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Par rozalux le 19 Novembre 2015 à 16:28
Le Comité confédéral national de la CGT réuni les 17 et 18 novembre 2015, tient à témoigner son soutien et sa solidarité à l’ensemble des familles touchées par la tragédie du vendredi 13 novembre. Elle salue à nouveau la mobilisation extraordinaire de l’ensemble des agents des services et entreprises publiques.
Ces attentats, perpétrés sur des lieux de culture et de vie, frappent et concernent chacune et chacun d’entre nous, toutes les populations de toutes religions, origines ou nationalités et particulièrement la jeunesse. Des salariés, des adhérents d’organisations syndicales, sont au nombre des victimes, dont plusieurs de la CGT.
Les attentats qui ont touché la France, frappent les populations partout dans le monde, comme à Beyrouth et en Turquie dernièrement, ou lors de l’explosion de l’avion Russe.
Notre solidarité s’adresse à toutes les victimes de ces assassinats. Derrière ces atrocités, des discours trop souvent entendus reviennent à grands pas. La guerre ne règle rien, au contraire. Les lieux de tensions et conflits se multiplient avec leurs cortèges de morts, de destruction, de désolation et de haine. Les multiples interventions militaires (en Irak, en Lybie, en Syrie, etc.), loin d’instaurer la démocratie ont généré un appauvrissement des populations avec des centaines de milliers de victimes et une impasse économique et sociale. C’est le terreau sur lequel le terrorisme se développe, poussant des populations entières sur le chemin de l’exil.
Avant la fin de la 2ème guerre mondiale, lors de la déclaration de l’OIT en 1944, l’ensemble des pays de la planète avait affirmé que seule la justice sociale serait facteur de paix.
Bon nombre de gouvernements l’ont oublié et font le contraire.
La CGT réaffirme ses valeurs de paix et de fraternité dans son combat pour le progrès social, la démocratie, la liberté, la laïcité, nécessaires au bien vivre ensemble. Elle s’insurge contre l’invitation du front national à l’Elysée. Elle refuse toute stigmatisation des étrangers et amalgame entre immigration et terrorisme.
Aujourd’hui, la CGT prend note que le Président annonce dans son discours, ne plus considérer le pacte de stabilité comme un horizon indépassable. Elle exige donc un pacte de progrès, de démocratie sociale, d’éducation, de sécurité et de paix pour toutes les populations.
Nous sommes favorables à un renforcement de la sécurité et des libertés des citoyens. Il ne faut pas confondre des moyens et des effectifs de police et gendarmerie supplémentaires avec une restriction des libertés individuelles et collectives. De même, combattre, écarter les formes de radicalisation passe avant tout par le respect des droits fondamentaux d’accès à l’éducation, à la culture, à la santé et à l’emploi.
Ce n’est pas une quelconque modification de la constitution qui permettra de tarir les sources de financement et d’armement des terroristes. Il faut d’ailleurs souligner que l’Etat français est le 2ème pays vendeur d’armes au monde, devant la Russie et la Chine. La CGT exige l’arrêt de tout commerce d’armes avec les Etats qui entretiennent des liens avec les terroristes. Elle demande que la priorité soit donnée à la recherche de solutions multilatérales dans le cadre de l’ONU.
Elle refuse que les salariés et la population française, à travers des modifications de la constitution, soient placés de fait dans un état d’urgence permanent.
Elle refuse que l’expression revendicative et le mouvement social soient muselés.
Cette situation douloureuse touche la conscience de chacun des citoyens, mais c’est bien le combat pour la justice sociale qui fera reculer les guerres, le terrorisme, le fondamentalisme, la xénophobie, le racisme, l’obscurantisme et la régression.
Plus que jamais, la CGT appelle les salariés à refuser les reculs sociaux et se mobiliser pour les salaires, l’emploi, la réduction du temps de travail et l’amélioration des conditions de travail, la protection sociale, les libertés syndicales.
La CGT engage une large consultation des salariés, afin d’être à l’écoute et de partager avec eux ses propositions pour sortir de cette crise. Elle débattra de la nécessaire mobilisation à mettre en œuvre pour y parvenir.
Pour cela, le Comité confédéral national, appelle à poursuivre et amplifier la rencontre de ses syndiqués dans leurs syndicats, sur leurs lieux de travail.
