• La démocratie régionale est menacée...comment la sauver ?

    C'est dans un contexte de bouleversement majeur de l'organisation territoriale de notre pays que vont se tenir les élections régionales. Les nouvelles régions, au nombre de 13, sont l'expression même de la concurrence et de la compétitivité des territoires dans le cadre national et européen. Pourtant, ce scrutin est aussi l'occasion d'élire des exécutifs qui proposent la mise en place de nouvelles pratiques démocratiques.
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    Il y a des choses quasi immuables, et que Renaud a si bien chanté : la France est un hexagone de 1 000 kilomètres environ. Mais c'est la façon dont cet hexagone est découpé et administré qui change. À cet égard, la réforme territoriale a tout d'un véritable big bang de l'organisation de la République. Et la loi qui scelle cette remise en cause a au moins le mérite de la clarté : elle est appelée loi NOTRe, comme nouvelle organisation territoriale de la République. L'un des changements majeurs concerne donc les régions. Depuis 1970, elles étaient au nombre de 21, auxquelles il faut ajouter la collectivité territoriale de Corse et 5 régions d'outre-mer. C'est en métropole que le bouleversement est le plus grand : dès le 1er janvier, la France comptera 12 régions métropolitaines, plus la Corse, qui va fusionner dans deux ans avec ses deux départements. Une étude récente de la Sofres illustre bien le sentiment qu'éprouvent les Français face à cette réforme : 37 % estiment que le redécoupage est une mauvaise chose, contre 27 % une bonne chose. Mais le pourcentage de mécontents augmente fortement dans les régions « redécoupées », jusqu'à atteindre 57 % en AlsaceChampagne-Ardenne-Lorraine.

    VASTE COMME L'AUTRICHE

    La carte adoptée en décembre 2014 prévoit la fusion de 15 régions en 7 nouvelles entités, les 6 autres restant inchangées. Ce nouveau découpage a été décidé selon des critères qui relèvent plus des intérêts politiques que d'une réelle cohérence territoriale. Surtout, le but est clair, comme l'indique Charles Marziani, vice-président PCF de la région Midi-Pyrénées et membre du secrétariat de l'ANECR (Association des élus communistes et républicains) : « Éloigner le citoyen de la représentation démocratique ». Un éloignement d'abord géographique : quelle cohérence, quels besoins communs peuvent avoir des citoyens éloignés de près de 550 km ? Certains regroupements créent en effet de super-régions, immenses, sur le modèle des Länder allemands, mais la France n'est pas, à la différence de nos voisins, un pays fédéral. Trois nouvelles régions symbolisent particulièrement cette distance : AquitaineLimousin-Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, qui seront chacune aussi grandes qu'un pays comme l'Autriche !

    Des territoires entiers vont être oubliés, délaissés, à commencer par les ruraux. Pour Viviane Flatreaud, membre du pôle revendicatif de la fédération CGT de la fonction publique territoriale, il s'agit d'une « atteinte de la capacité du citoyen à dire comment il veut qu'on réponde à ses besoins ». Charles Marziani considère, lui, que la maîtrise de la dépense publique ­ objectif affiché du gouvernement ­ est l'arme utilisée pour forcer les collectivités locales à réduire leur action. Car « malgré les injonctions, elles ont continué à répondre aux besoins des populations : il fallait donc enlever le lien de proximité pour le remplacer par ce qu'ils appellent la "gouvernance" : des décisions de technocrates ».

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