• Agents territoriaux tourangeaux : leurs acquis se réduisent comme peau de chagrin / En grève le 26

    affiche-3emeOn se fait tondre la laine sur le dos ! Disent-ils

    D’où l’appel intersyndical à manifester et faire grève mardi 26 janvier, où les fonctionnaires seront très engagés, « contre l'austérité ».
    A Tours, rassemblement à 10 h, place de la Liberté. La CGT-conseil départemental sera au premier rang dans le mouvement, ainsi que Solidaires, avec Force Ouvrière …

    Car ils sont à cran, au bord de la crise de nerfs, ces fonctionnaires de la « territoriale », délégués syndicaux FO,qui demeurent à Château-Renault, Tours, Azay-sur-Cher ou Montlouis. Cinq délégués au milieu d'un océan de 14.000 agents répartis dans 277 mairies et 80 établissements intercommunaux d'Indre-et-Loire, sans parler des « hospitaliers » et agents d'État. Leur parole n'est pas d'évangile mais avec eux, à quelques jours de la grève et de la manifestation du 26 janvier, petite revue de détails. La face cachée de l'iceberg, ce sont leurs acquis qui fondent comme neige au soleil.

     Carrière.Elle s'allonge comme le nez de Pinocchio : « Avant, on était sur un déroulement de carrière de 30 à 35 ans. Maintenant, sur 42 ans. Pour les agents territoriaux, c'est une coupe de 46 millions d'euros qui est prévue à l'échelle nationale. » (...) Le discours du gouvernement aux collectivités locales, c'est : moins de dotations, moins d'argent, alors, récupérer votre budget sur le dos des fonctionnaires. »
     Primes, salaires, avancements. « Régime indemnitaire, suppression des astreintes pour les confier à des entreprises privées, notamment dans le domaine de la sécurité… Le couperet tombe. Une indemnité d'astreinte perdue, c'est 150 € en moins sur une semaine en catégorie C. » Ils résument : « … Les collectivités nous disent : on veut bien augmenter votre régime indemnitaire, mais on doit supprimer des emplois en contrepartie. C'est du chantage ! »

    Les délégués soulignent que « 80 % des effectifs de la territoriale, catégorie C, ont un salaire médian de 1.400 € brut. »

    " On nivelle tout par le bas "Ils proposent : « On pourrait aussi baisser les indemnités des élus ! »

     Formations.« Notre système de formations, qu'il faudra facturer dorénavant, est en danger de destruction. »

    Sur les contractuels : « Les collectivités sont contraintes de durcir les embauches, avec évaluation au bout d'un an. Elles multiplient les CAE, contrats aidés, ne supportant plus ainsi toutes les charges. Dans les administrations, nous sommes toujours à 25 à 30 % de non titulaires […] Avec la loi sur la mobilité, on n'a plus la garantie d'emploi. »
     Conditions de travail.
    La mise en place des CHSCT (hygiène, sécurité) dans 34 collectivités et établissements publics du département, « c'est une dérive, une catastrophe depuis 2011, sans écoute de leurs représentants. On prévient : quand il y aura un gros pépin, avec l'amiante par exemple, on se portera partie civile contre la collectivité […] La commission de réforme devient un outil à faire des licenciements déguisés, des retraites d'office, sans souci de reclassement […] La médecine préventive est en danger, à l'image du secret médical. »

    Les représentants FO s'en prennent aux mesures disciplinaires et sanctions « de plus en plus dures et nombreuses. »
    Les délégués syndicaux ciblent aussi la non-embauche suffisante de travailleurs handicapés, le « compagnonnage dans les services : système de polyvalence et surcharge de travail garantis », les « mises au placard » et la fuite des personnels vers le privé : 134 demandes de disponibilité sur 6.000 agents en 2015.

    SOURCE :Des fonctionnaires au bord de la crise de nerfs - 20/01/2016 - La Nouvelle République


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