Après le temps du recueillement, les rendez-vous revendicatifs et mobilisations programmés doivent avoir lieu en travaillant des modalités permettant d’assurer la sécurité des salariés. Pas plus qu’il n’y a de trêve dans les attaques contre le monde du travail, il n’y aura de trêve dans l’action syndicale pour le progrès social.
Notamment, le 2 décembre où la CGT appelle à une journée nationale d’action organisée en territoire, ayant pour thème « NON à la violence sociale, OUI à l’efficacité économique, sociale et environnementale ».
La CGT œuvre pour préserver les droits et la citoyenneté de tous. C’est en ce sens, qu’elle a sollicité une rencontre avec le Gouvernement, sur le contenu des futures modifications constitutionnelles envisagées et pour les mesures à prendre allant dans le sens des attentes des salariés, dans le cadre de l’état d’urgence.
Montreuil, le 18 novembre 2015
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Par rozalux le 18 Novembre 2015 à 17:31
«Bombarder Molenbeek»: cette bombe-là s’appelle aller-retour | Belgique - lesoir.be
Eric Zemmour suggérait à François Hollande de bombarder Molenbeek plutôt que Raqa, le fief de Daesh en Syrie. Du second degré dit la direction de RTL, obligée d’éteindre l’incendie.
La bombe est « tendance ». Il y a celle qu’on met autour de ses hanches, façon ceinture. Il y a celle qu’on lâche d’un avion. Et puis il y a celle qu’on jette sur Molenbeek au petit matin, et qu’on se prend dans la figure toute la journée. C’est ce qu’on appelle la bombe « aller-retour » : on la lâche en faisant le malin dans son petit pull orange, derrière un micro et entre les quatre murs d’un studio parisien, et puis, hop, elle vous revient en pleine lucarne, obligeant votre entraîneur à venir devant les caméras expliquer que c’était une tactique de jeu, mais pas un objectif.
De quoi s’agit-il ? De la dernière de Zemmour. Il est 21 h 40 et cela fait dix heures que j’essaye d’éviter l’objet qui a fait buzzer nos amateurs de sensations vite fortes, et vite vides.
En résumé donc, pour ceux qui n’auraient pas cliqué sur le soi-disant objet du délit, le sieur Zemmour, chroniqueur de son état, provocateur de profession, se paye François Hollande hier matin sur RTL. Il lui reproche de jouer au chef de guerre, de lancer une guerre sur la Syrie après celles peu victorieuses contre l’Afghanistan et l’Irak, le tout après avoir été le compagnon d’armes de l’Arabie saoudite et du Qatar qui ont nourri Daesh.
Il dénonce aussi la passivité des gouvernants socialistes qui aujourd’hui font les matamores, mais refusent, dit-il, d’enfermer les 10 000 terroristes répertoriés sur sol français, ou de mettre en prison les auteurs de méfaits, ou qui conservent ce Schengen qui fait circuler, selon lui l’ivraie, bien plus que le bon grain. Et le voilà donc qui conclut : « Au lieu de bombarder Raqa – fief de Daesh en Syrie ; NDLR –, la France devrait plutôt bombarder Molenbeek d’où sont venus les commandos du vendredi 13. »
Gros émoi, qui provoque ensuite la sortie de la direction de RTL précisant que Zemmour « n’a évidemment pas appelé à bombarder cette commune bruxelloise, mais utilisé le second degré pour démontrer que les bombardements en Syrie ne servent à rien, tant que les frontières européennes ne seront pas rétablies ».
Et alors ? Trois constats et trois messages à Mr Z ! (...)
Lire la suite de l'éditorial de Béatrice Delvaux sur le site du Soir de Bruxelles
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Par rozalux le 18 Novembre 2015 à 17:11
Après le carnage du 13 novembre
Face à une terreur de type fasciste, agissons pour la démocratie, le progrès social et l’internationalisme ! Non à la restriction des libertés publiques !Des attentats terribles au nom d’un projet de type fasciste
Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre, de terribles attentats ont eu lieu dans les Xe et XIe arrondissements de Paris ainsi qu’aux abords du Stade de France à Saint-Denis, faisant plus de 130 morts et plusieurs centaines de blessé-es. Notre émotion est immense. Nous sommes frappé-e-s de tristesse, choqué-e-s, révolté-e-s. Nous exprimons notre plus grande solidarité humaine aux blessé-e-s et aux proches des victimes.
