumes de pétrole extrêmement plus grands. L’autre problème est que le contrat Brent est contrôlé essentiellement par Wall Street et les manipulations de dérivés des banques, comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP MorganChase et Citibank.

    La disparition du « pétrodollar »

    La vente de pétrole libellée en dollars est essentielle pour soutenir le dollar US. À son tour, le maintien de la demande de dollars des banques centrales du monde – afin d’alimenter les réserves de change servant à financer le commerce extérieur des pays comme la Chine, le Japon ou l’Allemagne – est essentiel pour que le dollar US garde le statut de première monnaie de réserve mondiale. Ce statut est l’un des deux piliers de l’hégémonie US depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, son deuxième pilier étant sa suprématie militaire mondiale.

    Les USA financent leurs guerres avec l’argent des autres (…)

    Lire la suite :[Dé-dollarisation] La Russie casse le monopole de Wall Street sur la cotation du pétrole (F. William Engdahl) / https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/


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  • Au Royaume Uni, d’après OXFAM, en 2013 16 % des parents devaient se priver pour nourrir leurs enfants …

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    En France nous avions Marie-Antoinette qui avait conseillé aux pauvres qui n'avaient plus de pain de manger de la brioche (du moins, c'est ce que dit la légende car ce ne serait qu'une invention de Rousseau)... mais c'était au 18ème siècle. David Cameron, lui, est Premier ministre du Royaume-Uni mais ce qu'il a déclaré ce lundi 11 janvier 2016 n'est pas loin de cette idée.

    Pour être moins pauvres, les pauvres doivent économiser

    Lors de son discours de lundi 11 janvier 2016, à l'occasion du lancement du nouveau programme du parti Conservateur britannique pour lutter contre la pauvreté, David Cameron a eu une formule plutôt malvenue. Sa solution pour sortir les pauvres de la pauvreté serait de leur apprendre à mettre de l'argent de côté.

    "Economiser est une habitude qui doit commencer tôt... Nous allons voir ce qu'il est possible de faire dans ce domaine" a déclaré le Premier ministre. Le but du jeu serait de permettre aux "personnes ayant de faibles revenus de se créer une réserve pour les jours les plus difficiles".

    Mettre de côté pour faire face aux adversités... en voilà une solution ! Sauf que quelqu'un lui a fait remarquer que son plan risque de tomber à l'eau.

    Pour économiser... il faut avoir de l'argent en plus

    Les critiques n'ont pas manqué au lendemain de ce discours : à commencer par le fait que, selon une récente estimation, la fortune de David Cameron a atteint 5,3 millions d'euros... au minimum. Difficile, pour les Britanniques, d'accepter une telle leçon.

    Mais ce qui pose problème c'est que le plan de David Cameron ne fonctionne pas. John Dickie, directeur du groupe de lutte contre la pauvreté des enfants en Ecosse, a mis le point sur un détail fondamental :

    "Trop de familles n'ont même pas assez d'argent pour mettre de la nourriture sur la table et payer les factures... alors économiser..."

    SOURCE : David Cameron conseille aux pauvres "d'économiser" pour... ne plus être pauvres / http://www.economiematin.fr/


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  • Le gouvernement grec a présenté un projet de réforme du système des retraites, conformément au mémorandum. Mais ce projet – déjà sévère pour les futurs retraités – sera sans doute rejeté par les créanciers.

    Retraités grecs se battant pour leurs pensions

    L’année commence donc en Grèce avec un chantier immense pour le gouvernement d’Alexis Tsipras : la réforme des retraites promises aux créanciers.Cette réforme représente, en réalité, une deuxième étape. Le troisième mémorandum signé par la Grèce avec les créanciers le 19 août prévoyait en effet deux types de mesures sur l’assurance vieillesse. Les premières étaient spécifiées : il s’agissait de décourager les départs en préretraite, de supprimer d’ici à 2019 le complément versé aux retraités les plus fragiles (EKAS) et de reporter l’âge de la retraite à 62 ans avec 40 ans de cotisations et à 67 ans avec 15 ans de cotisations au moins. Ces mesures ont été adoptées parmi la longue série de « réformes » présentées au parlement grec, la Vouli, cet automne.

