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Air France a présenté vendredi un nouveau projet
prévoyant une hausse de la flotte et d'éventuelles embauches, enterrant partiellement le très contesté "plan B"
Dans les faits, la direction n'abandonne pas la première phase du "plan B" (1.000 postes supprimés et 5 avions en moins en 2016), mais la seconde, plus douloureuse sur les volets industriel (retrait de neuf avions) et humain (2.000 autres suppressions d'emplois).
L'application du plan reste cependant conditionnée à des accords de compétitivité avec les personnels navigants. La direction veut aller vite mais a repoussé tout ultimatum et date butoir.
Faute d'accord fin septembre, Air France avait abandonné son plan de croissance initial, "Perform 2020". L'annonce d'un "plan B" avait déclenché la colère des organisations syndicales et une forte mobilisation des salariés.
Si la CFDT "se félicite de l'abandon du plan B", les autres syndicats se sont montrés plus dubitatifs.
"Ça ressemble fort au plan A présenté" il y a quelques mois, mais "avec un emballage un peu différent", a ironisé Véronique Damon du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes.
Décrivant "un plan plutôt plat", elle évoque "une flotte soit-disant en croissance de deux avions par an, ce qui permet de retrouver en 2020 le niveau de... 2015!"
"On nous a présenté un projet A écrit différemment", renchérit Mehdi Kemoune (CGT), le jugeant toutefois "positif" car fondé "sur l'investissement, la croissance et l'embauche" pour les navigants.
Mais l'emploi au sol reste un "point noir" pour le délégué CGT, notamment dans les escales où "les licenciements secs ne sont pas écartés".
Les agents seront exposés à des "mutations géographiques ou professionnelles" et donc à des licenciements en cas de refus, s'inquiète Didier Fauverte, secrétaire (CGT) du CCE. Muter un salarié de Marseille à Paris, par exemple, c'est organiser "une démission contrainte", poursuit Christophe Malloggi (FO).
Un plan de départs volontaires allant de 2016 à avril 2017 sera mis en place au sol, où Force ouvrière redoute près de 1.800 postes supprimés.
Le net regain d'optimisme de la direction s'explique par un environnement économique plus favorable, avec la baisse du prix des carburants et l'annulation d'une forte amende de la Commission européenne. Surtout, la compagnie prévoit d'annoncer des résultats financiers positifs pour 2015, ses premiers bénéfices depuis 2008. Des syndicats évoquent un résultat d'exploitation proche de 400 millions d'euros pour l'année écoulée.
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