• La presse internationale critique l'extension de la déchéance de nationalité

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-12-24T16:48:51+01:00" itemprop="datePublished">24.12.2015 / Des journaux étrangers critiquent l’extension de la déchéance de nationalité</time><time datetime="2015-12-25T13:37:09+01:00" itemprop="dateModified"></time>

    « François Le Pen » Tous ne vont pas jusqu’au titre choc du quotidien communiste italien Il Manifesto, mais plusieurs titres de la presse étrangère ont commenté, jeudi 24 décembre, la décision du président de la République d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité à l’encontre des binationaux nés français condamnés pour terrorisme.
    François Le pen Il manifesto

    Dans son édition européenne, le Wall Street Journal titre sur le « changement en France » provoqué par les attaques terroristes. Et le quotidien économique américain d’expliquer que le pays s’est vu forcé de « reconsidérer les principes qui soutiennent son identité nationale » : après la volonté d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, l’Etat français, « fondé sur la devise Liberté, Egalité, Fraternité, s’adapte » à la menace.

    Parlant de cette mesure comme du résultat « des attaques de la droite contre les idéaux français », le site saoudien Arab News dénonce un « cadeau idéologique au Front national », et craint que l’extension de la déchéance de nationalité « n’isole les musulmans » de France. Car, « première cible de la lutte contre le terrorisme », les musulmans risquent de vivre dans la crainte de perdre leur nationalité, poursuit l’éditorial du site saoudien. Et de conclure : « Un tel changement de la Constitution ne fera que renforcer le statut de citoyens de seconde zone dont beaucoup de musulmans français ont souffert. »

    Lire l'éditorial : Déchéance de nationalité, la double faute de François Hollande

    « Coup de poker » ou « boulet »

    Lire aussi :France. La “patrie des droits de l’homme” envisage de se doter d’un Guantánamo | Courrier international

    « Le président-protecteur a de nouveau laissé place, en France, au président-gaffeur », attaque le journal suisse Le Temps. Reconnaissant être « tombé dans le panneau » comme les autres médias après les annonces de Christiane Taubira en Algérie, le quotidien helvète y voit « une erreur qui en dit long sur les fractures au sein du gouvernement français, et sur l’autorité contestée de François Hollande ». Et Le Temps s’interroge : la garde des sceaux a-t-elle tenté de « forcer la main » au président ? Un président qui risque de « perdre son âme » avec ce « nouveau boulet politique », conclut le correspondant du quotidien.

    Vu de Belgique, le président français « prend le risque de cabrer la gauche », écrit le correspondant de La Libre Belgique, qui souligne que la « cohérence » qu’invoque Manuel Valls pour justifier cette mesure « est relative ». « Ce projet confirmé est, certes, dans la continuité de la promesse de François Hollande au Congrès de Versailles, […] mais il contredit à la fois les propos publics de la ministre de la justice, Christiane Taubira, mardi, et les confidences de Manuel Valls aux médias, ces jours-ci. »

    En somme, conclut-il, « le chef de l’Etat tente un coup de poker », espérant trouver à droite les voix qui lui manqueront à gauche pour voter cette réforme.

    Hormis les proches voisins (francophones), en cette veille de Noël, la décision de François Hollande n’a cependant pas fortement inspiré les éditorialistes étrangers. Du Guardian au New York Times, en passant par El Mundo, l’information est donnée sans grande prise de position.


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