    Mais il restait l’essentiel : la réforme générale du système. Cette dernière était officiellement laissée dans le mémorandum à l’appréciation du gouvernement grec.Mais avec un objectif : réduire chaque année les dépenses du système hellénique de pensions de 1 % du PIB, soit grosso modo, 1,7 milliard d’euros. C’était donc la seule contrainte que fixait le mémorandum, mais les créanciers avaient déjà fait savoir une grande partie de leurs vœux, notamment l’unification du système de retraite et une baisse des pensions.

    Lire la suite :Grèce : le gouvernement présente sa réforme des retraites – Anti-K

    Pas d’union nationale sur la réforme

    Le gouvernement Tsipras ne pourra pas s’appuyer, comme le souhaitait l’Eurogroupe, sur une « large entente » au sein du parlement. Les appels du pied répétés d’Alexis Tsipras depuis début décembre à l’opposition pour soutenir sa réforme ont été rejetés. Lundi et mardi, tous les partis d’opposition ont faits avoir leur rejet de ces mesures. On a, du reste, vu un spectacle assez singulier : le Pasok, qui avait promu et soutenu les précédentes coupes dans les pensions, a fortement critiqué ces nouvelles baisses. Pas moyen donc d’affirmer que ce projet dispose d’un large appui de la représentation nationale.

    La stratégie de communication du gouvernement

    Selon toute vraisemblance, le projet grec sera donc retoqué par les créanciers.Mais peut-être faut-il y voir là une forme de mouvement stratégique du gouvernement Tsipras qu’il a déjà tenté au cours de l’automne. Les créanciers vont rejeter cette proposition et Alexis Tsipras le sait parfaitement. Mais, partant, ils vont endosser le mauvais rôle. Alexis Tsipras pourra alors arguer de la nécessité et du manque de liberté du gouvernement pour faire passer – avec quelques aménagements pour les plus pauvres – les propositions des créanciers. L’essentiel est alors de se présenter comme une victime des créanciers, mais une victime qui a lutté. Cette volonté d’afficher sa lutte – même perdue d’avance – est désormais la marque politique du gouvernement d’Alexis Tsipras.

    Source :La Tribune


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  • Une manifestation s’est tenue à Cologne samedi 9 janvier contre les violences faites aux femmes. Une réponse féministe à l’exploitation raciste et sexiste des agressions du Nouvel An en Allemagne.

    RESPECT

    Source : entreleslignesentrelesmots.wordpress.com  - 11/01/2016  - Florence-Lina Humbert

    Après les événements de la nuit du Nouvel An à Cologne et ailleurs, les réactions anti-réfugiés que la majorité centre droit (CDU) – gauche bien-pensante (SPD) craignait tant ont été littéralement pulvérisées par la manif de ce samedi :

    « Non aux violences sexistes, non aux violences contre les femmes, pénalisation des violeurs et des agresseurs d’où qu’ils viennent ».

    Le véritable fléau a été très bien identifié : la tolérance voire l’indifférence de la société allemande, de sa justice, de sa police et de ses institutions à l’égard des atteintes aux droits des femmes, des violences qu’elles subissent jour et nuit, dans l’espace public comme dans l’espace privé. La droite xénophobe en est pour ses frais avec ses tentatives de récupération.

    Les femmes ne sont pas dupes :dans un pays qui ne pénalise pas sérieusement le viol, et qui ne reconnait même pas les atteintes sexuelles autres que le viol, où la jurisprudence précise noir sur blanc que « toucher les parties génitales de quelqu’un » ne peut pas être considéré comme un délit, où la femme est proposée sous forme de marchandise à consommer dans les publicités pour les bordels omniprésentes sur les murs et sur les bus, on ne peut pas faire comme si les violences sexuelles avaient été brusquement importées de Syrie ou d’ailleurs par quelques réfugiés alcoolisés.

    Ce que les femmes réclament c’est la fin de l’impunité pour les violeurs et les harceleurs, quelle que soit leur couleur.

    Le ministre de la justice Heiko Maas (SPD) a été maintes fois interpellé par les associations de terrain sur le sujet de la révision du paragraphe 177 sur le viol et brille lui aussi par son immobilisme.

    C’est de cette omnipotence et cette impunité masculine que les femmes veulent se débarrasser maintenant, et, – malaise chez les hommes allemands ?… il n’y avait pas d’hommes dans la manif (ou très peu). A quand la révolution ?


