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Debout nous sommes, debout nous resterons / Discours de Pierre Laurent à la fête de l'Huma.
Solidarité avec les migrants, besoin d’amplifier le rapport de force anti-austéritaire en Europe, riposte aux attaques contre le code du travail... Pierre Laurent a lancé un appel au rassemblement de toutes les forces du Front de gauche.
«Qu’on est bien ici ! Ensemble! À cette belle Fête de l’Humanité! (...) Ici, on se moque des petites phrases, des querelles de clans. (...) On parle d’égalité, de fraternité, de liberté, de justice sociale. Ici, on construit l’espoir sans jamais se décourager. Ici, on parle paix et internationalisme. (...)
PHOTO : DIMANCHE, LORS DU GRAND MEETING DE CLÔTURE
Je crois que chacun d’entre nous, ici, à la Fête de l’Humanité, se souviendra toute sa vie de là où il était à l’instant où il a appris la tuerie de Charlie Hebdo, de cette immense peine qui nous a submergés. (...)
Le terrorisme se nourrit du désespoir, de l’ignorance et des horizons obscurcis. Opposons-lui la force de l’égalité, celle qui dessine un avenir à chacun et donne confiance en un destin collectif. (...)
On ne combat pas le terrorisme en faisant toujours la guerre, sans jamais préparer la paix.Une fois encore en Syrie, la France fait fausse route. (...) En Syrie, plus qu’ailleurs, face au chaos général, il est temps que la France entre en action prioritairement pour que les acteurs du conflit s’assoient à la table des négociations, sous l’égide des Nations unies, sans que n’en soient exclus la Russie ou l’Iran. Pour combattre Daech, l’hypocrisie doit cesser. La France doit mener un bras de fer avec les États complices. (...) Une aide d’ampleur directe doit être fournie aux forces démocratiques qui combattent Daech sur le terrain. La France pourrait montrer l’exemple en commençant par renforcer son soutien matériel et politique aux forces démocratiques kurdes et irakiennes. (...)
Devoir de solidarité
Combattre le terrorisme, ce n’est pas non plus trier parmi les réfugiés qui justement fuient le crime, la barbarie et la misère.(...) Il aura fallu la mort d’un enfant, l’image d’une humanité naufragée sur une plage turque, pour que la vague de l’indignation citoyenne oblige nos gouvernants à agir. (...) La France doit maintenant se montrer digne de son devoir de solidarité. 24 000 réfugiés en deux ans, ce n’est pas à la hauteur. L’État doit prendre ses responsabilités aux côtés des communes, des milliers de citoyens et d’associations volontaires. (...) La lutte contre l’austérité et la déréglementation sociale généralisée est la lutte numéro 1 de la gauche en Europe. Pour la première fois cette année, un peuple, le peuple grec, un gouvernement, celui d’Alexis Tsipras, un parti, Syriza, ont porté cette lutte jusqu’au Conseil européen.
(...) La nuit du 13 juillet 2015, l’Allemagne de M. Schäuble a voulu briser cet élan en imposant à la Grèce un diktat austéritaire.Ils ont pu l’imposer parce que nos luttes communes en Europe aux côtés de la Grèce n’étaient pas encore assez puissantes. Ils l’ont imposé parce que la France n’a pas joué son rôle. (...) La sortie de l’euro vers laquelle Merkel aimerait conduire les plus pauvres n’est pas la solution. La France, son peuple, associé à d’autres, peut et doit mener la bataille pour une zone euro radicalement différente, dans son fonctionnement et dans ses missions. (...) Le combat contre la troïka et les forces de la finance exige plus que l’élection d’un gouvernement de gauche dans un seul pays. Il exige des mobilisations massives, une lutte des citoyens dans tous les pays, à tous les échelons, dans la durée.
Croyez-vous que la finance et les dirigeants européens dormiront à nouveau sur leurs deux oreilles si les Grecs réélisent Alexis Tsipras, qui en six mois a fait plus bouger l’Europe que tous les sociaux-démocrates en vingt ans? Croyez-vous qu’ils se sentent en confiance quand ils voient que Jeremy Corbyn (...) est en passe de révolutionner la gauche anglaise ? Croyez-vous qu’ils ne s’inquiètent pas de voir des capitales européennes gouvernées par des forces alternatives, à Barcelone, à Madrid, à Dublin, comme à la tête du Land de Thuringe en Allemagne? (...)
« COMBATTRE LE TERRORISME, CE N’EST PAS TRIER PARMI LES RÉFUGIÉS QUI JUSTEMENT FUIENT LE CRIME, LA BARBARIE ET LA MISÈRE. »
Le temps est venu d’amplifier toutes nos batailles contre l’austérité et la déréglementation sociale.(...) L’attaque contre le Code du travail c’est le nouveau cadeau fait au patronat, c’est la dernière preuve d’amour pour le Medef. (...) Regardez les actionnaires de Daimler-Benz chez Smart, eux, ils ont très bien compris. 39 heures payées 37, pas une seule embauche et les dividendes en hausse (...). Eh bien nous, nous disons: 32 heures payées 35, beaucoup d’embauches et moins d’argent pour les actionnaires. Nous ne nous laisserons pas faire! Nous allons le défendre notre Code du travail, dans la rue aux côtés des syndicats le 8 octobre prochain. (...)
Je veux vous parler des élections régionales des 6 et 13 décembre prochains. (...)Le grand chelem de la droite et de l’extrême droite est un réel danger. (...) Nous ne voulons à aucun prix de ce scénario catastrophe. Comment l’éviter? En lançant dans la bataille, sans attendre, de belles listes de la gauche anti-austérité et en y mettant toutes nos forces. (...) Je renouvelle mon appel à toutes les forces du Front de gauche, à celles d’EELV là où elles sont prêtes à faire liste commune. (...)
Cette bataille nous mènera à 2017. Des forces immenses dans notre pays cherchent la voie nouvelle pour éviter le piège dans lequel on veut nous enfermer. Non, la gauche ne peut être éliminée. Il faut la rassembler, l’unir, lui ouvrir une nouvelle voie. (...)
Je suis fier d’être à la tête d’un parti qui fêtera bientôt ses cent ans... Cent années d’une histoire d’amour ininterrompue avec la France! (...) Nous n’abandonnerons jamais l’idée d’un monde meilleur. Debout nous sommes, debout nous resterons ! »
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