L'Insee a publié des données inédites sur la pauvreté en France, au niveau communal, qui confortent les analyses antérieures : le phénomène touche bien majoritairement les centres urbains.

 Les oreilles de Christophe Guilluy, le médiatique géographe, doivent siffler depuis ce matin, avec la divulgation par l’Insee de données inédites sur la pauvreté, au niveau de  la commune : “la pauvreté est dans l’ensemble plus forte dans les villes-centres des grandes aires urbaines (20% en moyenne), et dans les communes isolées hors de l’influence des villes (17% en moyenne)”, le poids de ces dernières étant à relativiser puisqu’”elles ne représentent que 5% de la population”. Le taux de pauvreté est défini comme “la part de la population dont le niveau de vie est en-deçà du seuil de pauvreté”, fixé à 60% du niveau de vie médian. Tirées du fichier localisé social et fiscal (Filosofi) sur l’année 2012, ces analyses infirment en effet en partie celle de l’auteur de La France périphérique, selon laquelle les villes sont davantage épargnées par la pauvreté.

SOURCE / [Carte interactive] La pauvreté, urbaine, trop urbaine - Lagazette.fr / POUR CONSULTER LES CARTES ET LES TABLEAUX PUBLIES PAR L’INSEE.

On y trouve :

• Un tableau sur le Niveau de vie pour les huit plus grandes aires urbaines.

• Une carte interactive pour 5 100 communes donnant leurs taux de pauvreté (etc.)

• Un tableau des villes les plus pauvres.

Voilà un aperçu pour les communes les plus représentatives du Pays de Loire/Touraine :

• Château-Renault : la ville qui présente le taux de pauvreté le plus élevé : 29,4% pour une évaluation à 60% du revenu médian. (Ce qui est la norme européenne). La part du chômage est de 15,4%.

• Amboise a un taux de pauvreté de 21,2 %, et une part indemnités chômage de 15 %.

• Bléré a un taux de pauvreté de 15,8 %, et une part indemnités chômage de 9,7 %.

• Montlouis a un taux de pauvreté de 13 %, et une part indemnités chômage de 10,4 % .

• Vouvray a un taux de pauvreté de 10%, et une part indemnités chômage de 7,4%.

La corrélation entre la part des indemnités chômage et le taux de pauvreté est saisissante.

Une petite réflexion sur la formation des « nouveaux cantons » :

Canton de St Pierre des Corps / Saint Avertin :lorsqu’on examine la situation de Saint-Pierre-des-Corps : un taux de pauvreté de 31,1%, et celle de Saint-Avertin, avec un taux de pauvreté de 9,3%, on comprend pourquoi la candidate (sortante) du Front de Gauche aux élections départementales avait toutes les chances d’être battue.

Par contre, le canton Montlouis/Chambray est remarquablement homogène (Taux de pauvreté de Chambray : 14,7) tant sur le plan social que sur le plan politique. Là, l’opération de fusion a réussi, le Conseiller Départemental socialiste a été réélu !

En conclusion de l’article de la Gazette des communes :

L’effet lissant trompeur de la fusion des régions

Sur le même sujet :

• Où vivent les pauvres ? L’Insee infirme définitivement la thèse de la France périphérique
• Les taux de pauvreté des 100 plus grandes communes de France
• « Les élites sont obnubilées par les métropoles » – Christophe Guilluy, géographe

Jean-Patrick Gille, député de Tours, mènera la liste tourangelle aux régionales. Il a été préféré à Jean-Marie Beffara, le bras droit de Marisol Touraine.

Premier commentaire : remarquable démarche démocratique qui détermine a priori, hors de l'expression des militants, qui mènera la liste du PS (Parti Libéral-Socialiste) pour les régionales. Ils n'ont pas peur du cumul des mandats ! A noter aussi qu'ils ont choisi pour diriger leur liste celui qui, lors des départementales, a insulté le Front de Gauche. A parier que les "frontamentalistes" auront quelques difficultés à voter pour cette liste, si par hasard elle parvient au deuxième tour.

La famille socialiste d'Indre-et-Loire lors des élections départementales à Tours, en mars (Avec les résultats qu'on connaît !)

Source de l'article (et PHOTO) : Au PS, le député Gille en tête de région - 20/05/2015 - La Nouvelle République Indre-et-Loire

Les élections départementales 2015 se terminent sur la victoire de la droite et l’entrée du Front National comme force politique structurée localement, sur fond d’abstention persistante.

Plus d’un jeune électeur sur deux n’a pas voté. 

Beaucoup de personnalités se sont amusés à commenter des sondages, en déplorant l’absence de débat politique, sans jamais en faire.