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  • <summary></summary> BRUNO ODENT / l'Humanité / 11.01.2016

    Cologne vit sous le choc des multiples agressions perpétrées contre des femmes dans la nuit du 31 décembre. Les nationalistes se déchaînent, prompts à utiliser la présence éventuelle de réfugiés parmi les suspects.
    RASSEMBLEMENT DE PROTESTATION SAMEDI À COLOGNE. «PAS DE VIOLENCES CONTRE LES FEMMES, NI À COLOGNE NI À LA FÊTE DE LA BIÈRE

    Les agressions sexuelles contre des dizaines de femmes dans la nuit de la Saint-Sylvestre, à Cologne, enflamment le débat outre-Rhin. Si les enquêteurs restent très prudents quant à l'identification des coupables, ils laissaient cependant entendre hier que ces exactions seraient le fait d'un ou de plusieurs gangs de malfrats d'origine maghrébine qui auraient fait appel au renfort de jeunes réfugiés. Le ministre de la Justice, Heiko Maas (SPD), s'est dit persuadé que ces interventions auraient été « coordonnées ». La révélation de l'ampleur du phénomène ­ la police de Cologne a reçu près de 400 plaintes de femmes pour vol à la tire, agressions sexuelles et deux pour viol ­ suscite une énorme émotion. Plusieurs militantes féministes font part de leur dégoût. « Respectez-nous. Nous ne sommes pas du gibier même quand nous sommes nues », clamait, pancarte à la main, l'une de ces militantes qui est restée une dizaine de minutes en habit d'Ève sur le parvis de la cathédrale.

    Katja Kipping, coprésidente de Die Linke, demandait que l'on fasse preuve de « la plus grande fermeté » à l'égard de ces actes criminels contre l'image et le corps des femmes.

    Merkel pressée par les nationalistes

    Au plan politique, les voleurs et violeurs de la Saint-Sylvestre ont enclenché un funeste tango avec les joueurs de flûte des diverses formations nationalistes, à droite et à l'extrême droite. Les lourds soupçons pesant sur la présence de réfugiés parmi les auteurs des exactions contribuent à donner au débat, déjà très vif autour du droit d'asile, une dimension nauséabonde. D'aucuns, comme les dirigeants du mouvement Pegida, n'hésitent pas à pratiquer l'amalgame pour présenter tous les réfugiés comme des agents infiltrés du djihad et faire des événements du 1er janvier la preuve d'une extension de la « guerre des civilisations » sur le sol allemand. Leur manifestation, à laquelle participaient des hooligans arborant le salut nazi, a dégénéré samedi dans la violence, L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), le parti d'extrême droite, omniprésent sur la scène médiatique, est donné désormais entre 9 % et 10 % des intentions de vote par les sondages.

    <aside>

    La présidente du FN n'a pas tardé, à l'instar de ses collègues nationalistes d'outre-Rhin, à instrumentaliser les événements de Cologne. Elle a fait part, samedi, de « son effroi » en s'emparant de l'étendard de la protection « de la liberté et de la dignité, un acquis précieux des femmes ».

    </aside>

    La chancelière est placée une nouvelle fois sur la défensive sur la question de l'immigration. Pressée par les nationalistes de son propre camp ­ les chrétiens sociaux bavarois (CSU) ont été parmi les premiers à instrumentaliser les événements de Cologne ­, elle a annoncé, durant le week-end, une accélération à venir du régime d'expulsion des demandeurs d'asile, traduits en justice.

    Un arsenal de mesures sécuritaires

    Angela Merkel accélère un tournant restrictif, engagé depuis plusieurs semaines. Une loi révisant le droit d'asile national en écarte d'office les demandeurs issus de pays dits « sûrs » comme le Kosovo ou même... l'Afghanistan. Les procédures de reconduite à la frontière des demandeurs « recalés » sont diligentées. Au récent congrès du parti chrétien-démocrate (CDU) à Karlsruhe, la chancelière n'avait pas hésité à dénoncer, devant un auditoire ravi, le « mensonge mortel » que représenterait un « multiculturalisme » qui conduirait à « l'établissement de sociétés parallèles ». Un arsenal de mesures, prévoyant un renforcement de contrôles policiers ou l'extension de la vidéosurveillance, a été annoncé hier par le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière.

    Ces surenchères, sécuritaire et répressive, prévient l'opposition (Die Linke, Verts) au Bundestag, ne sont « pas utiles » et pourraient être très contre-productives en alimentant un climat de défiance entre les populations.


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