Les attentats meurtriers de janvier 2015 étaient dirigés contre les personnels de Charlie Hebdo parce que ce journal avait publié des caricatures, contre un hypermarché casher pour tuer des juifs, contre des policiers pour tuer des représentant-e-s de l’Etat. En ce mois de novembre, les terroristes ont commis des massacres dans des lieux de divertissement et de rencontre grand public. Ces tueries ont pour objectif d’instiller la peur, de fragmenter la société en frappant de manière spectaculaire et violente la population civile.
Nous condamnons de toutes nos forces ces attaques, leurs instigateurs et ceux qui revendiquent ces attentats. “DAECH”, “l’Etat islamiste”, est une organisation djihadiste salafiste fanatique. Son projet politique, au nom d’un fondamentalisme islamiste, vise à instaurer dans l’ensemble du monde dit “arabo-musulman” un état totalitaire qui s’apparente au fascisme : instauration d’un gouvernement dictatorial régnant par la peur et la contrainte, mise à mort des opposant-e-s et dissident-es, suppression des libertés publiques, antisémitisme. Les populations civiles de ces régions sont victimes de cette politique meurtrière. Nous dénonçons et combattons cette politique et cette idéologie. Tout, dans ce projet et dans cette organisation, est en opposition complète aux valeurs qui animent notre action syndicale : la raison, la solidarité, la justice, la démocratie. Ce sont ces valeurs qui doivent continuer à guider notre action dans ces circonstances si difficiles.
Contre les récupérations et instrumentalisations
Déjà, les attentats sont l’objet de multiples récupérations et instrumentalisations, il faut les refuser et les dénoncer.
Les tentatives pour justifier une politique encore plus répressive contre les migrant-e-s sont indignes et inacceptables. Les amalgames de l’extrême droite doivent être combattus, et nous devons refuser que l’émotion soit utilisée pour développer le racisme. Alors que les attentats visent à diviser la population, les salarié-e-s et la jeunesse doivent refuser ce piège qui fait le jeu des fanatiques et de l’extrême droite.
Dans un contexte où le racisme a déjà le vent en poupe, que les personnes cataloguées « arabes » ou « musulmanes » subissent tout particulièrement, nous devons nous opposer à toute stigmatisation qui pourrait résulter d’une volonté politique d’assimiler à cet acte atroce des personnes sous prétexte de leur culture ou de leur religion, réelles ou supposées, alors que des réactionnaires rendent les musulman-e-s collectivement responsables des tueries. Nous nous proposons de travailler, comme professionnels de l’éducation, en dialoguant avec nos élèves, à déconstruire toutes les idéologies racistes et tous les fanatismes religieux.
Le Président de la République et le gouvernement instrumentalisent encore une fois les attentats pour en appeler à « l’unité nationale ». C’est une impasse pour le mouvement social et démocratique, cela vise à faire taire la conflictualité sociale et à unir la population derrière les dirigeant-e-s qui mènent des politiques extérieures impérialistes et des politiques intérieures antisociales, de stigmatisation raciste et anti-immigré-e-s, de chasse aux sans-papiers et de harcèlement des Roms. Ces politiques portent une lourde responsabilité dans le climat actuel et dans ses effets délétères. Ce n’est pas en le taisant que nous ferons régresser les fanatismes et les fascismes.
Des responsabilités politiques
Sans que cela ne remette en rien en cause notre condamnation des responsables et des commanditaires des attentats, il n’est pas possible de passer sous silence les responsabilités politiques des gouvernements français, européens et américains dans la situation actuelle.
Le djihadisme salafiste est l’enfant des monarchies du golfe, alliées de la France, il se nourrit d’une politique guerrière et impériale qui a toujours apporté son support aux dictatures au lieu de soutenir les oppositions laïques et démocratiques.
C’est en nous unissant avec les mouvements progressistes du monde entier que nous ferons reculer DAESH et ses acolytes. Les Kurdes qui luttent au Rojava ont besoin de notre solidarité.
Le fanatisme se nourrit ici de la politique de l’abandon des banlieues, des services publics, de l’école, de relégation des populations issues de l’immigration et de l’austérité, qui depuis des dizaines d’années engendrent la désespérance sociale et constituent un terreau favorable aux idéologies réactionnaires radicales, nationalistes ou religieuses.
