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Par rozalux le 29 Mars 2015 à 23:31La droite serait en mesure de diriger 66 à 71 départements. Le FN n’en emporte aucun. Manuel Valls s’est encore accroché hier soir à l’argument de la « division » pour justifier un résultat désastreux, niant les efforts menés depuis une semaine, comme la colère d’une large part de l’électorat populaire de gauche.Sur le même sujet:
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Source de l'article : Départementales. La droite rafle un nombre historique de sièges | L'HumanitéPas de remise en cause de la ligne gouvernementale.Manuel Valls a choisi d’ignorer sur le fond le message des urnes, en mettant l’échec enregistré au second tour des élections départementales sur le compte d’une « gauche trop dispersée, trop divisée au premier tour ». L’exécutif ne porterait aucune responsabilité dans la débâcle, avec 26 à 33 départements perdus pour la gauche hier : « Les premiers signes de reprise économique sont là », s’est contenté de répéter le premier ministre, déroulant le programme – inchangé – de réformes prévues pour le reste du quinquennat. Une ligne qui trace d’emblée les limites et la portée d’un éventuel remaniement gouvernemental, le premier ministre s’attelant d’ailleurs à démentir les rumeurs à ce sujet, estimant vendredi qu’il n’était pas « l’urgence ».Toute la gauche s’attendait certes à une élection difficile. Mais les premiers résultats encore partiels qui s’égrenaient hier à 21 heures laissait présager d’une vague bleue que la mobilisation d’entre-deux-tours n’est pas parvenue à faire refluer. « Les électrices et les électeurs expriment une nouvelle fois leur rejet de la politique du gouvernement et de son absence de résultats, a estimé hier soir le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. La responsabilité de François Hollande et de Manuel Valls est grande dans le retour aux affaires de la droite dans une majorité de départements. » Et pour son homologue d’Europe Écologie-les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, c’est un « désaveu des Françaises et des Français pour la politique gouvernementale », la responsable appelant l’exécutif à « emprunter (une) nouvelle voie ».Impossible cependant, à partir de ces toutes premières tendances, de dresser un cadre détaillé des nouveaux rapports de forces dans les conseils départementaux. Mais la gauche apparaissait raisonnablement en mesure de conserver, selon l’Ifop, entre 28 et 35 départements sur les 61 qu’elle dirigeait avant les élections, dont plus de la moitié (37) conquis entre 1994 et 2011. Selon de premières indications encore partielles, les communistes semblaient, quant à eux, avoir perdu la direction de l’Allier, mais ils auraient conservé celle du Val-de-Marne.La droite, elle, retrouverait la présidence d’une majorité de départements, avec un total situé entre 66 et 71, récupérant presque d’un seul coup ses positions perdues en plus de vingt ans. « Jamais sous la Ve République, la droite républicaine n’avait gagné autant de départements », s’est félicité hier soir Nicolas Sarkozy, évoquant un « désaveu sans appel » du gouvernement. Le Front national pourrait emporter, quant à lui, une présidence de département, sans aucune confirmation à l’heure où ces lignes étaient écrites (en fait, il n'en remporte aucun !), et au moins 24 élus selon un décompte partiel du ministère, contre deux aux cantonales de 2011. Enfin, l’abstention devait concerner entre 49,8 et 51 % des électeurs, moins élevée qu’aux dernières cantonales de 2011 (55,3 %) mais beaucoup plus qu’en 2008 (44,5 %).Le second tour confirme les enseignements du premierDifficile, dans ces conditions, de nier l’évidence de la dimension de vote sanction de ces départementales à l’encontre d’une politique gouvernementale pour laquelle il n’existe décidément pas de majorité électorale, comme l’ont déjà démontré les municipales, les européennes et les sénatoriales l’an dernier, et le premier tour du 22 mars.Surmontant momentanément leurs divergences sur le cap gouvernemental, les formations de gauche n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts dans l’entre-deux-tours pour tenter d’empêcher un maximum de cantons et de départements d’être