• Alberto Garzón maintient l'IU (la Gauche Unitaire) en vie, mais paye le prix fort

    L’Unité Populaire-Gauche Unitaire (IU) perd la moitié de ses voix et obtient deux sièges, uniquement sur la circonscription de Madrid. Le candidat reconnait de « mauvais résultats », mais se félicite d'une « campagne héroïque » et critique l’injustice de la loi électorale.

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    Izquierda Unida(IU, Gauche unie en français) est une coalition politique espagnole de gauche formée en 1986 par différents partis, le plus important étant le Parti communiste d'Espagne.

    MADRID – JAIRO VARGAS @JairoExtre

    Traduit de : Garzón mantiene a IU con vida pero paga un alto precio | Diario Público

    Garzón llama a rebelarse contra un sistema que nos ve como recursos humanos, no como personas dignasOn peut dire qu’Alberto Garzón a joué son rôle, bien qu’il n’ait pas atteint ses objectifs. Le candidat à la Présidence pour l’Unité Populaire-Gauche Unie, le plus jeune de tous avec seulement 30 ans, réussit à maintenir en vie sa formation, menacée de mort par l’essor de Podemos et l’échec des négociations pour se présenter ensemble ce dimanche. Sa candidature a obtenu deux sièges sur la circonscription de Madrid, mais il est passé loin de sa cible : garder un groupe parlementaire autonome pendant cette législature.

    En dépit de la résistance héroïque del’ IU, la formation a payé le prix fort.Concrètement, il reste la moitié environ des voix obtenues en 2011 (avec ICV, Initiative pour une Catalogne Verte). Ils ontobtenu un peu plus de 900 000 voix, 3,7% approximativement,  à comparer avec les 1,6 millions de suffrages rassemblés aux dernières élections, quand ils  obtenaient presque 7% et un groupe parlementaire de 11 députés.

    C’est ce qu’a reconnu Garzón lui-même, qui s’exprimait devant les médias aux environs de 23H30.« Nous n’avons pas atteint nos objectifs. Ni le groupe autonome, ni les 5% des votes, pas plus que la perte suffisante en vote du bipartisme pour ouvrir une nouvelle étape du changement social ». Car le PP (Parti Populaire, droite) a connu un échec important, mais il sort quand même gagnant, et le PSOE (socialistes) de Pedro Sanchez a réussi à se maintenir sur la barre des 90 députés.

    En effet, IU n’atteint pas les 5% nécessaires pour former un groupe,bien que la perte de voix ne soit pas seulement due à l’essor de Podemos, qui s’est imposé comme la troisième force, avec une marge très importante  sur Ciudadanos.  IU a participé à deux listes d’union : en Galice (En Marea, la marée), unie à Podemos, Anova-Fraternité nationaliste, et les « marées municipales »), et en Catalogne, avec ICV, Podem (Podemos en Catalan), et Barcelone en commun (Barcelona en Comú). Pour ces candidatures, les votes n’ont pas été comptabilisés en la faveur d’IU parce que Garzón a voulu les prendre comme preuve que sa proposition, celle de l’union, fonctionnait. A cause de cela, il a perdu la possibilité de revendiquer que dans ces candidatures « il y a des militants d’IU qui vont être députés ».

    Concrètement, trois : Yolande Diaz à La Corogne, et deux candidats de EUiA, le sigle de l’IU en Catalogne, pour Barcelone et Tarragone. «  Nous avions raison lorsque nous voulions construire l’unité populaire le plus large. Nous aurions voulu que ces cas (En Catalogne et en Galice) soient plus fréquents », s’est-il  plaint.

    On respirait un air d’optimisme au siège de la rue Olimpo de Madrid avant que ne commence le scrutin. Les sondages au sortir des urnes plaçaient Garzón dans une fourchette de trois à quatre sièges. Quand il est clairement apparu que deux de ces députés n’étaient élus qu’à Madrid, on s’est mis à rêver à un groupe autonome qui aurait pu être la clé d’un gouvernement progressiste, bien que la prudence fût toujours de mise et que tous les scénarii soient pris en compte, depuis le plus favorable jusqu’au pire, qui excluait l’IU complètement du Congrès.

    Quand le comptage a commencé, les sourires ont disparu parmi la centaine de militants qui étaient venus au siège fédéral pour suivre le dépouillement. Lorsque plus de 95% des voix ont été  dépouillées, Garzón arriva dans la salle de presse avec un sourire épanoui, mais de circonstance, accompagné par une grande ovation plus solennelle que joyeuse.  Entouré sur l’estrade par plus de 20 personnes, des dirigeants de l’IU et des candidats de l’Unité Populaire, l’élu de Malaga a assumé d’être relégué à la cinquième place des forces politiques  en nombre de voix, et a critiqué l’injustice de la loi électorale.

    « Il nous faut 400 000 voix pour chaque siège  alors que d’autres n’ont besoin que de 60 000 voix », a-t-il affirmé. Une manière de compter qui les a privés d’élus à Malaga, Séville, dans les Asturies, et à Valence. Avec 40 000 voix de plus, nous aurions eu six députés au lieu de deux », a-t-il dit. Le cas le plus douloureux a été celui de Malaga, la province qui a porté Garzón au premier plan de la politique. Ce dimanche, ils ne l’ont soutenu que du bout des doigts. Ils sont partis d’une vingtaine de voix en très peu de temps, pour finalement s’arrêter à quelques milliers (20 000 voix, 7%).

    Une campagne« héroïque »

    Garzón a félicité toute son équipe et les militants pour leur « héroïque » campagnequi a fait échec à toutes « les tentatives de nous jeter hors du panorama politique ». Ce qui est certain, c’est qu’Unidad Popular a généré beaucoup de sympathie pendant cette campagne.

    Il en a été de même pour Garzón, avec une évaluation plus que satisfaisante dans les sondages. Ce qui lui a manqué, c’est de savoir la convertir en suffrages. Le vote utile, surtout pour Podemos, a touché l’organisation, mais on ne peut pas dire qu’elle ait sombré. Le résultat de Llamazares en 2008 a été encore pire, puisque les deux élus d’alors étaient des candidats de l’ICV.

    Dans tous les cas, « la voix de la gauche organisée sera entendue au Congrès », a promis le candidat, qui « examinera toutes les possibilités » pour organiser un groupe parlementaire « technique », en association avec d’autres forces, ou des députés détachés. Le train de l’histoire est passé sur Garzón. Il a bien agi avec son parti, mais il a subi la même défaite que d’habitude.

    Ce qu’on ne peut lui reprocher, c’est son manque de réussite, et, bien qu’il ait des ennemis internes, personne ne peut nier que l’IU continue au Congrès grâce à un candidat jeune, compétent, avec une vision politique qui rompt en grande partie avec les habitudes de son organisation.


    Plus d'info : https://fr.wikipedia.org/wiki/Izquierda_Unida_%28Espagne%29

     



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