• Claire et Etienne, éleveurs de vaches et de cochons, qui pratiquent l'autonomie économe

    En pleine crise de l’élevage, Étienne Gautreau, à la tête de 40 bovins viande, et Claire Bastien, lancée dans le cochon, pratiquent “lautonomie économe.

    truie mère à la ferme de La Vacherie 

    Truie mère à la ferme de La Vacherie

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    Il ne se réjouit pas du malheur des autres. Malgré tout, Étienne Gautreau, 55 ans, qui a trouvé sa voie après avoir, comme d'autres, trait 50 prim'holstein et cultivé des céréales en Gaec familial à Saint-Vincent-la-Châtre, rejoint en 1985, juge sèchement les éleveurs qui se débattent pour retrouver des marges. « Ils pleurent parce qu'ils ont mal. Mais ils se sont tiré la balle dans le pied! »A ces victimes de la mondialisation, synonyme de cours obéissant au yo-yo des marchés (surproduction) et aux aléas géopolitiques (embargo russe), le président de Terre de liens Poitou-Charentes et administrateur d'InPACT (1) adresse ce message, valant invitation au changement: « Le problème, c'est le libéralisme. »

    Pour arriver à s'affranchir des règles d'une communauté confrontée au diktat d'intermédiaires, Étienne Gautreau s'est initié à la vente directe en 2005, en débutant une activité chanvre devenue collectivement un an plus tard le Chanvre mellois.« Je voyais bien que sur l'exploitation je ne maîtrisais ni ma production, ni sa destination, ni son prix. Géniale au départ, l'idée coopérative a été pervertie par la dimension des groupes. »

    En 2007, l'homme a saisi comme une chance la libération de la ferme de La Vacherie à Saint-Léger-de-la-Martinière. Il achète l'année suivante au cédant le matériel et le cheptel,« 31 vaches allaitantes en fin de carrière ». Sept ans plus tard, les 40 limousines et leur suite le placent à la tête de 125 têtes, âgées de trois jours à 12 ans.

    La conversion bio en 2010 s'inscrit dans la logique de ce membre, depuis 1998, de la Confédération paysanne face à « la dangerosité des pesticides » et au« surcoût de la phytoprotection ». Les six vaches et les six veaux vendus chaque année à une clientèle constituée de 350 particuliers dans un rayon de 50 km autour de Melle sont abattus à Lusignan ou Ruffec puis découpés et conditionnés par un boucher de Saint-Romans-lès-Melle, qui dispose d'un laboratoire agréé. Vendus sur commande, les lots sont retirés un vendredi soir par mois en moyenne à Melle, dans un local occupé par l'association Bêche à Melle. Le bœuf est vendu 12le kilo, le veau 16/kg. « Ma marge est supérieure de 400par bête àcelle obtenue en circuit long. »Objectif: passer à20 veaux et 12 à15 bœufs vendus chaque année, avec 2/3 de vente directe et 1/3 de commercialisation par la Caveb.

    Labo collectif pour le cochon

    Claire Bastien, la compagne d'Étienne Gautreau, est entrée dans l'aventure. Animatrice à l'Afipar (2) de 2005 à 2009, cette ingénieure en agriculture a ciblé froidement. « Il manquait le porc bio en vente directe dans le sud Deux-Sèvres. » La voici partie avec une truie, et la production depuis un an de 20 porcs. Les bêtes sont abattues à la COOPERL à Saint-Maixent-l'Ecole. Récupérées le lendemain, les carcasses sont acheminées par voiture frigo – achetée d'occasion par le couple en 2014 – vers un labo collectif à Limalonges, acquis par la communauté de communes Cœur du Poitou et loué par une association dédiée. Un boucher vient découper sur place, laissant le soin à l'éleveuse, toujours accompagnée – deux ou trois personnes mobilisées pendant trois jours –, de transformer quatre porcs en boudins, pâtés et saucisses, et de conditionner les lots précommandés par une clientèle relevant du fichier précédent. Prix: 12le kilo de viande, 14/kg la viande transformée. Objectif: passer dans un an àtrois truies mères et 50 porcs, « soit un chiffre d'affaires de 50.000€ ». En parallèle, la ferme produit 100.000de CA, répartis en 70.000pour les bovins, 30.000pour les cultures dont 20.000de céréales et 10.000de chanvre.
    S'il l'estime
    évolutif, le couple définit d'ores et déjà son système comme « autonome, économe et générateur d'emplois ».

    SOURCE : Un couple d'éleveurs mellois a choisi la vente en direct - 13/08/2015 - La Nouvelle République

    (1) Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale. (2) Association de formation et d'information pour le développement d'initiatives rurales.


  • Commentaires

    1
    NAZARETHIAN
    Lundi 29 Février 2016 à 14:34

    Vu ce jour à la telé, je suis intérésse par vos produits boeuf et veau .Je voudrais savoir les prix et conditions de vente si on peut commander en ligne  et si vous livrez dans la region parisienne.

    Merci d'avance,

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