submergés par la vague bleue et brune qui s’est dessinée au premier tour. À de rares exceptions près, la quasi-totalité de la gauche a misé sur la carte du rassemblement en soutenant dans chaque canton le binôme arrivé en tête au premier tour, choisissant même de retirer totalement ses candidats dans 21 cantons, quand le FN menaçait de l’emporter si elle se maintenait en triangulaire.Bien qu’en fort recul (-11,44 points par rapport à 2008 et -12,79 points sur 2011), en dépit d’un bon score du Front de gauche et de ses alliés (9,4 % des voix ; 11,9 % dans les seuls cantons où ils se présentaient), la gauche espérait limiter les pertes ou, au moins, contenir la vague bleue en comptant sur un total des voix au premier tour (36,77 %) encore légèrement supérieur à celui des voix de droite (36,6 %), laquelle a subi la forte concurrence des candidats du Front national.Un effort qui n’a visiblement pas suffi à mobiliser de nouveaux électeurs, le second tour confirmant les enseignements du premier que le PS s’était évertué à masquer, déjà dans le but d’exonérer le gouvernement de tout questionnement sur la responsabilité de sa politique dans une défaite des forces de gauche. Avec 21,8 % des voix contre respectivement 28,11 % et 26,42 % des voix en 2008 et 2011, le PS et ses alliés, PRG compris, avaient essuyé un très grave recul au premier tour, relégués à la troisième place, derrière l’UMP-UDI arrivée en tête des formations politiques en dépit d’un score médiocre (28,74 %), et le FN (25,24 %) s’arrogeant la deuxième place. Trois départements étaient d’ores et déjà perdus au soir du premier tour (Aisne, Nord et Seine-et-Marne), la gauche ne disposant pas de suffisamment de candidats qualifiés au second tour pour prétendre reconduire une majorité. Une perte décuplée depuis hier soir.
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Par rozalux le 29 Mars 2015 à 23:24
Dans un communiqué, Pierre Laurent appelle "toutes les forces citoyennes, politiques et sociales disponibles à la construction d'un mouvement de gauche alternatif ample et populaire, à vocation majoritaire pour ouvrir à nouveau l'espoir. Communistes et autres composantes du Front de gauche, écologistes, socialistes refusant l'impasse actuelle, militants de Nouvelle Donne, citoyens, syndicalistes, militants de toutes causes… doivent converger pour construire ce nouvel espoir."
Source : Pierre Laurent :"Une réponse politique nouvelle à gauche, c'est désormais l'urgence" | L'Humanité
Les premiers résultats connus du second tour des élections départementales confirment que la droite va ce soir conquérir la majorité dans de nombreux départements. Pour la première fois, le Front national fait lui aussi élire de nombreux conseillers départementaux. Les populations de ces départements vont connaître des jours difficiles avec des attaques redoublées contre les politiques de solidarité, d'action sociale et d'éducation, les services publics départementaux, la culture. Je veux les assurer qu'elles pourront compter sur les communistes et leurs élus dans les combats qui les attendent.
VIDEO : http://www.dailymotion.com/video/x2l1iq1_elections-departementales-2015-declaration-de-pierre-laurent-29-mars-2015_news
Le Parti communiste a tout fait pour empêcher ces gains de la droite et de l'extrême droite. Au premier tour, en rassemblant partout pour des choix de gauche avec les candidats du Front de gauche et souvent d'autres forces, totalisant 9,4 % des voix. Au second tour, en mobilisant partout dans la clarté pour faire barrage à la droite et à l'extrême-droite.
Des centaines d'élus de gauche n'auraient pu gagner sans ce travail de rassemblement mené par les communistes. Ils agiront désormais dans des conseils départementaux à parité, seule véritable avancée démocratique de ce scrutin. Un grand nombre de conseillers départementaux communistes et du Front de gauche, même si leur nombre total sera en recul, sont élus ce soir, confirmant la place du PCF dans la vie politique. Déjouant tous les pronostics, le Val de Marne devrait garder une présidence communiste et l'Allier se joue dans un mouchoir de poche. Tous les élus communistes sont prêts dès ce soir à prendre leurs responsabilités dans les départements pour plus de justice et d'égalité.
