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Bâillon d'État sur militants écolos
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Les ONG dénoncent vivement l'assignation à résidence de militants écologistes.
Les unes après les autres, les 40 marches pour le climat qui étaient prévues ce week-end partout en France ont été annulées. Raison de sécurité, invoquent les autorités. Déni de démocratie, affirment désormais les 130 organisations de la société civile ONG, associations ou syndicats impliquées dans la Coalition climat 21, lesquelles dénoncent des abus allant bien au-delà de la seule interdiction de manifester.
« Les restrictions aux libertés de réunion et de mouvement croissent depuis la mise en place de l'état d'urgence, explique la coalition dans un communiqué publié samedi. Des militants engagés dans des initiatives artistiques ou protestataires liées à la tenue de la COP21 à Paris sont directement visés. Au cours des dernières quarante-huit heures, des perquisitions musclées ont eu lieu dans des lieux de vie et de travail collectif de la proche banlieue parisienne. » Des échos font par ailleurs état de perquisitions dans des squats d'artistes à Paris intra-muros.
Perquisitions et confiscations de biens personnels : « Au moins 2 personnes sont assignées à résidence, reprend la Coalition climat 21, 24 assignations en tout, précise le ministère d'autres sont interdites d'entrée en Îlede-France. Du matériel informatique ou photo/vidéo a été saisi sans explication. D'autres encore, au motif qu'elles ont dans le passé participé à des manifestations ou qu'elles sont membres de groupes estimés "radicaux", font l'objet de perquisitions brutales et de confiscation de biens personnels. »
Jeudi, la Ligue des droits de l'homme (LDH) avait déjà dénoncé une assignation à résidence visant un membre de l'équipe juridique des mouvements citoyens. Alors que les contrôles aux frontières ont été renforcés, plusieurs groupes étrangers, « venant de Belgique et d'Espagne, qui organisent des déplacements collectifs en bus et à vélo afin de rallier Paris, se sont vu notifier la garantie d'être empêchés d'entrer sur le territoire français », poursuit la Coalition climat 21.
Excessif ? Pire, dangereux, affirment les ONG. « Nous, organisations de la société civile sommes convaincues que nous ne parviendrons pas à endiguer le réchauffement climatique en renonçant à nos libertés et à nos droits fondamentaux, insistent les membres de la Coalition climat 21. Nous affirmons donc notre solidarité avec toutes les personnes, militants du climat ou non, victimes de ces abus manifestes de la situation d'état d'urgence, et demandons au gouvernement et au président de la République d'y mettre immédiatement un terme. »
L'Humanité / 29/11/2015
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