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Les Le Pen, cyniques sur les droits des femmes
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ILS N'ONT PAS HONTE !
</hgroup><details class="signature" open=""> <summary></summary> GRÉGORY MARIN (Humanité du 15/01/2016) </details>
LA PRÉSIDENTE DU FRONT NATIONAL OSE METTRE EN AVANT LE DROIT DES FEMMES POUR DÉNONCER L'ACCUEIL DES MIGRANTS EN EUROPE.
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Pour dénoncer l’immigration, Marine Le Pen met à profit les événements – plus de 500 plaintes pour vols, violences et agressions sexuelles – du jour de l’An à Cologne, dans une tribune publiée par le quotidien ultralibéral l’Opinion.
Recette éculée pour demander en France un référendum sur l’immigration, elle cible l’origine des agresseurs. Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen avait déjà dénoncé un « phénomène d’émeutes sexuelles de masse », conséquence d’un « droit d’asile totalement dévoyé ».
La patronne parle, elle, des « exactions » des migrants « dans les pays qui en ont accueilli un grand nombre », laissant planer la menace d’une telle situation sur notre sol. Pire (?), pour appuyer son argumentation, elle convoque sa propre féminité en prenant au passage en otage Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question », avait dit l’écrivaine, citée par la chef du parti d’extrême droite. Et d’oser, « en tant que responsable politique » et « en tant que femme », « j’ai bien peur que la crise migratoire ne signe le début de la fin des droits des femmes ».
C’est oublier un peu vite les propositions du Front national – dans et hors programme – en la matière. Le parti prône de longue date un « salaire parental » essentiellement à destination des mères, fustige les «avortements de confort »... D’ailleurs, ce sont les femmes frontistes qui, portant la culotte dans leur parti, croient être féministes mais proposent de retirer les subventions au Planning familial si elles sont élues (Marion Maréchal) ou qui refusent systématiquement de voter en faveur de l’égalité hommes-femmes au Parlement européen (Marine Le Pen).
Comme si, au fond, leur identité première n’était pas d’être femmes, mais « responsables politiques ». Simone de Beauvoir disait aussi : « On ne naît pas femme, on le devient. » Pour certaines, il y a encore du travail…
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