Le Parti socialiste subit pour sa part une lourde défaite avec la perte de nombreux départements.Les électrices et les électeurs expriment une nouvelle fois leur rejet de la politique du gouvernement, et de son absence de résultat. La responsabilité de François Hollande et de Manuel Valls est grande dans le retour aux affaires de la droite dans une majorité de départements. A l'occasion des multiples initiatives et rencontres tenues par les militants communistes sur l'ensemble du territoire, nous avons constaté l'immensité de la défiance et du désarroi de millions de Français, qui confrontés à la violence du quotidien, se sentent totalement trahis. Continuer à rester sourd à ce qui sonne clairement comme un appel à un changement de cap politique serait engager la France dans le scenario du pire. Les communistes ne s'y résoudront jamais.
Les majorités départementales de droite et les élus du Front national, dont les connivences peuvent se développer dangereusement, vont s'attaquer partout aux politiques publiques en opposant les Français entre eux, en attisant les tensions racistes, communautaires, générationnelles, et en détournant le regard des Français des vraies responsables de la crise : les politiques d'austérité, les actionnaires et la finance. J'appelle l'ensemble des citoyens à la vigilance, à l'unité et à l'action commune pour la défense des services publics et des choix politiques de solidarité.
Nous pouvons déjouer le « coup monté » du tripartisme. Ce scénario mortifère pour la gauche sous-tend l'abandon des classes populaires à l'abstention et au Front national, et la marginalisation de toute politique alternative sociale et solidaire à l'austérité. Nous le refusons catégoriquement.
Au lendemain, de ce scrutin, rien n'est désormais plus urgent que de construire dans les luttes, dans l'action quotidienne et la solidarité concrète, dans le débat politique, une réponse politique neuve, clairement citoyenne et populaire, clairement à gauche.
J'appelle toutes les forces citoyennes, politiques et sociales disponibles à la construction d'un mouvement de gauche alternatif ample et populaire, à vocation majoritaire pour ouvrir à nouveau l'espoir. Communistes et autres composantes du Front de gauche, écologistes, socialistes refusant l'impasse actuelle, militants de Nouvelle Donne, citoyens, syndicalistes, militants de toutes causes… doivent converger pour construire ce nouvel espoir.
Nous y travaillons sans relâche depuis des mois. Je sais qu'il ne s’agit plus d’un vœu pieux. Ces convergences se sont affirmées à de nombreuses reprises au cours des derniers mois.
Elles se mettent désormais en œuvre dans les premières réunions des Chantiers d’espoir et dans la préparation du forum européen des alternatives.
Le retour de la loi Macron au Sénat à partir du 7 avril et la mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle, le 9, leur donneront l’occasion de s’affirmer avec plus de force encore. Des initiatives nouvelles seront nécessaires. Avec les communistes, j’y travaillerai activement.
Pierre Laurent secrétaire national du PCF
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Par rozalux le 29 Mars 2015 à 22:48
Jean-Luc Mélenchon (FG) a proposé dimanche soir de créer une "nouvelle alliance populaire" avec "les partis, les personnalités, d'opposition de gauche, sans a priori", en vue des élections régionales de décembre 2015.
Ce soir, L’extrême droite, et la droite à sa remorque, remportent un succès écrasant. Mais c’est davantage qu’un résultat électoral.
Leur victoire montre que notre culture de la fraternité humaine, notre idéal de liberté personnelle, notre aspiration à l’égalité sociale et au partage des richesses, notre conscience de l’intérêt général humain face à la catastrophe écologique qui s’avance, tout cela n’est plus la culture commune dominante de la société française.
Hélas, hélas, il en est de même ailleurs.
Une mauvaise saison de l’histoire recommence en Europe.
Apres le Danemark, la Norvège, la Hongrie et combien d’autres pays, la face obscure du vieux continent gagne du terrain partout comme chez nous.
La cruelle politique imposée par l’Union Européenne en est la cause commune.
En France, le quinquennat de François Hollande et la primature de Manuel Valls sont ceux de la soumission sans condition à ses diktats. C’est la principale cause du résultat de ce soir.
Tant de souffrances sociales, tant de médiocrité politicienne, tant de mépris du peuple ont épuisé toutes les patiences.
Notre pays est menacé de dislocation.
Mais il ne suffit pas de critiquer. Il faut ouvrir un nouveau chemin.
Il faut refonder notre République.
