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Pour des réfugiés parfois bardés de diplômes, difficile lutte pour une vie meilleure
Par rozalux dans Europe, (élections) mondialisation, luttes internationales le 13 Septembre 2015 à 17:06Ils s'appellent Mohammed, Fayiq, ou Bilal. Ils sont ingénieur, lycéen, ou expert-comptable... Du moins ils l'étaient jusqu'à leur dangereux périple vers l'Europe, terre promise où les attend une nouvelle lutte pour une vie meilleure.
PHOTO : Australie : Ces étudiants diplômés ex-réfugiés racontent leur histoire ! - études | meltycampus.fr
Loin de la pauvreté extrême, nombre des dizaines de milliers de migrants et réfugiés frappant aux portes du Vieux continent étudiaient à l'université ou disposaient d'un bon travail avant d'être jetés sur les routes de l'exil.
C'est particulièrement le cas pour les Syriens, dont le pays disposait d'un des meilleurs systèmes éducatifs du Proche-Orient avant le chaos de la guerre civile, soulignent les autorités et spécialistes européens de l'immigration, des réfugiés eux-mêmes ou les associations qui les aident.
En Allemagne, 78% des Syriens arrivés dans le pays entre janvier 2013 et septembre 2014 étaient issus "des classes moyennes voire supérieures", avec un solide bagage éducatif, selon l'Office fédéral de l'immigration et des réfugiés.
Une autre enquête récente de l'administration allemande, auprès de réfugiés engagés dans la recherche d'un travail, fait état de candidats "motivés et appliqués"."Dans leurs pays d’origine, ces gens faisaient partie des forces motrices de la société et en Allemagne, ils n’ont aucune envie de vivre des aides sociales », souligne le document.
De nombreux Afghans tentent aussi de gagner l'Europe et ceux qui quittent leur pays, affecté par la pauvreté et l'illettrisme, n'y étaient pas toujours les plus mal lotis, relève Arezo Malakooti.
Un bémol : "Le médecin syrien est une exception", a tempéré cette semaine la ministre allemande du Travail, Andrea Nahles, rappelant aussi qu'une large part des arrivants en Europe sont démunis et sans diplômes.
Mais après avoir bravé les dangers de la Méditerranée ou de la Mer Egée, surmonté l'hostilité des populations ou des policiers, Fayiq, Mohammed et d'autres courent aussi le risque d'amères désillusions dans leurs futures terres d'accueil.
"Ce n'est pas parce que vous avez le statut de réfugié que le parcours du combattant s'arrête.
Au contraire", avertit Fatiha Mlati, responsable de France Terre d'Asile, une association d'aide aux demandeurs d'asile et réfugiés. "C'est très complexe d'accéder à la santé, aux droits sociaux, à la reconnaissance de diplômes (...) Les gens hyper-diplômés vont penser que ça va être simple, or ils vont pour la plupart devoir passer par des métiers sous-qualifiés. Et pour ceux qui sont en bas de l'échelle des qualifications, s'ils cumulent avec ça des problèmes linguistiques, ça va être très long".
De fait, arrivés en France, nombre d'exilés diplômés sont réduits à faire la plonge dans des restaurants, livrer des pizzas, ou cherchent désespérément un emploi.
SOURCE : Pour les réfugiés, parfois bardés de diplômes, une nouvelle lutte pour une vie meilleure en Europe - 13/09/2015 - La Nouvelle République (MORCEAUX CHOISIS)
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