Notre action syndicale doit se poursuivre pour donner des perspectives à tout-e-s les travailleurs/euses, précaires, privé-e-s d’emploi, en formation, pour une alternative sociale égalitaire et démocratique : c’est la meilleure manière de défaire durablement le fanatisme, le fascisme, le racisme.
Non à l’Etat d’urgence, non aux restrictions des libertés publiques !
Suite à ces attentats, le chef de l’État et le gouvernement mettent en œuvre une mobilisation nationale va-t-en-guerre qui se traduit par une intensification des interventions militaires et par l’instauration de l’état d’urgence, une mesure d’exception conférant notamment aux autorités civiles des pouvoirs de police exceptionnels et permettant de restreindre drastiquement les libertés publiques. Cet état d’urgence risque aujourd’hui d’être prorogé pendant trois mois. Le Président de la République entend également modifier la Constitution, la procédure pénale, les règles de la nationalité, etc., dans une logique toujours plus sécuritaire.
Dans l’Éducation nationale, une circulaire ministérielle « annule toute sortie scolaire (cinéma, musée, …) » et « tout déplacement en transport en commun public » pour la semaine (comme si la question pouvait être réglée la semaine prochaine). SUD éducation dénonce ces mesures anxiogènes pour les enseignant-e-s et plus encore pour les enfants.
Les terroristes s’en sont pris à des personnes dans des lieux de culture parce qu’ils haïssent l’émancipation dont elle est porteuse. Parce qu’écoles, cinémas et musées sont la meilleure réponse au fanatisme, ces lieux d’éducation et de culture doivent rester accessibles.
Déjà des rectorats et autres autorités académiques empêchent des réunions d’instances et des formations syndicales. Nous le dénonçons. Au nom de la nécessité d’être auprès des élèves dans le contexte actuel, l’institution fait pression sur les personnels pour qu’ils renoncent à leurs droits syndicaux et se saisit de ce prétexte pour entraver l’action collective. Les attentats ne doivent pas servir de justification à une restriction des libertés individuelles et collectives. Les droits de réunion et de manifestation doivent être garantis dans l’éducation comme ailleurs. Leurs restrictions seraient la victoire des tueurs.
Face à la haine et à la peur, solidarité et action collective
Partout en France, dans les rassemblements de solidarité en hommage aux victimes, des gens ont exprimé ce week-end leur refus de céder à la peur. Céder serait une fuite en avant qui mettrait à mal les valeurs de notre démocratie et offrirait ainsi aux assassins la victoire dont ils rêvent.
C’est pourquoi nous voulons le maintien et la réussite des manifestations prévues :
le 21 novembre contre les violences faites aux femmes,
le 22 novembre pour la solidarité avec les migrantes et les migrants,
le 24 novembre pour la mobilisation des retraité-e-s contre la baisse de leur niveau de vie,
le 29 novembre pour la justice sociale et climatique.SUD éducation continuera à œuvrer pour l’émancipation et la justice sociale, contre une société qui produit de l’exclusion, de la précarité, de la misère et de la violence. Notre place est au côté des forces du mouvement social et des peuples qui luttent pour leur liberté et le progrès social dans le monde.
Notre combat pour la justice sociale est légitime et doit être poursuivi quelles que soient les circonstances. À la haine et à la peur, opposons la solidarité et l’action collective.
Fédération SUD éducation, Saint-Denis, le 17 novembre 2015
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Par rozalux le 17 Novembre 2015 à 23:53
«Il faut un rassemblement de tous ceux qui peuvent réellement lutter contre cette armée terroriste. »
Editoriel de Jean-Emmanuel Ducoin pour l'Humanité du 18.11.2015
Il aura donc fallu 129 morts, des dizaines de blessés dont beaucoup risquent encore de perdre la vie, et un pays sous le choc d'un événement charnière et constitutif de notre histoire contemporaine pour que François Hollande réfléchisse à un autre paradigme et annonce, enfin, devant le Congrès réuni à Versailles, une sorte d'aggiornamento que l'on espère significatif. Le chef de l'État est pourtant loin du compte et de la raison, comme en attestent les frappes aériennes qui, depuis soixante-douze heures, ponctuent les nuits de l'engagement militaire en Syrie et sont la marque, de toute évidence, d'une incitation à l'escalade.