Ne vous laissez pas imposer leur soit disant tri-partisme qui méprise nos 11% et ignore les 50 % d’abstention.
Je lance un appel. Ne nous résignons pas ! Ne laissez pas François Hollande et Manuel Valls réduire la gauche à néant. En décembre prochain nous serons appelés aux urnes, une nouvelle fois.
Offrons à notre peuple une nouvelle alliance populaire, crédible, indépendante de ce gouvernement avec lequel rien n'est possible, sans alliance à géométrie variable, une alliance visible, c’est-à-dire ayant le même sigle dans tout le pays pour que chacun puisse l’identifier.
Une alliance clairement ancrée dans l’intérêt général humain, avec Les partis et personnalités de l’opposition de gauche, avec des assemblées citoyenne ouverte à tous.
C’est leur responsabilité historique.
Cette semaine, je vais proposer aux partis concernés de se rencontrer pour cela.
Mes chers concitoyens, le résultat des urnes doit être respecté.
Mais si vous ne vous sentez représentés ni par les vainqueurs de ce soir ni par le gouvernement qui à permis leur victoire, alors agissez !
Imposez le rassemblement citoyen auquel j’appelle, ne désertez pas le combat qui s’impose à vous, ne renoncez pas à l’amour de notre pays et de nos valeurs.
Résistez ! Ne lâchez rien !
Vive la République ! Vive la France !
Source : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/03/29/pour-une-nouvelle-alliance-populaire/
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Par rozalux le 29 Mars 2015 à 00:37
Quels sont les éléments qui structurent le vote des sympathisants du Front de gauche par rapport au reste de l’électorat ? L’enquête Harris Interactive réalisée pour « l’HD » lors du premier tour montre que, plus qu’une simple sanction du gouvernement, le vote Front de gauche se structure à la fois sur un profond attachement au département comme échelon démocratique et une conscience aiguë des enjeux nationaux.
Décryptage : SONDAGE Les électeurs Front de gauche ne s’en laissent pas conter | L'Humanité
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Par rozalux le 27 Mars 2015 à 19:23
L’avenir n’est pas bouché, n’en déplaise à ceux qui, comme le disait déjà au début du XXe siècle le philosophe Gramsci, « préfèrent parler de faillite des idéaux, de programmes définitivement écroulés et d’autres agréableries pareilles ».
La droite n’a pas réalisé un score faramineux, le 22 mars, mais elle compte sur son recyclage des idées du FN et sur l’affaissement du PS pour se livrer à une razzia dans les départements. Plus encore, elle prie pour que l’électorat de gauche, furieux des politiques promises et trahies par nos gouvernants, ne retrouve pas le chemin des urnes. L’UMP gagnerait ainsi par défaut le pouvoir d’amplifier encore les politiques d’austérité, de couper sauvagement dans les budgets sociaux, d’introduire le virus de la concurrence libre et non faussée au cœur de nos services publics de proximité.
Sur son flanc, le FN se frotte les mains de la désaffection de l’électorat populaire. Cette dernière gonfle ses scores et peut l’autoriser à faire main basse sur des cantons pour y construire une implantation locale, ou pire encore, pour s’emparer de départements entiers pour y remplacer l’égalité par la préférence nationale, la liberté par l’ordre des brutes, la fraternité par la recherche du bouc émissaire et d’ennemis de proximité.
Bref, voter avec ses pieds lui donne un sacré coup de main. La situation est suffisamment inquiétante pour que deux des principales organisations syndicales, la CGT et la FSU, aient lancé un appel à battre le FN au second tour.
Battre la droite et l’extrême droite, dimanche, élire partout où c’est possible des conseillers qui combattront l’austérité,conserver aux habitants du Val-de-Marne et de l’Allier des majorités impulsées par les communistes, qui présentent des bilans remarquables, c’est la priorité de l’heure.
Mais ce choix va plus loin, qui crée de meilleures conditions pour crédibiliser une alternative de progrès, poursuivre les contacts noués entre Front de gauche, Verts, citoyens, militants syndicaux ou associatifs, donner aux colères la force d’un élan politique.
Vendredi, 27 Mars, 2015
Editorial de Patrick Apel Muller : C’est l’heure de voter | L'Humanité
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