• Réforme territoriale : Standard & Poor's joue les pousse au crime?

    Mais c’est Hollande et Valls

    qui ont appuyé sur

    la gâchette (François Cocq / PG)

    Mardi 22 septembre, Standard & Poor’s rendait sa copie sur l’impact financier de la réforme territoriale et notamment de la fusion des régions.

    Deux conclusions s’imposent : un, la réforme territoriale ne génèrera pas « d’économies » à court et moyen termes contrairement aux prémonitions du gouvernement. C’est donc que le dessein de la réforme imposée par François Hollande et Manuel Valls est autre. Deux, l’agence, tout en macronnades, annonce la voie à suivre pour demain réaliser les économies annoncées. Au programme, fin des TER, fermetures de lignes de cars ou encore de lycées. Le pire est à venir…

    Un chef, un peuple, un empire S ET P

    DESSIN : Rodho dessin de presse/Illustration

    Standard & Poor’s est plus qu’une simple agence de notation : elle ne se contente pas de décerner bons et mauvais points pour imposer un cadre libéral. Elle produit aussi ses propres analyses prospectives pour façonner l’avenir. Ainsi, si personne ne leur avait rien demandé, l’agence qui suit déjà 11 des régions françaises a quand même tenu le 22 septembre une conférence de presse pour présenter une note qu’elle avait jugée bon de préparer sur l’impact financier de la réforme territoriale.

    Premier constat : l’argument gouvernemental des « économies d’échelles » est un écran de fumée pour cacher l’objectif réel de la réforme. En effet, là où le 9 mai 2014, l’inénarrable André Vallini, secrétaire d’Etat à la réforme territoriale, annonçait dans Le Figaro sans peur du ridicule que celle-ci permettrait des « économies » annuelles de « 12 à 25 milliards d’euros » (NB : un écart de 1 à 2 qui représente 13 milliards d’euros, une paille pour l’isérois), Standard & Poor’s bat cet argument en brèche. Non seulement il n’y aura pas d’économies mais il devrait même y avoir des coûts supplémentaires dans un premier temps.

    Il n’y a donc pas de « rationnalisation » de la carte de France mais bien une volonté politique délibérée de reformater le cadre institutionnel à une nouvelle forme de « démocratie de surface ».

    Dans celle-ci, les citoyen-ne-s ne sont plus en prise avec l’objet de la décision. La souveraineté glisse inéluctablement du représenté au représentant et au final la démocratie cède la place à la technocratie. Ainsi se dresse le futur oligarchique aux sirènes duquel ont cédé Hollande, Valls et tous leurs valets de pied.

    Le second, c’est que Standard & Poor’s ne s’en laisse pas compter. Les voilà qui misent sur le long terme pour évoquer finalement la possibilité « d’économies », moyennant cette fois une libéralisation toute macronnesque.

    Ainsi, les régions pourraient-elles se dégager des marges en « renégociant liant leur collectivité à la SNCF ». Bref, la mise en concurrence du rail pour les voyageurs et la poursuite de la fermeture des dessertes de proximité. Ah, mais il y aura des lignes de bus de substitution nous dirait ingénument l’hôte de Bercy. Que nenni lui répondrait Standard & Poor’s dans un Vaudeville où les uns et les autres seraient complices : il faudra supprimer des lignes de cars ! Autre piste évoquée : la fermeture de lycée, comme s’il était possible de faire des « économies d’échelles » sur les savoirs, l’émancipation et la construction du futur !

    La sortie de Standard & Poor’s ne doit rien au hasard. A moins de trois mois des élections régionales, elle vise à mettre la pression sur les futurs exécutifs pour les inciter à s’engager dès leur installation dans la libéralisation des derniers pans du service public.

    le sert aussi de révélateur de la volonté réelle du gouvernement d’exploser le cadre démocratique pour mieux laisser–aller une politique du laisser-faire à laquelle il s’est converti.

    Car si Standard & Poor’s joue les pousse-au-crime, c’est bien les élu-e-s du PS à LR qui, en toute connaissance de cause, ont appuyé sur le détonateur en imposant leur réforme territoriale. Puisse-t-elle exploser dans les urnes en décembre prochain.

    SOURCE : Réforme territoriale : Standard & Poor’s joue les pousse au crime…mais c’est Hollande et Valls qui ont appuyé sur la gâchette « François Cocq


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