François Hollande comme la plupart des « grands » dirigeants du monde, d'ailleurs, refusent pour l'instant de répondre à la seule question qui devrait les hanter et dicter leurs actes comme leurs commandements :
Convient-il de gagner « la guerre » ou de contribuer à y mettre fin ?
Nous parlons, bien sûr, du conflit en Syrie, que les grandes puissances ont laissé prospérer sur les ruines d'une autre guerre, celle d'Irak, dont le règlement tronqué, après des années d'occupation états-unienne, ne s'est soldé que par le chaos et la déstabilisation de toute la région.
La diplomatie française est-elle prête à sortir, vraiment, de ses ambiguïtés ?
La principale est connue de tous : elle tient dans ce faux parallèle établi en toutes circonstances entre Daech, qui a revendiqué les assassinats de masse perpétrés en France, et le régime de Bachar Al Assad, dont nous sommes les premiers à souhaiter l'éradication, un jour ou l'autre, dans un second temps, pour dire les choses clairement.
Car, l'heure est à la priorisation des objectifs. Le premier consiste à abattre Daech, mais pas n'importe comment. François Hollande semble désormais convaincu qu'une coalition placée sous l'égide de l'ONU doit voir le jour, avec la participation de deux acteurs majeurs, Barack Obama et Vladimir Poutine. Il est temps, en effet, d'en finir avec la mise à l'écart des Nations unies, seules à même de dire le droit international et d'imposer des buts militaires et politiques précis.
Le combat contre l'horreur constituée en protoÉtat par Daech devra nécessairement prendre des formes violentes. Comment croire le contraire ? Mais il serait insensé que ce combat continue de se structurer en « état de guerre » et en « guerre des civilisations », avec son corollaire atlantiste. L'histoire récente nous l'enseigne : l'« état de guerre » menée par l'Occident provoque un ressentiment que les fous de Daech ou d'al-Qaida utilisent à leur profit. Cette guerre permanente nourrit la spirale des conflits sans issue.
Quant à la notion de guerre elle-même, au nom d'un « type inédit de guerre », elle pourrait déboucher sur la constitutionnalisation de lois d'exception permanentes, par lesquelles la République cesse d'être la République. Depuis lundi et la réunion du Congrès, la France n'est plus à l'abri. Les libertés publiques non plus.
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Par rozalux le 17 Novembre 2015 à 22:49
Le 13 novembre 2015, une série de fusillades et d’explosions ont endeuillé Paris et Saint-Denis, provoquant la mort d’au moins 130 personnes. Les auteurs de ces attentats, souvent des jeunes Français musulmans, ont motivé leur acte en invoquant l’intervention militaire de leur pays en Syrie contre l’Organisation de l’Etat islamique (OEI).
Deux jours plus tard, Paris a procédé à de nouveaux bombardements contre les positions de l’OEI en Syrie, principalement dans la « capitale » de l’organisation, à Rakka. Et, dorénavant, le gouvernement français comme l’opposition de droite s’accordent sur la nécessité de multiplier les « frappes » en Syrie. L’urgence de mener sur le front intérieur une « guerre » implacable ne les distingue pas davantage.
La seule question qui semble faire débat entre eux tient à la composition de la coalition internationale combattant l’OEI. Avec ou sans la Russie ? Avec ou sans l’Iran ? Avec ou sans le gouvernement syrien ? La politique étrangère française, dont le crédit a été largement atteint par une succession d’hypocrisies et de maladresses, paraît à présent se rallier à l’idée d’une alliance aussi large que possible. Une telle position est déjà celle que défendent l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre François Fillon et l’ancien ministre des affaires étrangères Alain Juppé. Tous exigeaient il y a encore quelques mois, ou quelques semaines, le départ préalable du président syrien Bachar Al-Assad ; tous y ont dorénavant renoncé.
Décidée de manière solitaire, sans débat public, sans participation autre que purement décorative du Parlement, dans un alignement médiatique conforme aux habitudes du journalisme de guerre, l’intervention militaire française soulève néanmoins plusieurs questions de fond.
Pour les réponses, Lire la suite : Ebriété guerrière (Le Monde diplomatique, 17 novembre 2015)
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