Ce sont les renoncements de la « Priorité Jeunesse » qui ont créé cette abstention. Ne pas poser la question des droits des jeunes et des moyens, pour que notre génération gagne la Liberté de choisir son parcours de vie et de l’assumer. Ce gouvernement qui « maintient un cap » qui satisfait la finance en est le responsable.

Avec toute l’aide du Front National pour faire élire des présidents au « 3^e tour », la droite va maintenant s’atteler à saccager le travail des élus de gauche, et particulièrement de ceux issus du Front de Gauche. Parce que Sarkozy, assisté de ses amis trop riches pour être honnête, est « en guerre contre l’assistanat », ce qui chez ces gens-là veut dire « solidarité ». Quand nous parlons de partager les richesses, ils entendent « Mon précieux dividende ».

Les slogans du Service Civique et de la Garantie Jeunes ne répondent pas besoinsd’accès à la santé, au logement pour tous, aux aspirations d’être payés à la hauteur de nos qualifications. Nous ne voulons pas de ces renoncements. Oui, il y a urgence : à envisager l’avenir, sans discriminations, quelques soient nos différences ou nos envies. Bref, l’Egalité et la Fraternité.

Nous voulons que tous   les jeunes relèvent la tête  . Avec les 165 élus communistes et du Front de Gauche (plus que ceux du FN) nous continuons le travail qui nous mènera notamment dans la rue le 9 avril prochain, à l’appel du mouvement syndical.

Le MJCF

Après les élections départementales

Quelles que soient les élections qui ont lieu en France ou dans les autres pays occidentaux, une constante s'est installée dans le paysage politique : l'abstention.

Si des fluctuations peuvent être observées entre les différents pays ou selon la nature des élections, pour autant, la tendance générale va toujours crescendo. Sans prétendre faire le tour de la question, plusieurs facteurs à l'origine de ce comportement peuvent être avancés: l'impact du capitalisme libéral libertaire sur la lutte des classes; les conséquences de la crise généralisée sur les masses populaires; l'abandon de la perspective de sortie du capitalisme par ceux qui en avaient l'objectif; l'implosion du système soviétique, etc.

À qui profite cette situation? Au capitalisme bien sûr, mais en l'espèce, à ses principaux acolytes: droite libérale et conservatrice, social-démocratie, réformistes de tous bords et, collatéralement, à l'ensemble des mouvements néofascistes.

Et qui en pâtit? En priorité la classe ouvrière et l'ensemble des travailleurs. Voilà bien une première contradiction: ceux qui se réfugient dans l'abstention en signe de contestation en sont les premières victimes.

« L’abstention concerne les jeunes de moins de 35 ans, les ouvriers, les individus les moins diplômés et les travailleurs à très bas revenus. »

La deuxième contradiction qui apparaît est plus subtile: à la défiance des abstentionnistes pour la classe politique s'ajoute une perte de confiance dans les institutions elles-mêmes, voire dans l'élection en tant que telle, comme moyen de changer leur situation.

La troisième contradiction tient au fait que la grande majorité de ceux qui contestent ce système politique sont les acteurs essentiels de la machine économique du capitalisme en crise.

En effet, selon les instituts de sondage, le profil sociologique des abstentionnistes est assez classique et montre que l'abstention concerne en tout premier lieu les jeunes de moins de 35 ans, les ouvriers, les individus les moins diplômés et les travailleurs à très bas revenus.

Cette fraction importante du peuple, qui pèse fortement dans le procès de production et le monde du travail, attend donc autre chose que des élections.

Certains politologues voient dans le recours aux partis néofascistes l'exutoire de la dimension contestataire de ces populations paupérisées. Mais rien n'est moins vrai. Si l'on prend les dernières élections départementales 2015 en France, qu'est-ce que nous observons: 50 % d'abstention, 25 % de votants pour le FN sur 50 % exprimés, soit 12,5 % des inscrits.

Donc, infiniment moins que les 50 % d'inscrits qui se sont abstenus. Bien évidemment, nous aurions tort de considérer que tous les abstentionnistes sont des contestataires en puissance.

Mais de la même manière, nous aurions tort de considérer que tous ceux qui votent pour le Front national sont aussi des contestataires en puissance. Beaucoup d'entre eux sont des lepénistes convaincus.

Quoi qu'il en soit, voilà un paradoxe auquel les vraies forces de changement doivent s'attaquer. On ne peut laisser en jachère la grande majorité des forces vives de la nation alors que la politique économique et sociale du capitalisme en crise généralisée n'a jamais autant mérité d'être démontée et combattue bien au-delà des urnes.

Tribune d’André Proneessayiste, auteur de la Fin du capital, éditions l'Harmattan.

SOURCE : humanite.fr–du 03/04/2015

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